About music



Avant de critiquer à tout va les musiques qui ne nous semblent pas "acceptables", pas assez riches, pas assez balançantes, pas assez "kore", ou pas assez je ne sais quoi, posons-nous quelques questions.



Cette réflexion me vient d'une expérience personnelle. J'ai participé dans le passé à plusieurs orchestres de bal, durant 7 ans, et il en est de même pour David, l'ancien bassiste d'Öko System, un peu moins longtemps. Il en est ressorti beaucoup pour moi, outre des photos monstrueuses que, par respect pour nous, je ne devrais pas diffuser comme ça...



Guillaume (début 91)
David (31/12/90)



Et attention, il y avait aussi les noms des orchestres qui fracassaient tout : Equinoxe, Arc-en-ciel, Delta 2000 !!!

Avant de poursuivre, David, j'espère que tu me pardonnes de diffuser de telles photos de toi...

Mouais... Trop punk pour ça...




Je faisais des bals au tout début par plaisir de pratiquer, mais j'ai très vite continué uniquement pour les apports financiers, le monde du bal étant un monde de beauf (on ne le cachera pas) et un monde finalement assez dur, où il reste difficile de satisfaire les gens. Pourtant, il faut relever aussi que j'ai pu prendre du plaisir dans cette activité aussi tordue qui m'amenait dans les bastions psychologiques et géographiques les plus reculés de la France la plus profonde.



Comment ? Du plaisir ? En jouant et en chantant une énième fois tous les tubes de Claude François, de Jean-Jacques Goldman ou en se tapant tout le répertoire musette/passo doble/tango archi-rabâché ??? Et bien oui... En jouant ces merdes en boîte que je déteste, qui me laissent indifférent ou qui ne sont pas vraiment ma tasse de thé (il y avait des trois), il arrivait parfois que j'en arrive à une satisfaction honorable, même si ce n'était tout de même jamais ce que l'on pourrait nommer l'orgasme musical...



Pourquoi cette satisfaction ? Parce que, l'alcool aidant (l'alcool était quasi-obligatoire pour que je puisse tenir sans craquer mon rôle de guitariste/violoniste/chanteur au sein des différents groupes), je me rendais souvent compte que, si les morceaux que nous jouions n'avaient rien d'expérimental, ils n'en provoquaient pas moins l'émotion parmi les gens, émotion qui était parfois renvoyée vers la scène, vers nous... Joie, mélancolie, entrain etc. Finalement, la musique, indifféremment de sa qualité, jouait un de ses rôles les plus importants.



Certes, il manquait une grande part de sens à ces musiques : toute la part de découverte, de relecture, d'expérimentation du monde était absente (see idee 1). Toutefois, cette expérience m'a permis d'ouvrir les yeux sur la façon qu'a l'homme de rejeter : c'est la plupart du temps par valeur d'étiquette sociale que l'on refuse tel ou tel genre. Obligé d'entrer un peu dans ce moule du bal qui a priori ne me correspondait pas du tout, je m'y sentais finalement à l'aise...



C'est pour cette raison que malheureusement, pour prendre cet exemple, le monde de la free party tourne en rond... Parce que les "fans" (oui, on peut employer ce terme) réclament à tout va un "hardcore" qui n'en est même pas un (celui-ci est trop expérimental pour eux), une soupe hard-tek quasi easy-listening maintenant (sauf peut-être pour papa et maman), et ne vont jamais jeter une oreille un peu ailleurs, et encore moins deux. Le pire, c'est que la moitié (au moins) des sons leur donne la sou-soupe qu'ils réclament... Finalement, nous ne sommes pas si loin que ça de mon monde du bal... Moi, j'étais en blanc avec des lunettes de soleil (la classe !), eux sont en kaki avec des piercings (houla, ça fait si méchant !)... Deux étiquettes sociales distinctes mais la volonté d'un même principe distinctif, pas si loin...



C'est pourquoi je salue tous les sons qui changent... Je salue les sons qui osent passer autre chose, du punk, de la house, de la chansonnette... Je salue les sons qui ne foncent pas tête baissée dans les chemins tout tracés... Je salue les groupes qui osent jouer en teknival... Je salue aussi les gens qui ne sont pas des veaux et qui osent laisser trainer leurs oreilles... Tous ceux-là rejoignent pleinement le concept Öko System, mais le plus drôle, c'est que c'est l'expérience du bal qui me l'a fait voir de si près...

Tournesol

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