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RAPPORT + PHOTOS DE LA
MANIFESTATION PARISIENNE
DU 27 OCTOBRE 2001
ICI ET ...

RAPPORT + PHOTOS DE LA
MANIFESTATION MARSEILLAISE
DU 27 OCTOBRE 2001

27 OCTOBRE 2001

MARSEILLE : 14h Vieux port

LYON : 14h Place Belcourt

PARIS : 14h30 République

Pour que le son continue...

APRES, CE SERA TROP TARD !!!

LE SENAT, PROFITANT DU CLIMAT DE TENSION, CE MERCREDI 17 OCTOBRE, A REMIS TOUS LES AMENDEMENTS ANTI-RAVE SOUTENUS PAR VAILLANT DANS LA LOI SUR LA SECURITE QUOTIDIENNE !!!

LA CONFISCATION DES SONS EST DE NOUVEAU A L'ORDRE DU JOUR !!!

L'ASSEMBLEE DECIDE EN DERNIER RESSORT A PARTIR DE MERCREDI 31 OCTOBRE !!!

DES MANIFESTATIONS SONT PREVUES SAMEDI 27 OCTOBRE DANS PLUSIEURS GRANDES VILLES DE FRANCE (MARSEILLE, LYON, PARIS).

POUR DEFENDRE NOS DROITS ET AVANT QUE TOUT SOIT FINI, REJOIGNEZ NOUS !!!

APRES, CE SERA TROP TARD !!!

MARSEILLE : MANIFESTATION FESTIVE RDV 14h Vieux Port
LYON : MANIFESTATION SONORE 3672 * 1 666 666 88
PARIS : 3672 * 1 75 75 75

RÉSUMÉ DE LA SITUATION

12 octobre2001

Le 14 septembre dernier, on nous invitait à une nouvelle série de réunions à l'Intérieur pour parler du cas free party. Voici l'ordre du jour qui nous était annoncé :

  • "le bilan des raves et free parties qui se sont déroulées sur le territoire national durant l'été (mesures prises par les pouvoirs publics ; difficultés rencontrées),
  • Une proposition de travail d'élaboration d'une charte dite des bonnes pratiques et une première présentation des dispositions de celle-ci,
  • L'approche législative et réglementaire notamment sur la question de la déclaration prélable en Préfecture de ce type de manifestation.
  • "

    Nous avions fixé nos conditions à la reprise des négociations par fax (présence du ministère de la justice en plus de la culture, afin de pouvoir parler des saisies de son de cet été, et présence de notre côté d'un certain nombre de délégués représentatifs de notre mouvement dans son ensemble et de tous les collectifs, plus un représentant du Réseau Voltaire, Monsieur Moreau n'ayant convoqué en tout et pour tout que deux personnes parmi nous, dont aucune n'appartenait à un sound-system)... Après avoir feint ne pas avoir reçu notre fax (ah-ah-ah, quand on sait qu'il s'agit du ministère qui gère nos polices, nos espions et nos RG...), ils ont bien accusé réception du second par téléphone (envoyé d'une aire d'autoroute en route pour la capitale, à la "travelleuse"...).

    Une fois sur place, ils cherchent à nous intimider en refusant l'entrée par 3 fois à 3 d'entre nous, à l'extérieur de l'enceinte du ministère, alors que nous discutions entre nous 3/4 d'heure avant l'heure de la réunion (et donc que nous ne nous étions pas encore présentés à l'entrée !!!). A chaque fois le cerbère de service bien rasé bat en retraite sous les coups de fil de ses patrons, pour revenir à la charge, langue pendante. Dommage pour lui, nous passons (j'avais bien conservé le récipissé du fax pour prévenir toute embrouille...).

    Nous rentrons finalement, donc, et croisons plein de monde en même temps. Nous constatons une fois à l'intérieur (dans les deux sens du terme, ici...) que non seulement la justice n'est pas dans la salle, mais qu'en plus on a confondu notre cas avec celui de la techno commerciale : on trouve dans la salle Technopole, Electronic Music Association (association de techno commerciale qui a proposé une charte "rave"...) et deux gars bien rasés en costard-cravate qui appartiennent à ce que nous avons appris à déceler comme l'une des associations pseudo "techno" les plus réactionnaires et les plus dangeureuses pour le mouvement : la Fédération Nationale des Cultures Urbaines. Eux-aussi ont écrit une charte... L'appliquer signifierait la fin du mouvement, la fin des libertés individuelles. Bref, ces individus abjectes que personne ne connaît de nulle part, que personne n'aurait eu envie de connaître (et qui prétendent aussi représenter le hip-hop, mais pour qui se prennent-ils ?) prétendent pouvoir parler de la free party en nos noms... Ils souhaitent "assainir" le mouvement, le purifier, apprendre aux sound-systems comment faire... (Ce sont des choses qu'ils nous ont dites avant et par la suite). Pour couronner le tout, Monsieur Moreau nous annonce que la réunion ne durera qu'une heure à une heure trente (nous sommes une trentaine dans la salle !!!). Nous quittons donc la salle devant cette parodie grotesque, et publions le communiqué que voici :

    COMMUNIQUÉ À LA PRESSE

    14 septembre 2001

    Le 14 septembre 2001 devait se tenir au cabinet de Daniel Vaillant une réunion interministérielle avec une délégation de représentants du mouvement des free parties.

    Contrairement aux accords préalables, le Ministère de la Justice a été écarté de cette table ronde. En outre, le Ministère de l'Intérieur a tenté de semer la confusion en invitant è la même réunion les représentants des free parties et ceux de spectacles commerciaux sur la seule base de leur goût partagé pour un type de musique ; le Ministère espérant ainsi contraindre des artistes è rentrer dans un système marchand et è renoncer è l'exercice du droit institutionnel de manifester.

    En conséquence, les représentants des sound-systems libres ont pris acte du double langage du cabinet de Daniel Vaillant et de son refus de poursuivre des négociations sincères.

    Le collectif de sound-systems.

    Notre bilan à nous, c'est que cet été (et vous le savez bien), l'Etat a tout fait pour que les médias nous présentent sous un jour négatif... Notre bilan à nous, c'est aussi que nombre de sons ont été saisis lors de cette pseudo "période-test"... Et aussi, chose très grave, que les "médiateurs" qui devaient en toute confiance faire leur travail sont aujourd'hui sous la pression de l'Etat : on leur envoie des factures !!! Qui un repas de 900 balles pour les pompiers (teuf TRCK) et une note de la SACEM (véridique !!!), qui d'autre une facture de 73 000 FF pour le Service Départemental d'Incendies et de Secours (SDIS) pour le teknival de Marcillac. Merci de la confiance que vous savez toujours instaurer et respecter, Messieurs qui nous gouvernez...

    Aujourd'hui, l'Etat cherche à nous faire passer pour des petits cons irresponsables. Il nous donne une "seconde chance" en nous invitant à une nouvelle réunion sur Paris qui se tient deux jours après (!!!), sans nous en donner l'heure... Techniques de base...

    Entretemps, la commission des lois du Sénat remet le problème rave à l'ordre du jour dans la loi sur la sécurité quotidienne. On pourra consulter leur communiqué de presse sur leur site. La décision se prendra les mardi 16 octobre à 16 heures et mercredi 17 octobre à 15 heures. Après, ce sera le tour de l'Assemblée (novembre) et soit nous sommes dans une loi sur la sécurité quotidienne, soit nous avons un répit supplémentaire...

    Plus que jamais, on a besoin de vous, de votre sagesse, de votre bon sens, de teufs propres et bon esprit. Plus que jamais, on a besoin d'un nouvel esprit dans les teufs. Plus que jamais, on a besoin de votre soutien...



    PETIT BILAN SUDISTE DE LA "PÉRIODE TEST"

    13 août 2001

    Allez, début août, nous sommes dans la dernière ligne droite de l'été, un petit bilan des événements sud s'impose. Il ne s'agira ici que de ceux dont j'ai eu connaissance (on trouvera peut-être des oublis ?) et pour lesquels les protagonistes ont "joué le jeu" vis-à-vis de cette fameuse "période-test" de l'été qui devait se baser une totale confiance d'un côté comme de l'autre mais qui ne fut pas rendue si simple que cela, ô que non !

    On va parler de 3 grandes dates, surtout. Il ne s'agira pas de rapport sur ces fêtes, ça, ça viendra sur (feu) Kanyar (snif !) d'ici peu, et avec les photos !!! On va se placer sous l'angle de ce qui nous préoccupe actuellement : les rapports avec les autorités, tant il est vrai qu'en ces temps obscurs nos fêtes véhiculent des réalités multiples et parfois opposées... Et oui, nos bonnes vieilles valeurs (pacifisme, respect de l'environnement etc.) cohabitent avec d'autres valeurs pas si nobles de certains envahisseurs, "tekno-touristes", ou pire, "tekno-profiteurs"... Bah, c'est un autre sujet sur lequel je me suis maintes fois épanché, passons... On se base ici sur les "teknégociations" de l'été...

    Ces trois dates furent l'occasion de 3 courriers ou séries de courriers que nous avons envoyés à la fois à l'Intérieur et aux préfectures des lieux concernés. Ces courriers, je ne les ai pas posés en l'état sur le site pour plusieurs raisons (il n'est pas d'usage d'étaler au grand jour une correspondance, ce n'était pas utile à 100 % puisqu'un résumé suffit, et puis certains détails du style lieux, dates etc. ne devaient pas filtrer tout de suite auprès des teuffeurs... Et oui, parfois les politiks savaient des zones géographiques avant vous !!! Quelle confiance nous pûmes avoir, mes aïeux !!! Et pas toujours récompensée !!!). En revanche, tous les collectifs de sons furent mis au courant de ces lettres, et purent même participer à leur rédaction... Bref, malgré une certaine trève estivale et festive, ça n'a pas chômé, et on est restés en contact.

    Alors allons-y !!! 3 fêtes : le teknival de Marcillac (14 juillet), la grosse teuf TRCK à Romans (4 août) et la teuf TNT (11 août). Chacune à sa manière nous apporte son lot d'expérience et de sujets à débattre pour septembre. Et oui ! N'oublions pas l'épée de Damoclès qui nous pendouille sur la tête, Mister Mariani y croit encore, cet homme délicieux qui s'opposa en son temps au Pacs, qui adore les machines à sous et les boîtes de sa région (soit dit entre parenthèses). En tout cas, il y a une certaine constance dans ses actes : le conservatisme le plus réactionnaire en tant que lien !!! Fin de parenthèse...

    ____________________________

    Le tekos de Marcillac, près de Rodez. Vous êtes au courant, il devait se dérouler initialement en Ardèche, et puis... fuite de la part de la préfecture, de l'Intérieur, acte volontaire, raté ? Boaf, en tout cas, la semaine se voit bombardée d'annonces sensationnalistes des médias, on montre un faux lieu à la TV, on parle de 40000 personnes attendues... N'importe quoi !!! Alors on écrit une lettre, un ultimatum, que vous avez lue sur cette même page, un peu plus bas... Vous savez la suite des événements... On fuit l'Ardèche et la pub gratuite qu'on nous y a faite, et on change de crêmerie... Mais ce qu'il faut rajouter pour marquer notre bonne volonté (malgré leurs sales combines du moment et leur refus avéré de ce tekos "déclaré"), c'est que nous prévenons dans la nuit du 13 juillet (le vendredi) la Prefète de l'Aveyron et l'Intérieur du lieu de notre installation... La confiance se rétablit dans l'urgence, on nous amène une benne, deux citernes à eau, et on déploie un effectif immense de Croix Rouge pour nous "sauver la vie"... Ca roule... Les forces de l'ordre gèrent la circulation (quand ils n'interdisent pas tout simplement l'accès au teknival par moment... On peut pas tout avoir, mais bon... C'est jamais au top). Pour la Croix Rouge, on n'est pas très chauds pour la suite. C'est un véritable déploiement militaire auquel on a assisté, et de plus de la part de gens qui ne sont pas très au courant des réalités de nos fêtes... De plus, on a l'impression qu'il s'agit ausi d'un avant-poste des RG sur la teuf : chaque petit bobo entraîne une série de photos (!!!), et ils vont même jusqu'à donner un pauvre gars qui faisait un mauvais trip aux flics !!! Pas question que cela dure !!! Out de l'enceinte de la teuf, la Croix Rouge !!! On a les gens qu'il nous faut (associations de prévention qui nous suivent depuis fort longtemps déjà). Cela figurera dans notre prochain courrier à l'Intérieur, ainsi que 2-3 points supplémentaires...

    Bilan de cette teuf en deux mots : le contact a été rétabli in extremis par notre bonne volonté après un sacré coup de couteau dans le dos. Finalement, on nous a aidés, tant mieux !

    ____________________________

    Teuf TRCK... Là, on tente (en tant que médiateurs) d'écrire une lettre qui précise quelques détails que nous voulons arranger dans la coopération autorités-sound-systems. En voici quelques extraits choisis :

    (...)

    "1 - Le facteur confiance, bien mis à mal ces derniers temps, n'a apparemment repris le dessus que le temps du teknival de Marcillac. La récente saisie du son (malgré la restitution des véhicules de location) ainsi que des disques, tentes, frigo, bar, groupes électrogènes (3) dans le Gard le week-end du 21 juillet ; l'inculpation de travail au noir et de violation des règlements SACEM, laissent planer le doute quant au bon vouloir du Ministre de l'Intérieur et pourrait aisément justifier une nouvelle suspension des négociations de notre part, dont la presse serait la première avertie et ceci, bien entendu, à notre grand regret. Nous pouvons "raisonnablement" trouver ensemble, sereinement, les termes d'une entente durable. C'est donc imprégnés de cette confiance qu'il convient de restaurer que nous vous déclarons la tenue d'une manifestation importante ce week-end dans le département de la Drôme (26)."

    (...)

    4 - La présence de la Croix Rouge, traitant le teknival comme s'il s'agissait d'une zone de guerre, d'une manière démesurée et avec pléthore de moyens, sans dialogue avec les participants, nous conduit à leur demander : soit d'opérer intégralement hors du site, avec de préférence un ensemble de moyens à la mesure de l'événement ; soit de s'installer sur le site mais après une sérieuse mise au point avec les sons quant aux méthodes et aux moyens à utiliser. Nous portons par ailleurs notre préférence envers des associations de moindre dimension et formées è ce type d'intervention telles que Médecins Du Monde, Le Tipi, Act-up etc.

    5 - Durant le processus entamé, nous comptons sur votre entière discrétion è l'égard des médias à propos des lieux du déroulement de nos manifestations, par essence secrètes et dans la mesure du possible discrètes, ceci pour éviter la cohue des "techno-voyeurs" et l'inconscience de certains, dont des mineurs, qui nous feraient payer cher leurs excès ou plutôt leur absence de comportement responsable. Nous nous réservons le droit d'interdire systématiquement l'accès au site, sinon à toute la presse, en tout cas aux objectifs des photographes et des caméras de télévision. Par conséquent, le "show médiatique" d'éventuelles autorités présentes aura impérativement lieu è la périphérie du site concerné.

    (...)

    Quelques précsions sur le point "média" : on n'a rien contre la liberté de la presse, ô que non, mais après l'annonce d'Ardèche, il se trouve que la visite des autorités sur Marcillac dans la nuit du 13 juillet fut fortement perturbée et le dialogue fut rendu impossible par des photographes et caméramans avides et empressés. Par la suite, l'action de certains sur le tekos fut extrêmement inquisitrice, sensationnalisme (à deux francs) oblige... Bref, ce sont NOS fêtes, et c'est à nous de gérer leur présence.

    Pour la suite, après une déclaration de la teuf, de son département, le samedi soir, les TRCK préfèrent employer le jeu du chat et de la souris, notre bon vieux système... Pas trop confiance, on ne saurait les en blâmer, non ? Cela nous place tout de même en position de difficulté en tant que médiateurs, mais bon... L'entente est très bonne avec la préfecture qui a été breafée. Le secrétaire général nous "visite" en famille. Le dimanche, on nous amène une benne et 3000 bouteilles d'eau. Le nombre de participants est estimé à 3000 (mais j'en voyais plus après les 6 à 7 km de bouchon très serré). Les TRCK jouent largement le jeu, le site est nickel, et ils vont jusqu'à nettoyer les km sus-cités... Big big big respect !!! Je rêve d'un monde où les teuffeurs seraient moins cons et où les sons n'auraient plus jamais à faire ça... Utopiste que je suis !!!

    Autre truc : on nous annonce que les villageois tout proches sont furieux contre la teuf et qu'on nous en "sépare" volontairement pour éviter tout conflit physique (ils ont leur propre fête votive en même temps et ne tolèrent pas trop la nôtre d'autant que nous avons occasionné des embouteillages, et qu'en marge de notre fête a eu lieu un vol de voiture et qu'un poulailler s'est fait "attaquer"). Certains veulent prendre les armes contre nous (si, si !). Nous insistons pour rencontrer les élus et enfin, nous avons le maire et quelques conseillers à qui nous faisons visiter la teuf en début d'après-midi. Tout s'arrange, en tout cas, le dialogue est ouvert !!! Je rêve de teufs qui n'attirent plus autant d'irresponsables ou de c... Mais bon, on ne peut pas tout avoir...

    Mais mauvais plan sur la fin : on a déclaré une fin de teuf le lundi à 12h00. Les TRCK arrêtent effectivement le son à 14h00 (presque à l'heure !). On a promis un nettoyage parfait (c'est évident, non ?), ce qui a eu pour effet de rassurer les élus, ce fut fait. Mais les autres sons sur place entendent continuer la teuf le lundi soir. Alors se négocie un délai supplémentaire jusqu'au mardi 7h00. C'est chiant de devoir revenir sur sa parole, mais ça le fait... Le son s'arrête le mardi comme prévu, mais il faut finalement que l'officier de gendarmerie se fâche vers 14h00 et menace d'amener la douane pour que les derniers teuffeurs se cassent !!! Et ce sont les médiateurs et le Tipi qui doivent se charger de les virer parce que les sons sont partis !!! C'est assez navrant que les teuffeurs ne comprennent pas ce qui est en train de se jouer, et que les sons n'aient pas su assumer jusqu'au bout, malgré toute leur bonne volonté indéniable...

    Alors petit bilan : eau et benne arrivent en retard à cause d'un manque de confiance à la base... Pas de chiottes non plus, peut-être pour la même raison. Qui est à blâmer ? En tout cas, ce n'est pas un bien grand mal. Mais ce qu'il faut bien se dire, c'est que les sons qui choisissent de "jouer le jeu" doivent tenir parole, et en tout cas ne pas faire mentir leurs médiateurs (l'ambiance s'en est ressentie largement sur la fin, c'est assez chiant, disons-nous le, quand on nous signale que notre crédibilité en a pris un coup !). Ah, si les teuffeurs étaient moins cons (bis) !

    ____________________________

    Disons-le net, j'ai un beaucoup moins d'informations sur la teuf TNT du 11 août, ne m'y étant pas rendu moi-même. Si quelqu'un peut m'envoyer des compléments... Ce qui s'est passé à la base, c'est que les sons ont assuré eux-mêmes la déclaration en préfecture. En revanche, ils s'y sont pris un peu à leur manière, n'ayant pas suivi de près les recommandations que l'on tente de faire passer au plus possible via le net. A savoir qu'ils n'ont pas fait de déclaration ÉCRITE !!! Est-ce pour cela que le début fut si agité ?

    Alors que la teuf débutait, avec 500 personnes, les flics, d'abord cools (de ce qu'on m'en a rapporté) sont revenus à 40 pour saisir le son (et oui, nos bons vieux démons !). Ils n'ont pas réussi, face à la réaction du public. Alors, un de nos médiateurs habituels arrivé par la suite a passé un temps fou au téléphone avec la préfecture et surtout avec l'Intérieur pour tâcher de trouver des bons interlocuteurs susceptibles de rendre le climat plus clément, ce qui fut fastidieux. Au final, l'affaire semble s'être arrangée... Il a négocié une date de fin etc.

    Malgré le signalement par un teuffeur d'un véhicule volé présent sur le site, les gendarmes n'ont pas trouvé utile de l'en retirer. Il est maintenant à l'état d'épave (plus de batterie, plus de pneus etc.). FR3 a bien sûr filmé et diffusé les images de la voiture en question, comme celles des poubelles entassées (pas de bennes, ni de citerne...).

    Mais je ne dispose pas d'info sur la fin de la teuf qui a dû se dérouler aujourd'hui, dans la matinée. Bien finie ? A suivre... L'histoire de la saisie tentée n'est pas claire non plus. Qui en a donné l'ordre ? On n'a pas pu bien tout savoir encore...

    Ce qu'on peut tirer comme leçon en tout cas, c'est qu'il est difficile d'estimer si on nous a trahis ou pas sur ce coup parce qu'à la base, les choses n'ont pas été faites "dans les règles" que nous tâchons de mettre en place. IL FAUT UN ÉCRIT !!! Ca sert d'ailleurs de preuve, et c'est toujours mieux... Il faudra plus d'informations pour tirer un vrai bilan de cette teuf. Ne pas oublier, en revanche, de contacter les élus locaux !!! Cela n'a pas été fait, c'est un tort... Que cela se passe bien ou non avec les préfets, nous sommes quand même sur leur localité et il est TOUJOURS bon d'entrer en contact avec eux.

    Bien. Pour clore le bilan, je dois vous dire qu'on joue le jeu à fond, cette fois, pour le teknival du 15 août... La région a été déclarée hier soir, le département ce soir, et le lieu sera annoncé demain. On verra ce qu'on devra voir, donc...

    Teuffeur, sois-en conscient et ne te conduis pas comme un crétin, notre avenir en dépend !!!

    Tournesol.

    A L'ATTENTION DES MÉDIAS !!!

    2 août 2001

    Mesdames, messieurs des médias,

    On sait fort bien que vous traversez en été une période pendant laquelle l'attention que votre public vous porte n'est pas des plus hautes... On sait très bien aussi que, dans cette période, l'actualité ne vous aide guère à relever le taux d'audience (vacances parlementaires, etc.)... On admet le fait qu'en vous contactant, aux mois de mai et de juin, et qu'en entretenant un dialogue avec vous, nous avons aguiché votre curiosité et mis en appétit votre soif de nous faire connaître.

    Or, nous vous le disions à l'époque, nous sommes de l'ombre, nous ne souhaitons pas être visibles, nous ne souhaitons pas déranger ou que l'on nous dérange. Nous nous sommes efforcés, à chaque instant de vous rappeler que c'était par nécessité que nous nous montrions au grand jour... Laissez-nous aujourd'hui retourner dans l'ombre, ne nous harcelez pas comme vous le faîtes.

    Qu'entends-je par là ? En aucun cas je ne me permettrais de remettre en cause la liberté de la presse, base fondamentale à toute démocratie. J'ai beaucoup de respect pour votre travail, un travail tout sauf facile, et essentiel, quand il est bien fait... Ce que je remets en cause, c'est un aspect paparazzi de bas étage qui transparaît dans certaines de vos manifestations censées être des plus sérieuses, un côté sensationnaliste d'une idiotie sans mesure, et une non-objectivité à toute épreuve...

    Je donnerais quelques exemples simples, pris parmi tant d'autres, sans citer un journal, une radio ou une chaîne plus que l'autre :

  • On pouvait se rendre au teknival de Marcillac du 14 juillet dernier grâce à vos informations très précises, alors que vous aviez déjà fait capoter le lieu initialement prévu en Ardèche en nous le matraquant à tout va... Nous ne sommes pas LE nouveau truc à la mode dont vous vous devez de faire l'écho et de donner les clefs à vos auditeurs/lecteurs pour qu'ils accrochent à votre prose... Nous n'avons pas besoin, oh non, de votre publicité dévalorisante... Nous nous posons justement à l'encontre de ce type d'agissement au sein de notre société occidentale, à l'opposé de tout ce qui pourrait vanter un objet de consommation ou de loisir courant, ce pour quoi vous nous faîtes passer ce faisant... Vous nous renvoyez l'image de tout ce que nous trouvons de plus sale et de plus criticable... Stoppez au plus vite ce genre de manoeuvre stupide que vous brandissez au nom de votre travail, si vous avez un certain amour et un certain respect de celui-ci !!!
  • Dans le même ordre d'idées, le jour de ce même teknival, j'ai reçu, et je ne devais pas être le seul, toute l'après-midi et une bonne partie de la soirée des appels incessants de votre part, me posant tous la même et lassante question : "Mais où cela va-t-il se passer ?". Ne nous demandez pas ce que nous ne pouvons pas vous donner. Couvrez les événements mondains, les concerts officiels ou tout un ensemble d'événements traditionnels si vous voulez avoir des informations en "prime-time", ou des indiscrétions et des confidences, mais ne nous faîtes pas jouer à ce jeu puéril. L'un d'entre vous est même allé à cette occasion jusqu'à me dire qu'il avait déjà beaucoup fait pour nous et que c'était à nous de l'aider... Il n'a jamais été question de donnant-donnant dans notre cas... On n'aurait jamais marché, que cela soit dit ! Cela donne une bien mauvaise image de vos méthodes !
  • Votre insistance malsaine sur des détails glauques de nos fêtes ne vous font pas honneur non plus... Surtout quand elle frise le mensonger ! Par exemple votre insistance sur la présence d'hypothétiques seringues "jonchant le sol de nos fêtes" sont une (malhabile) manipulation de l'opinion publique. Vous espérez rameuter un public en vous gargarisant de ces détails volontairement grossis, croustillants à souhait et agitant des spectres sensationnalistes comme ceux de l'héroïne en injection ? Cette image, surtout issue des années 70 et du rock décadant, n'a plus court aujourd'hui, quoi que vous en pensiez, ou plutôt que vous voulez bien en FAIRE penser, ce qui est pire !!! Manipulation ne rime pas avec démocratie, et je ne peux appeler autrement le fait de couper un témoignage pour qu'il fasse apparaître 3 ou 4 fois à la suite le mot "seringue", ou de filmer le seul endroit d'une fête immense où l'on en trouve une dizaine empilées sur des centaines de mètres carrés, surtout lors d'un festival de vieille tradition "rock" (et pas techno) que sont "Les vieilles charrues"... Vous le savez fort bien, la drogue est partout, dans la rue, dans les stades, dans les foyers, dans les clubs et les concerts... Il est vraiment d'un niveau exécrable de votre part de gaspiller votre "talent" à nous diaboliser de la sorte sur ce point...
  • Les événements malheureux tels que les décès récents survenus dans nos fêtes, je laisse Lionel Pourtau y répondre ci-dessous, dans un article qu'il a publié dans Le Monde. Comme quoi, tout n'est pas noir, malgré les dessins de Plantu qui s'acharne comme un forcené dans le même quotidien à joncher le sol de nos fêtes de seringues (ohlala, ça va, Plantu, n'en remets pas une couche on a bien compris !!!), on y laisse aussi s'exprimer parfois certains membres de nos collectifs !
  • Enfin, je finirais par montrer en quoi nous sommes le sujet en or et varié de cet été pour vous et votre manque d'imagination (comme s'il s'agissait d'imagination avec le journalisme d'information !!!) en faisant une sorte de listing de tout ce que vous pouvez dire sur notre cas (et il y en a beaucoup), bon prince, je vous aide un peu (mais vous m'avez beaucoup inspiré !!!), pour que vous constatiez toute la bassesse de certains de vos agissements : "Ce teknival-là s'est bien passé, pour une fois" (pourquoi, vous êtes croque-mort ?), "Olala, un mort !!! C'est un scandale !!!" (voir l'article infra), "Le plus gros teknival au monde jamais organisé (sic !) depuis les débuts de l'humanité (j'en rajoute une couche, certes...) !!!", "Mon dieu, un raver s'est brûlé la main avec de l'huile de friture en se faisant mordre par un chien d'attaque alors que les CRS verbalisaient sa voiture pour défaut d'assurance !!! Quel scandale !!! Que dirait le pape ???", "Monsieur X porte plainte contre Z", "Le Député Y a annoncé que Xds*µ$£¤=}35@ !!!", "Ciel ! Encore un mort ! Une grand-mère écrasée par des extra-terrestres bourrés qui revenaient d'une free party !!! Vite, des photos !!!" etc.
  • Tournesol

    Raves et démagogie, par Lionel Pourtau

    LE MONDE | 12.07.01 | 13h17 | analyse

    LE philosophe Michel Foucault estimait qu'on peut juger de l'état d'une société è la façon dont elle traite ceux qui vivent leur différence è sa marge. Les raves sont un phénomène nouveau en Europe qui reste è découvrir et è comprendre.

    Cette forme de rassemblement aux caractéristiques rares è notre époque (gratuité, spontanéité, autogestion) semble inspirer aux fractions les plus conservatrices de notre pays une phobie irrationnelle qu'il est intéressant d'observer. L'amendement Mariani qui visait è les interdire de fait a engendré une quantité de réactions disproportionnées face è ce qu'est au fond une rave : un rassemblement informel de personnes qui viennent écouter de la musique électronique.

    La mise en cause des formes musicales émergentes et de la sociabilité qui les accompagne est une vieille habitude que l'on rencontre régulièrement dans l'histoire humaine. Ainsi du swing sous l'Allemagne nazie ou du rock dans l'Amérique du maccarthysme.

    Le week-end des 6 et 7 juillet fut marqué par plusieurs drames : un accident pendant un concert de musique yiddish è Strasbourg (11 morts, 85 blessés), deux excursions tragiques è Chamonix (6 morts et 1 disparu) et une rave è Rouen (1 mort).

    Evidemment, personne ne va dire "La musique yiddish tue" ou "Interdisons aux gens de sortir en montagne sauf s'ils ont une autorisation du préfet". Mais la musique techno, elle, se retrouve sur le banc des accusés. Pourtant, les événements offrent, au-delè des apparences, un démenti rigoureux è ses détracteurs. Le risque zéro n'existe pas. Toutes les réglementations du monde n'ont pas empêché un arbre de tomber sur une vaste tente è Strasbourg. On a parlé légitimement de "fatalité". Malgré leur bon état physique et la compétence reconnue des alpinistes, ils ont trouvé la mort en s'adonnant è leur passion.

    Si la réglementation proposée par le député RPR du Vaucluse Thierry Mariani avait été votée, aurait-elle permis d'empêcher un homme de tomber du toit d'un hangar ? Non. Un autre argument de cet élu était que les raves sont des zones de non-droit. Il vient aussi d'être démenti par les faits. Lors d'une free party (rave) près de Belfort, six arrestations ont eu lieu. Ce qui prouve que l'état actuel de la législation permet tout è fait è la police de faire son travail et de lutter contre les débordements éventuels.

    Le point de vue - contraire è celui de M. Mariani - des députés socialistes, d'Alain Madelin, des Verts, de Michèle Alliot-Marie ou des communistes se voit validé. Les fêtes techno informelles réunissent régulièrement des milliers de jeunes et de moins jeunes sur tout le territoire. Il y a quelquefois des débordements comme peuvent en susciter tous les regroupements humains. On peut parfois y rencontrer de la drogue, comme dans nos écoles ou nos banlieues. Et personne ne veut interdire l'école ou les banlieues. L'Angleterre, qui n'a pas de raves, est pourtant è l'heure actuelle le pays d'Europe où l'on consomme le plus d'ecstasy. En France, une étude récente du CNRS montre que le premier lieu où l'on consomme cette drogue, c'est la discothèque. Les solutions de facilité ne sont jamais les bonnes solutions.

    Mais, réellement, combien de fois entend-on parler de drames survenus au cours de fêtes techno ? Une fois par an ? Deux fois ? Vu le grand nombre de personnes qui s'y retrouvent, on peut dire qu'il s'agit probablement d'un des modes festifs les plus sûrs pour notre jeunesse. Les interdire ou voter d'autorité une réglementation inadaptée qui reviendrait au même reviendrait è pousser cette jeunesse è des modes de défoulement sûrement beaucoup plus problématiques pour notre société.

    On peut pourtant légitimement se demander : pourquoi leurs amateurs semblent-ils avoir tant de mal è accepter de les déclarer ? Tout simplement parce que ces déclarations se transforment toujours en interdictions. Après le rejet de l'amendement Mariani, certains, pensant avoir été mieux compris, tentèrent de jouer la carte de la déclaration en bonne et due forme. Las, ceux qui ont essayé ont essuyé un refus catégorique de la part des préfets. Doit-on s'étonner qu'ils se détournent des pouvoirs publics pour vivre leur musique loin des regards et des contrôles administratifs ? Leur mouvement n'est pas clandestin par défi, il l'est par obligation, pour pouvoir exister malgré l'hostilité qu'il rencontre de la part de ceux qui ignorent tout de ces jeunes mais veulent quand même les régir.

    En fait toutes ces réactions nous éclairent surtout sur les "anti". Certains élus de droite ont accusé la majorité de faire dans l'électoralisme. Mais n'importe quel sociologue politique amateur sait qu'il est plus avantageux de flatter les couches conservatrices de l'électorat sensibles au discours sécuritaire que les jeunes, qui votent peu et souvent pour des partis contestataires. Le courage politique a été ici de prendre le parti de la raison et de l'ouverture d'esprit contre celui de l'émotion et de l'ignorance pourtant soutenues par les sondages du moment.

    Thierry Mariani parle de  l'"arrogance" qu'auraient développée les organisateurs parce qu'ils réussirent è faire repousser sa loi d'exception aussi précipitée que dangereuse. Travaillant parmi eux depuis quatre ans, je n'ai vu è ce moment-lè nulle arrogance, juste un regain d'intérêt pour la chose publique lorsqu'ils réalisèrent que la politique ne leur était pas systématiquement hostile. Par contre, comment qualifier celui qui "utilise" un mort pour essayer d'imposer une vision sécuritaire et une action purement répressive è propos d'un mouvement culturel qui ne répond pas è ses affinités ? La démagogie, par définition, se nourrit de tout.

    Les raves sont une extraordinaire opportunité pour notre société si on comprend leur nature et leur potentiel. Ce sont des lieux d'effervescence artistique, de mixité sociale, où des gens de toutes origines se retrouvent de façon pacifique. Les entretiens que j'ai menés auprès des gendarmes parfois appelés è vérifier que rien de grave ne se passe lors de ces rassemblements montrent que l'on s'y bagarre beaucoup moins que dans les discothèques ou les bals de village.

    Bien sûr, on pourra toujours brandir un exemple tragique ou une série noire, mais, rapportés è l'ensemble, ils ne signifient rien. Les organisateurs ont, pour répondre è leur passion, développé de hautes compétences dans les nouvelles technologies (informatique, électronique, etc.) et se sont justement installés dans des régions françaises qui manquent cruellement de ce type de savoirs techniques. Ils pourraient rendre de grands services aux collectivités locales si les maires voyaient en eux des alliés plutôt que des étrangers.

    Quand André Malraux créa les Maisons de la culture, on eut grand mal è trouver des animateurs dans les zones rurales. Puis les "hippies", comme on les appelait alors, des néoruraux, souvent venus des villes avec un bon niveau d'éducation, s'y investirent, et chacun y trouva son compte.

    Les raveurs sont un produit de la modernité. Certes, leur tenue vestimentaire est étrange, leur musique hermétique, et leur façon de faire la fête, bruyante. Et alors ? Ils sont è l'aise dans le high-tech quand la fracture numérique menace de créer une nouvelle forme d'analphabétisme informatique. Ils sillonnent l'Europe, qui est pour eux leur espace géographique naturel. Ils ont développé un mode de vie solidaire lè où notre société individualiste montre ses limites.

    Que demandent-ils ? Ils réclament la liberté de se rassembler des heures durant pour jouer et écouter de la musique. Ils réclament une réglementation adaptée qui leur permette de maintenir la gratuité de leurs rassemblements, respectant ainsi leur volonté d'égalité.

    Enfin, ils revendiquent le droit de faire la fête loin des discothèques, où la sélection è l'entrée et le délit de faciès choquent leur goût pour la fraternité.

    Liberté, égalité, fraternité : voilè des impératifs que notre République devrait pouvoir arriver è intégrer. A défaut, elle risque de se dissoudre dans sa peur.

    Lionel pourtau est chercheur en sociologie (université Paris-V) et membre d'un collectif de raveurs.

    NOTRE COMMUNIQUÉ

    12 juillet 2001

    12 juillet, midi... Toujours pas de réponse malgré la lettre envoyée à l'Intérieur (et à Matignon) - voir ci-dessous. Ils veulent donc en arriver là ! Toute la confiance qu'ils nous demandaient d'avoir envers eux, toutes les bonnes paroles et les bonnes promesses ? Envolées !!! Et bien nous publions donc notre communiqué aux médias (voir ci-dessous), que les gens connaissent la vraie version des faits, et pas uniquement leurs ragots désobligeants sur ce que sont (ou devraient être) nos fête, sur ce qu'est notre esprit... C'est parti !

    Soudain 12h15, le téléphone retentit... Trop tard !!! Les revoilà qui veulent nous parler, après avoir donné au teknival une publicité sans précédent ! On croit rêver ! Faut-il en arriver là à chaque fois qu'on veut leur parler normalement sans qu'ils nous préparent un coup fourré ? Et voilà donc qu'on retrouve les propos d'il y a peu, bien plus sereins (après une brève tentative de duperie, comme quoi les négociateurs du teknival se seraient mal conduits !!! Ah, ah, ah !!! On se demande bien qui s'est mal conduit sur cette histoire... Moi pas, en tout cas !). On va même jusqu'à nous proposer bennes à ordures et citernes ! On nous soumet même d'autres idés de lieu !!!

    Alors, important, pour tous les autres teknivals de l'été, on nous annonce que :

    Si des médiateurs signalent dans un délai raisonnable (48h ?) la tenue d'un teknival dans un département au ministère de l'intérieur via fax (à l'attention de Monsieur Bernard BOUCAULT, Directeur de cabinet), et s'ils mettent au courant le Préfet local, sans avoir à préciser le lieu choisi (seulement un département), l'Intérieur nous mettrait à disposition :

  • Bennes à ordures
  • Citerne d'eau
  • Dispositif de circulation
  • Dispositif de sécurité sanitaire
  • Oh, que c'est beau, tout ça, quand c'est dit au téléphone !!! Mais peut-on encore leur faire confiance ? On peut toujours y songer, en tout cas, nous qui ne sommes pas des sauvages comme eux !!!

    Voici en attendant notre communiqué pour saluer leurs sales combines (vouloir faire spliter un teknival, y créer les conditions idéales à la violence, à l'accident, pour se mettre l'opinion publique dans la poche, c'est pas grave, ça ?) :

    COMMUNIQUÉ - 12/07/01

    Soucieux de faire entrer les rave-parties dans la légalité, le Collectif 663 a veillé à la déclaration en préfecture du rassemblement prévu ce week-end en Ardèche, comme il s¹y était engagé devant le Commission des Lois de l¹Assemblée nationale. En outre, le Collectif a amorcé des négociations avec le cabinet du ministre de l¹Intérieur en vue d¹un règlement global des problèmes de sécurité posés è l'occasion des raves.

    Le Collectif rappelle que les rave-parties sont des rassemblements musicaux, pacifiques et non-marchands, dont la légalité est garantie par le droit constitutionnel de manifestation.

    Force est de constater, aujourd'hui jeudi, que le préfet de l¹Ardèche se refuse à remplir les missions qui lui sont assignées par la loi, à savoir assurer la sécurité des personnes et des biens dans le cadre de toute manifestation déclarée ; Que le cabinet du ministre de l¹Intérieur a interrompu unilatéralement les négociations ; Que les services de communication du ministère alimentent les médias d¹informations alarmistes, préparant ainsi l¹opinion publique à de possibles "accidents".

    Le Collectif et le Réseau Voltaire s¹interrogent sur la volonté manifeste deMonsieur Vaillant de pratiquer la politique du pire. Il demande aux journalistes d'assister è l¹ensemble du festival techno, du début è la fin, pour prévenir, par leur simple présence, d'éventuelles provocations.

    Collectif 663 & Réseau Voltaire

    ILS NOUS ONT MENTI !!!

    11 juillet 2001

    La discussion a été engagée, et depuis longtemps, entre des médiateurs et le Préfet d'Ardèche pour le teknival du 14 juillet. Or, depuis le 10 juillet et toute la journée du 11 juillet, le même Préfet a averti tous les journalistes du lieu du teknival et du fait qu'il en refusait purement et simplement la tenue, faisant suite à son refus précédent de fournir bennes à ordures et citernes d'eau.

    NOUS REVOICI PARTIS COMME AU DÉBUT, EN PIRE !!! Aujourd'hui, notre confiance, celle qu'ils nous affirmaient comme essentielle, est trompée.

    PIRE !!! ILS REFUSENT DE NOUS RENCONTRER, ils se sentent forts, et tentent de renverser l'opinion publique sur la foi d'un sondage paru jeudi 4 juillet et créditant Vaillant de 69% de confiance chez les Français (mais qu'est-ce qu'un sondage ?). Ils profitent aussi de la période propice de l'été, celle qu'ils nous avaient promise comme "période test", pour nous assassiner dans l'ombre !!!

    NOUS REFUSONS DE NOUS FAIRE PRENDRE PLUS LONGTEMPS POUR DES IMBÉCILES IRRESPONSABLES !!! Voici un email envoyé ce soir au ministère au nom des collectifs :

    A l'attention de Monsieur le Ministre de l'Intérieur
    et de Monsieur Antoine Moreau

    Messieurs,

    Depuis lundi, nous tentons vainement au nom du collectif des sound-systems de reprendre contact avec vous en vue de coordonner le bon déroulement des teknivals de l'été.

    Nous devons malheureusement constater qu'en ce moment le Préfet de l'Ardèche est en train de faire sous votre houlette une publicité sans précédent pour le teknival du 14 juillet et semble agir comme si nous n'avions jamais eu le moindre contact auparavant.

    Si d'ici à demain midi aucun contact n'a été établi entre vous-mêmes et Monsieur Alexandre de Perlinghi ou Monsieur Brieuc Le Meur ou Monsieur Guillaume Kosmicki au nom du collectif, nous serons au regret de devoir avertir toute la presse nationale et régionale de la stratégie intentionnelle de votre ministère et du Premier Ministre niant les promesses et toutes les propositions tenues auparavant.

    Nous déplorons d'avance d'avoir à dénoncer votre responsabilité directe concernant tous les incidents que vous tentez, semble-t-il, de vouloir provoquer au teknival du 14 juillet.

    En espérant que vous comprendrez que notre bonne volonté n'est pas è remettre en question, nous vous prions de croire en l'assurance de notre considération distinguée.

    Pour le collectif,

    Guillaume KOSMICKI

    ON A GAGNÉ !!!

    26 juin 2001

    Si tout va bien (et il y a toutes les chances), demain 27 juin sera adopté le nouveau texte de la commission des lois qui annule les 2 amendements Mariani/Vaillant précédents :

    Suppression des mesures encadrant les rave-parties
    mardi 26 juin 2001 - 12h16 heure de Paris PARIS (AFP) -

    La commission des Lois de l'Assemblée nationale a supprimé mardi toute disposition encadrant les rave-parties dans le projet de loi consacré à la sécurité quotidienne, a annoncé le rapporteur du texte, Bruno Le Roux (PS). Le gouvernement n'a déposé aucun amendement les remplaçant, selon les indications de M. Le Roux à la presse. Les dispositions sur les rave-parties proposées par un amendement du ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant, lors d'un débat au Sénat, prévoyaient une déclaration préalable de ces manifestations musicales avec saisie éventuelle du matériel sono en cas de contravention. Elles suscitaient l'hostilité d'une majorité de députés PS, qui se refusent à des mesures considérées comme anti-jeunes et préférent que soit aménagée une circulaire interministérielle de 1998 consacrée aux raves. Le texte sur la sécurité quotidienne doit faire l'objet d'une nouvelle lecture à l'Assemblée à partir de mardi soir, les dispositions concernant les raves devant être évoquées mercredi. Interrogé par la presse, M. Le Roux a refusé de considérer que la suppression de l'amendement gouvernemental constituait une défaite pour M. Vaillant qui, jusqu'à ces derniers jours, avait affirmé sa volonté de règlementer par voie législative l'organisation des rave-parties: "Si Daniel Vaillant arrive à réunir la semaine prochaine autour d'une table les pouvoirs publics et les organisateurs de raves" pour définir un code de bonne conduite, "ce sera une victoire pour lui", a-t-il affirmé.

    MAIS CE N'EST TOUJOURS PAS FINI !!!

    Lundi 25 juin à 14h00, des représentants des collectifs (Brieuc, Ben et Claire) rencontraient à l'Assemblée Nationale Bruno Leroux, PS, rapporteur de la Commission des lois. Ils étaient accompagnés par Thierry Meyssan et Frédéric Naud, deux juristes du Réseau Voltaire (pour en savoir plus sur ce réseau, cliquer ici). Bruno Leroux leur a parlé de sa proposition d'amendement d'annulation pour le sujet des raves (amendement dont il est question ci-dessus) au sein de la loi sur la sérité quotidienne. Le réseau Voltaire a quant à lui développé les sujets qui suivent :

    Raves : Les irresponsables ne sont pas ceux que l'on croit


    Des élus locaux se sont inquiétés, à juste titre, des dangers encourus par les participants des rave-parties souvent improvisées dans des lieux inappropriés. Ils ont aussi dû répondre aux récriminations de riverains puis, une fois la fête fine, ont dû remettre les lieux en état aux frais de leur commune.
    L'Etat ne leur apportant aucun secours, l'un deux, Thierry Mariani, a profité de la discussion du projet de loi sur la sécurité quotidienne pour préconiser des mesures répressives. A défaut d'organiser les raves, on les empêchera en menaçant les musiciens de saisir le matériel de sonorisation. Cette apparente solution a été soutenue en séance par le rapporteur, Bruno Leroux, et par le ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, tous deux socialistes.
    Thierry Mariani, député RPR d'une circonscription ou le vote FN est massif, se montrait volontiers sécuritaire. Daniel Vaillant en rajouta à son tour pour parfaire son image . Au Sénat, il affirma la nécessité de compléter cet arsenal répressif avec des sanctions fiscales à l'encontre des sociétés organisatrices. Apres un vote quasi unanime en première lecture, l'opinion publique s'alarma de cette dérive du débat. De la question initialement posée, on est arrivé par glissement successifs à la reproduction de l'affrontement stérile entre vieux insomniaques et jeunes irresponsables. Face aux protestations de leurs électeurs, les députés socialistes furent les premiers a faire demi-tour. Le ministre se crispa sur sa position, et, soutenu publiquement par Lionel Jospin, en vint à parler d'autorisation préalable des raves.

    On ne peut que s'étonner de la mauvaise foi du ministère de l'Intérieur.

    La saisie de matériel de sonorisation est contraire à la jurisprudence de la Cour Européenne de droits de l'homme la France ne manquerait pas d'être condamnée si elle adoptait une telle législation. Au demeurant, la saisie est généralement impraticable car la plupart des musiciens louent des sonos dont ils ne sont pas propriétaires. Et la déclaration de 1789 interdit d'appliquer une sanction pénale à des tiers, en l'occurrence les loueurs.
    Le projet de sanctions fiscales est ubuesque, dans la mesure ou les raves sont des manifestations désorganisées, sans responsable hiérarchique. Sauf bien sur à rafler tous les participants et à adresser à chacun une contravention.
    On imagine avec effroi ce que serait notre pays si on appliquait le projet Mariani-Vaillant aux défilés syndicaux et politiques, en saisissants les sonos et en verbalisant les militants. Au demeurant, la question fondamentale posée par les élus locaux est celle de la responsabilité en matière de sécurité, d'hygiène et de propreté. Les raves sont des rassemblements non marchands, parfois de grande ampleur, animés par des bénévoles. Elles sont régies par le droit commun des manifestations, qui dérive du droit constitutionnel d'expression.
    En démocratie les manifestations ne peuvent faire l'objet d'autorisation mais peuvent être soumises à déclaration. Ainsi la loi fait obligation aux personnes qui appellent à manifester d'en informer les autorités préfectorales sous 48h, de sorte que celles ci puissent mettre en place la logistique nécessaire à la sécurité des participants et à l'entretien du domaine public. Si le préfet constate l'inadéquation du lieu, il peut interdire la manifestation. Mais il lui incombe dés lors d'indiquer aux adhérents un lieu de substitution.

    Il en va différemment pour les manifestations musicales commerciales qui sont elles soumises à autorisation préalable. Elles nécessitent une misa à disposition contractuelle, temporaire et payante, du domaine public. C'est à leur endroit seul, et dans le but de définir des conditions identiques pour tous, que le ministère de l'Intérieur peut rédiger une charte déontologique.

    Mais aucune charte, aucun contrat ne peut régir les manifestations non marchandes en se substituant à la loi.

    La situation actuelle n'est pas imputable aux ravers, mais découle de l'incompréhension des pouvoirs publics et de leur fuite des responsabilités.

    Les ravers demandent à entrer dans le droit commun et à exercer leurs droits constitutionnels, de sorte que les forces de l'ordre assurent la sécurité de free parties, au lieu de les verbaliser, voire de les matraquer. Les élus locaux souhaitent ne pas être rendus responsables d'éventuels incidents survenus dans leur commune, ni devoir payer la facture de la remise des lieux en état. Tous rappellent que, dans cette situation, l'Etat républicain n'est légitime que lorsqu'il assure un service public, et non lorsqu'il méprise et discrimine. Tous attendent que le ministère de l'Intérieur assume enfin ses responsabilités.

    Il n'est pas besoin pour cela d'adopter une nouvelle loi.

    Le Réseau Voltaire

    -----------------------------------

    Il reste donc à choisir entre plusieurs pistes et/ou à les concilier, ainsi qu'à travailler encore un max :

  • Charte, pas charte ? A mon avis, cela reste une piste essentielle à creuser, un bras qui nous est tendu pour résoudre tous nos problèmes internes aussi, et ils sont nombreux, on ne le dira jamais assez...
  • Déclaration sur le principe de la manif ou non, comme le propose le Réseau Voltaire ? Pourquoi pas n'appliquer ce principe que sur les grands rassemblements ? Les petites teufs pourront se baser sur d'autres systèmes...
  • Choix des lieux en collaboration avec les autorités locales comme cela s'est amorcé sur Paris et Lille (examen du cadastre pour des lieux non dérangeants et sécurisés) ?
  • Instaurer le dialogue de confiance qu'on attend depuis 10 ans et le tester à l'usage. Faire abandonner toute poursuite judiciaire en cours (sound-systems, manifestants toulousains) et restituer les sons saisis (NE SURTOUT PAS LÂCHER, ENCORE ET TOUJOURS !!!)...

    Bref, ya encore du boulot !!!

    Tournesol


  • UN ARTICLE DU MONDE QUI RESUME BIEN LA SITUATION
    22/06/01

    Lionel Jospin s'en remet à la décision des députés pour les rave parties
    M. Mariani (RPR) apparaît isolé dans son camp
    LE MONDE | 22.06.01 | 16h13

    Une chemise rose pâle et un large sourire un peu forcé sur fond de pelouse de Matignon jazzy peuvent-ils faire oublier aux jeunes électeurs des semaines d'atermoiements sur les rave parties ? C'était en tout cas l'objectif de la rapide intervention télévisée de Lionel Jospin, le jour de la Fête de la musique, jeudi 21 juin sur TF1. Mais entre sa volonté de ne rien faire qui puisse indigner les jeunes et celle de ne rien dire qui puisse offusquer tous les autres, entre la nécessité d'adresser un message de compréhension aux députés socialistes qui ne veulent pas légiférer et celle de ne pas désavouer publiquement son ministre de l'intérieur, Daniel Vaillant, déjà fragilisé, le premier ministre a eu du mal à trouver sa voie. "Je crois qu'il faut essayer de concilier deux choses : d'une part, le goût d'un certain nombre d'hommes, de femmes, de jeunes pour cette musique techno et pour ces raves ; et, en même temps, il faut aussi veiller à leur sécurité, voire à leur santé", a-t-il dit.

    M. Jospin s'est donc refusé à trancher, renvoyant aux parties concernées le soin de "concilier -une- approche de liberté et une certaine approche de sécurité". "Et puis nous verrons si on peut trouver ou non un équilibre, une disposition législative, sinon, eh bien, c'est le Parlement qui en décidera", a-t-il conclu... sans conclure.

    Une prudence qui autorisait bien des interprétations. Pour Bruno Le Roux, rapporteur (PS) du projet de loi sur la sécurité quotidienne, "le premier ministre privilégie la discussion, or la discussion ne passe pas par la voie législative". Il se sent donc légitimé dans sa décision de soumettre un amendement de suppression lors de la discussion du texte à l'Assemblée nationale, les 26 et 27 juin. "Je recevrai une organisation de raveurs lundi après-midi et nous chercherons une solution à partir de la circulaire de 1998, qui nécessite des aménagements pour être appliquée", ajoute M. Le Roux.

    Le sujet préoccupe aussi l'Elysée. Coïncidence, Jacques Chirac a évoqué le sujet, jeudi matin, avec la députée Roselyne Bachelot (RPR), conviée à l'Elysée pour s'entretenir avec lui des sujets de société. "Légiférer est excessif et décalé", a confié au Monde, après son entretien, l'élue de Maine-et-Loire. Un peu plus tard, la présidente du RPR, Michèle Alliot-Marie, déclarait à son tour que " le ministre de l'intérieur a déjà les moyens juridiques pour intervenir, une loi ne me paraît pas nécessaire". Du coup, le député RPR du Vaucluse Thierry Mariani, à l'origine de l'affaire avec son amendement adopté en première lecture, apparaît curieusement isolé : "Si les députés socialistes refusent de légiférer, ils porteront une lourde responsabilité si des incidents se déroulent cet été", prévient-il.

    Elie Barth et Pascale Robert-Diard

    * LES ACTIONS CONTRE LA LOI L95-73 *
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    PROTEST IN HOLLAND SATURDAY 23TH JUNE
    IN FRONT OF THE FRENCH AMBASSY 2.30 PM
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    PROTEST IN CZECH REP. SATURDAY 23TH JUNE
    IN FRONT OF THE FRENCH AMBASSY 2.30 PM

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    ---------------------------------------------------------------------
    PROTEST IN SPAIN SATURDAY 23TH JUNE
    IN FRONT OF THE CONSULADO DE FRANCIA 4 PM
    Rambla Catalunya, 57, 6-1

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    A PETITION DONE AT THE STONE HENGE GATHERING ORGANISED BY UNITED SYSTEMS TO BE HANDED TO THE EMBASSY IN LONDON MONDAY

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    LUNDI 25 JUIN, FRANCE :

    RENCONTRE AVEC LA COMMISSION DES LOIS
    A L'ASSEMBLEE NATIONALE





    >

    APPEL A PROTESTATION INTERNATIONALE
    POUR LE SAMEDI 23 JUIN


    LES FREE PARTIES MENACEES EN FRANCE

    L'Assemblée Nationale s'apprête à voter une loi anti-free party le 26 juin permettant la confiscation permanente des sons, live sets etc...Conscient de la situation les sons et artistes français se sont unis et ont engagés un dialogue avec des représentant du gouvernement et du parlement. Malheureusement les négociations entamées avec le Ministère de l'Intérieur ont été suspendues en raison du refus de ce dernier de nous écouter. Celà signifie aussi que les sons étrangers organisant des fêtes en France ou se rendant à des Technivals ( qui ne s'arrêteront pas! ) risquent des problèmes. Cette loi pourrait aussi inspirer le législateur dans d'autres pays à suivre cette voie et écrire sa propre version du Criminal Justice Bill.

    COMMENT AIDER LA SCENE TECHNO FREE EUROPEENNE ?

    Il y aura des manifestations devant les ambassades et consulats de France à travers l'Europe et à New York le samedi 23 juin à 14H30 heure locale. Il est impératif que vous alliez défendre la liberté d'expression et la liberté de danser hors des structures commerciales: faites circuler comme vous le pouvez ce texte auprès d'un maximum de gens, contactez la correspondants de la presse française dans votre pays (Agence France Presse, Le Monde, Libération, Le Figaro), emmenez des calicots, faites de T-Shirts, apportez des radio K7 portables... Chaque groupe de participant devrait apporter une pétition signée sous le texte ci-après:

    "La perspective de voir la France, nation traditionnelement à l'avant-garde de la défense des droits de l'homme, restreindre le droit de manifester et réprimer une importante forme d'expression artistique, qui est devenu un phénomène mondial, nous préoccupe beaucoup.

    La France a contribué grandement au succès international de la musique électronique. La techno française a obtenu un reconnaissance mondiale induite par la scène free. L'introduction d'une loi improvisée dans la hâte en France créera un dommage irréparable à la "underground dance music" du XXIème siècle, pour ne pas dire qu'elle mettra en danger l'existence de beaucoup d'artistes et de sons dans toute l'Europe.

    Nous invitons le gouvernement français à retirer le projet de loi et à reprendre une négociation bilatérale sans préjugés avec les artistes et les sons concernés. De surcroît nous avons l'intention de participer à des événements free en France cet été pour protéger la liberté d'expression et le droit de danser gratuitement."








    POURQUOI ON CONTINUE ?
    Communiqué de presse des collectifs de sound-systems (13/06/01)

    Echec des négociations : Nos revendications n'ont pas été entendues

    Suite à notre entrevue peu concluante avec les conseillers du ministère de l'Intérieur, nous maintenons nos revendications initiales.

    Nous réclamons la suppression des textes autorisant les poursuites judiciaires et fiscales pour les organisateurs de free party ainsi que la saisie de leur matériel de sonorisation.

    Nous réclamons en outre la restitution des sons saisis dans leur état d'origine.

    Malgré une rencontre bon enfant avec le président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale, le dialogue que nous réclamons s'est restreint à un simple rapport de force avec le ministère de l'Intérieur. Nous revendiquons le fait d'être reconnus comme mouvement culturel à part entière.

    Le 26 juin sera votée à l'Assemblée Nationale une loi sur la sécurité quotidienne qui mentionne une charte qui devrait être écrite en septembre en collaboration avec les sound-systems et le ministère de l'Intérieur. Cette charte doit être rédigée avant d'accepter la loi. C'est pourquoi nous refusons ce texte de loi.

    Nous ne voulons en aucun cas dépendre d'une loi sur la sécurité quotidienne.

    Nous maintenons donc les manifestations du 16 juin à Paris, Marseille, Lyon et Metz pour le respect et la survie de notre art qui repose rappellons-le, sur des valeurs nobles de gratuité et de liberté, de refus de la logique commerciale et d'oubli de la société de consommation.

    Nous appellons tous ceux et celles pour qui la liberté d'expression est une valeur fondamentale à se joindre à notre manifestation qui sera festive et pacifique.

    Toute négociation est refusée dans l'attente du retrait pur et simple de l'amendement, de la restitution du materiel confisqué, et du transfert du dossier vers un ministère compétent.

    Les collectifs unis.



    COMPTE-RENDU DES ENTREVUES AVEC LES POLITIKS
    (10 juin 2001)

    Voici quelques nouvelles du front, un résumé succinct de nos rencontres avec les politiques sur Paris. Ces rencontres se sont passé en deux temps, le mercredi 6 juin en soirée à l'Assemblée Nationale avec Jean-Marc Ayraud, le chef du groupe socialiste et quelques autres Députés (les "sympas") ; et dans la matinée du 8 juin au Ministère de l'Intérieur avec Pierre Moreau (conseiller auprès de Daniel Vaillant) et un de ses collègues (Monsieur Bernaud) (les "durs").

    Ce que je dirais, sans rentrer dans les détails, c'est que dans les deux cas nos interlocuteurs ont tenté mine de rien de sortir notre bon Ministre de l'Intérieur de son faux pas... D'un côté, c'était par un ton amical, compréhensif, arrangeant ; de l'autre (à l'intérieur) par un ton arrogant, rentre-dedans, provocateur, en cherchant à nous culpabiliser, à nous mettre en tort avant toute discussion...

    Pour représenter les sons, il y avait Brieuc (Impakt Teknocrates, Paris), Lionel (Voodooz, Toulouse), votre serviteur (Öko System, Marseille), ainsi que Romu (PH4, région parisienne) pour la première rencontre et Ben (Heretics, Paris) et Skerijen (collectif Toulouse) pour la deuxième.

    Nous sommes bien écoutés lors de la première entrevue. On reconnaît notre culture, nos manières de faire. On nous reconnaît responsables, on nous fait confiance. On nous explique que l'amendement Vaillant au Sénat n'est qu'une tactique pour que le texte repasse et soit rediscuté à l'Assemblée, et donc pour contrer celui de Mariani dans l'urgence (personnellement, je me gausse lourdement, mais cela n'engage que moi...).

    On nous assomme de reproches lors de la deuxième rencontre, jugeant que nos fêtes "se passent TOUJOURS mal" (sic). On n'écoute que difficilement nos réprobations, tactique rhétorique politicienne, on nous laisse nous énerver et bouillir. On nous explique ici que l'amendement Vaillant au Sénat est moins dur contre nous que celui de Mariani (ah ah ah !!!). Leur gros problème est de faire sauter la responsabilité des maires et des préfets quant à nos fêtes.

    A l'Assemblée, on nous assure que la saisie des sons n'est qu'un vieux souvenir, qu'il n'est pas question d'interdire. On veut nous laisser "autonomie" et "spontanéité", mais on nous propose de passer par une "nécessaire" déclaration de nos fêtes un mois à 3 jours avant, simplement concernant le département où elles auront lieu afin d'éviter une interdiction du maire en même temps que de pouvoir préparer les services adéquats (sanitaires, forces de l'ordre etc.). On parle pour cela d'un éventuel médiateur, et aussi d'un seuil du nombre de participants fixé par décret au delà duquel cette pratique devrait se mettre en place. On nous parle d'une charte qui doit être écrite pour garantir de la qualité de nos fêtes. On nous laisse le délai de l'été pour y réfléchir ensemble et la rédiger entre sound-systems.

    Au Ministère, on nous présente tout ficelé, sans que nous puissions trop nous exprimer dessus, une première version du nouvel amendement qui sera proposé les 26 et 27 juin à l'Assemblée. Il est aussi question de la charte. Mais celle-ci sera écrite EN COMMUN, Ministère de l'Intérieur + sound-systems, chacun y plaçant ses impératifs... Voilà les 3 cas de figure prévus par le futur amendement ("3 étages d'une fusée", what a nice image, isn't it !!! No ? Ah, OK...) :
    1 - Le son adhère à la charte, et dans ce cas pas de problème...
    2 - Il n'y adhère pas et décide de faire appel à la déclaration préalable prévue par la loi française, mais s'engage évidemment dans ce cas à suivre toutes les éventuelles requêtes du préfet (service de sécurité, installations particulières etc.).
    3 - Il n'y a ni l'un ni l'autre, et dans ce cas les organisateurs risquent les sanctions habituelles en cas de non déclaration : amende de classe 5 (50000 FF), 6 mois d'emprisonnement, et même (si nous avons bien compris) saisie du matériel.
    D'autre part, le seuil fixé par décret dont nous avons parlé à l'Assemblée est aussi de mise.

    Sur la question des sons saisis, le Ministère nous répond que cela n'est pas de sa compétence... Il nous fait bien savoir qu'avec la droite, ce serait pire. A choisir le moins pire, donc...

    Dans les deux rencontres, on parle de l'été comme d'une période-test où les sons qui le souhaiteraient pourraient déclarer les lieux de leurs fêtes aux préfets et bénéficier ainsi d'une certaine bienveillance de leur part (précisée par un télégramme en provenance de l'Intérieur).

    Je gerbe ces politiques et leurs tactiques véreuses... Ils nous parlent de confiance mutuelle, mais je n'en ai aucune... Pardonnez-moi, cela vient de m'échapper. Cela n'engage certes que moi, mais je pense qu'il va falloir jouer extrêmement serré pour les prochaines discussions, surtout à propos de la charte... Car si celle-ci n'est qu'une autorisation déguisée, ça ne vaut carrément pas le coup de se vendre à ces censurés de censurés... On peut aussi refuser les négociations...

    Tournesol.



    DITES-MOI QU'ON RÊVE !!!

    Non mais ya des baffes qui se perdent !!! Les socialos se payent notre tête !!!

    V'la-t-y pas qu'ils se réveillent d'un seul coup, après nous avoir poignardés dans le dos avec un amendement encore pire que leur collègue RPR de l'Assemblée Mariani sans aucun débat, sans aucune discussion avec les acteurs du mouvement, après nous avoir envoyé leurs polices, ces politicards véreux à 2 balles nous font le coup de la repentance pseudo-lucide !!! Bande de nazes !!!

    Ils souhaiteraient maintenant retirer leur fucking texte, arguant qu'ils ont compris la jeunesse, ou plutôt (PIRE !!!) que la jeunesse ne l'avait pas bien compris (nous sommes donc bidons et ils s'adaptent à nous !!!).

    Oh, les gars, lisez bien cette citation du Député socialo de Seine-Saint-Denis, Bruno Le Roux, qui se justifie de son vote à l'Assemblée du 26 avril dernier pour l'amendement de son pote RPR Mariani : «Le débat avait lieu la nuit. Je n'ai pris conscience de sa portée que vingt-quatre heures après», non mais oh ??! Vous lisez bien, ils se foutent ouvertement de notre gueule !!! Et on paye des impôts pour ces abrutis ??? C'est eux qui nous pondent nos lois, entre deux repas bien arrosés ??? Quelle hypocrisie, quand on pense qu'un mois après, au Sénat, le 29 mai, le gouvernement du même parti proposait un texte gravement pire qui nous criminalisait carrément, donnant un complexe répressif socialo-RPR plus aigu !!! Vaillant + Mariani = love for ever + attention les têtes !!!

    Et les pots cassés ??? Et les copains qui sont en taule à Toulouse, on en fait quoi ??? Bah... On ne peut pas intervenir, mon jeune ami, c'est ce qu'on appelle la séparation des pouvoirs, la justice fait son travail, et le gouvernement ne s'occupe que de l'exécutif (quoique aussi du législatif dans cette histoire, mais où va-t-on ???) !!! Tiens, comme c'est bizarre... On a pourtant senti une certaine fusion entre gouvernement, forces de l'ordre et juges dans cette affaire, non ??? La démocratie, c'est quand ça les arrange !!!

    Je ne voterai pas socialiste, je n'aime pas la fausseté, je n'aime pas la fausse gauche... Ne nous laissons pas leurrer, nous avons réussi à leur faire peur par rapport aux élections, c'est tout... Ils n'ont aucune connaissance de notre culture et aucune considération pour elle, ils veulent nos voix, c'est tout. Ils se sont gravement manqué, et on ne leur pardonnera pas !!! Matez un peu la façon dont ils connaissent nos réseaux underground et dont ils s'intéressent à notre culture. Ce même Bruno Le Roux a tout compris parce qu'il a «lu la presse, écouté Skyrock», senti que «l'amendement n'était pas compris», qu'il était «perçu comme attentatoire è la liberté d'expression», qu'on ne pouvait «assimiler les teufeurs aux drogués». NO COMMENT !!! Si, juste un : c'est cool de s'entendre dire que la free party est représentée par Skyrock !!! Ah ah ah !!!

    Et l'autre, là, la Catherine Tasca, notre chère ministre de la Culture, un mois et demi après, elle se réveille de sa torpeur... Non mais des fois ?!! Tous des nazes !!! Je renvoie RPR et socialos dos à dos, avec tous les votants du Sénat qui nous ont poignardés dans le dos : Socialos, RPR, UDF, DL. France politicarde et bien pensante, je te hais...

    Il ne faut SURTOUT PAS lâcher l'affaire pour le moment !!! Il faut poursuivre la manif coûte que coûte !!! Nous avons fait un grand pas aujourd'hui : nous avons su regarder le mouvement en face, nous unir, nous faire entendre... Il faut poursuivre les efforts et ne rien céder de ce qui fait notre âme, et apprendre à améliorer ce qui constitue nos faiblesses... TOUS DANS LA RUE, À MARSEILLE ET À PARIS LE 16 JUIN 2001 !!!

    Tournesol.



    CA Y EST, ILS L'ONT FAIT !!!


    Le mardi 29 mai 2001, juste avant la levée de la séance à 0h20...

    Messieurs les Sénateurs ont adopté l'amendement du gouvernement socialiste, bien pire que celui que le RPR Mariani avait proposé à l'Assemblée Nationale...

    Le gouvernement "de gauche" se permet tout, encore et toujours, nous en tirerons les leçons qu'il y a à en tirer quant à nos voix...

    A peine rentrés de la réunion des sons marseillais réunis le mardi 29 mai 2001 au soir en collectif pour continuer la lutte, nous apprenons la nouvelle, qui nous laisse sans voix sur le moment.

    LA LUTTE N'EST PAS FINIE !!!

    Le texte repassera à l'Assemblée Nationale les 26 et 27 juin, sur le principe des navettes, puisqu'il a été modifié par le Sénat...

    MAINTENONS LA PRESSION !!!
    C'EST ESSENTIEL !!!
    AUJOURD'HUI PLUS QUE JAMAIS !!!

    Extraits des débats


    ARTICLE 21

    M. le PRÉSIDENT -

    Amendement 153 rectifié présenté par le gouvernement.

    Rédiger comme suit cet article :

    Après l'article 23 de la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995 précitée, est inséré un article ainsi rédigé :

    « Art. - Les rassemblements exclusivement festifs à caractère musical, organisés par des personnes privées, dans des lieux qui ne sont pas au préalable aménagés à cette fin et répondant à certaines caractéristiques fixées par décret en Conseil d'Etat tenant à leur importance, à leur mode d'organisation ainsi qu'aux risques susceptibles d'être encourus par les participants, doivent faire l'objet par les organisateurs d'une déclaration auprès du préfet du département dans lequel le rassemblement doit se tenir. Sont toutefois exemptées les manifestations soumises, en vertu des lois ou règlements qui leur sont applicables, à une obligation de déclaration ou d'autorisation instituée dans un souci de protection de la tranquillité et de la santé publiques.

    « La déclaration mentionne les mesures envisagées pour garantir la sécurité, la salubrité, l'hygiène et la tranquillité publique. L'autorisation d'occuper le terrain ou le local où est prévu le rassemblement, donnée par le propriétaire ou le titulaire d'un droit réel d'usage, est jointe à la déclaration.

    « Lorsque les moyens envisagés paraissent insuffisants pour garantir le bon déroulement du rassemblement, le préfet organise une concertation avec les responsables destinée notamment à adapter lesdites mesures et, le cas échéant, à rechercher un terrain ou un local plus approprié.

    « Le préfet peut imposer aux organisateurs toute mesure nécessaire au bon déroulement du rassemblement, notamment la mise en place d'un service d'ordre ou d'un dispositif sanitaire.

    « Le préfet peut interdire le rassemblement projeté, si celui-ci est de nature à troubler gravement l'ordre public ou si, en dépit d'une mise en demeure préalable adressée à l'organisateur, les mesures prises par celui-ci pour assurer le bon déroulement du rassemblement sont insuffisantes.

    « Si le rassemblement se tient sans déclaration préalable ou en dépit d'une interdiction prononcée par le préfet, les officiers de police judiciaire et, sous leur responsabilité, les agents de police judiciaire peuvent saisir le matériel utilisé, pour une durée maximale de six mois, en vue de sa confiscation par le tribunal.

    « Est puni de l'amende prévue pour les contraventions de 5ème classe le fait d'organiser un rassemblement visé au premier alinéa sans déclaration préalable ou en violation d'une interdiction prononcée par le préfet. Le tribunal peut prononcer la confiscation du matériel saisi.

    « Un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions d'application du présent article. »

    M. le MINISTRE -

    Cet amendement soumet à déclaration préalable l'organisation des rassemblements festifs à caractère musical, organisés par des personnes privées et notamment ceux habituellement désignés sous le terme de rave parties ou free parties.

    L'objectif n'est ni de soumettre à cette obligation tout rassemblement musical ni de supprimer les rassemblements festifs organisés autour de la musique techno ou de toute autre forme d'expression musicale intéressant en particulier les jeunes. Il s'agit seulement de garantir la sécurité des personnes, notamment des participants eux-mêmes au regard de l'ordre public, de la tranquillité publique, du respect du droit de propriété et au plan sanitaire.

    Il appartient aux organisateurs d'assurer ce bon déroulement en retenant un dispositif analogue à celui retenu pour les manifestations de voie publique.

    Le Gouvernement veut responsabiliser ces organisateurs... et les parents.

    M. le PRÉSIDENT -

    Amendement 63 présenté par M. Schosteck au nom de la commission des lois.

    Dans cet article, remplacer les mots :

    L'agent de police judiciaire

    Par les mots :

    Un officier de police judiciaire

    M. le RAPPORTEUR -

    Nous retirons cet amendement au bénéfice de celui du Gouvernement : il faut responsabiliser les parents et attirer leur attention.

    L'amendement 63 est retiré.

    M. HYEST -

    La liberté totale était difficilement compréhensible. Je voterai cet amendement, mais il faut harmoniser les positions au sein du Gouvernement. M. Kouchner protestait dimanche soir contre la réglementation de ces « manifestations joyeuses ». Les organisateurs gagnent pourtant beaucoup d'argent ! Je voterai ce texte.

    M. PEYRONNET -

    Je voterai également sans état d'âme. Les rassemblements donnent parfois lieu à des débordements. Contrairement à ce qu'a dit M. Kouchner, on ne peut ne rien faire. Il ne faut pas pour autant se borner à la répression. L'amendement sera-t-il efficace ? (M. Hyest lève les bras au ciel). Il devrait favoriser un dialogue entre organisateurs et autorités administratives. Mon groupe votera ce texte.

    M. BRET -

    Notre jeunesse serait-elle la responsable de tous les maux et d'abord de l'insécurité ? Cet article, même amendé, posera plus de problèmes qu'il n'en résoudra. La tranquillité publique peut déjà être préservée. La riposte organisée par les jeunes montre qu'ils se sentent montrés du doigt. Notre société pourrait-elle se passer de notre jeunesse ? Que deviendront les efforts de la mission interministérielle chargée d'étudier la toxicomanie ?

    Notre pays ne souffre pas d'absence de règles ! Le Parlement se grandirait à élaborer des règles qui puissent être partagées par tous.

    M. du LUART -

    Démagogie !

    M. le MINISTRE -

    Le gouvernement n'a pas une vision liberticide, anti-festive ou anti-jeunes. Comme d'autres ministres, par exemple du sport, je suis confronté à la violence. Je ne veux pas prendre de risque : vous reprocheriez au gouvernement de ne pas avoir saisi l'occasion de protéger une jeunesse restée libre.

    L'article amendé ne porterait atteinte ni à la liberté d'organisation ni à la liberté d'expression des jeunes. Les préfets sont désemparés. Je préfère réglementer sans contrainte -une déclaration suffira- pour les jeunes : les organisateurs en tireront les conséquences utiles. Lors d'une rave party organisée sans déclaration, un gendarme et un cameraman de France 3 ont été agressés. Récemment une rave party déclarée dans le Val d'Oise s'est bien terminée. (M. du Luart approuve)

    La liberté doit être organisée pour pouvoir s'exercer et j'ajoute que le texte du gouvernement a été arbitré.

    L'amendement 153 est adopté et devient l'article 21.

    Des tracts à tirer !!!


    Les explications

    C'EST ENCORE PIRE !!!


    Voici ici l'amendement supplémentaire proposé par NOTRE GOUVERNEMENT SOCIALISTE au Sénat ce 21 mai !!! C'est encore pire !!! Plus que jamais, nous devons nous mobiliser ce jeudi 24 mai pour montrer notre force et notre détermination, et ce pacifiquement !!!

    En ces temps chargés en actualité pour le monde de la free party, le site Öko System ne semblait pas s'intéresser au remue-ménage ambiant. Or, nous tenons à souligner que la pétition est une initiative Öko System et Kanyar. Impliqués depuis fin avril dans la promotion de la pétition, dans sa mise à disposition, dans la défense de notre mouvement, principalement sur Kanyar, mais aussi sur d'autres médias, nous n'avons pas eu le temps de mettre en valeur tout cela sur notre propre site, estimant cela moins urgent au vu de sa fréquentation (d'où le peu d'empressement). Voici donc ce que nous publions aujourd'hui :

    1) URGENT !!! Rassemblement de protestation à l'invitation des sound-systems dans plusieurs grandes villes de France, cliquer ici.

    2) Cette pétition que nous avons rédigée résume bien la situation ainsi que nos idées, c'est pourquoi nous la publions ici.

    3) Les mêmes sound-systems ont rédigé un communiqué à l'attention des pouvoirs publics et des médias, repris ici.





    Les sound systems réunis jeudi 17 mai à Paris appellent à une manifestation sitting pacifique

    JEUDI 24 MAI À PARIS
    lieu et heure sur 3672 *1 code 323323 #

    D'autres manifestations auront lieu dans d'autres villes (Nantes, Lyon, Marseille) tenez vous prêts.





    PETITION CONTRE L'AMENDEMENT MARIANI

    --------==--------


    Monsieur le Président de la République,
    Monsieur le Premier Ministre,
    Mesdames et Messieurs les Ministres,
    Mesdames et Messieurs les Députés,
    Mesdames et Messieurs les Sénateurs,

    Le Sénat, suite aux travaux de l'Assemblée Nationale du 26 avril 2001, à l'amendement 198 de Monsieur Mariani ainsi qu'à l'aval du Ministre de l'Intérieur, va examiner une proposition de loi qui propose notamment de légaliser la saisie de matériel de sonorisation nécessaire à l'organisation d'une fête techno, sur terrain public comme sur terrain privé.

    Hormis le fait qu'en voulant supprimer les fêtes techno libres et les zones d'autonomie temporaire qui les accompagnent, vous vous attaquez à une catégorie de la jeunesse française, la plus curieuse et créative,
    nous nous élevons contre ce refus d'un des droits les plus fondamentaux que nous nous étonnons de devoir encore défendre : celui de se rassembler pour faire la fête.

    Au travers de ce texte de loi, c'est aussi à une façon de vivre, à un art et à une culture qu'on s'attaque.
    En effet, des personnes ont fait le choix de vivre pleinement leur art et de le déployer dans des espaces festifs reposant sur des principes nobles de gratuité et de liberté.
    En leur confisquant leur matériel, on annihile tout simplement leur choix de vie et on leur interdit l'exercice de leur art, ce qui constitue une atteinte grave à la liberté individuelle ainsi qu'une censure arbitraire.

    De plus, on fait preuve d'une partialité à toute épreuve : alors que les rassemblements techno attirent des milliers de personnes, on préfère s'attaquer aux individus les plus vulnérables, ceux-là mêmes qui font don de leur personne et de leur vie pour la collectivité. C'est donc leur liberté qu'on leur vole en même temps que leur matériel.

    Enfin, appliquer cette loi indifféremment sur les terrains privés ouvre la porte à toute sorte d'abus : on laisse le loisir aux Préfets et aux forces de l'ordre d'intervenir arbitrairement dans toute fête privée, comme un mariage ou un anniversaire, par exemple.

    En conclusion, nous refusons cette loi qui va totalement à l'encontre des valeurs de la République Française : liberté, égalité et fraternité,
    et nous nous réservons le droit de nous rassembler en collectif pour porter plainte devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme.

    Pour la signer, RDV sur Kanyar !!!






    Communiqué des sound-systems
    A l'attention des médias et des pouvoirs publics...


    le 16/05/01.

    Devant l'imminence de l'étude par le Sénat (22-23 mai) d'un amendement visant à autoriser la saisie du matériel de sonorisation en free-parties, les organisateurs de ces fêtes " clandestines ", ou " raves parties " réclament un droit de réponse et l'abrogation du texte de loi face à la menace réelle de répression, qui conduira dans les faits à étouffer un mouvement qui revendique sa vocation artistique.

    L'Assemblée nationale a adopté le 27 avril en première lecture un texte de loi (loi 663) visant à développer des moyens répressifs pour garantir la sécurité publique. Thème de campagne largement convoité par les partis de gouvernement comme plus traditionnellement par la droite, le sujet dépasse très largement notre cause, et c'est justement pour cette raison que notre voix pourrait bien ne pas être prise en considération.
    L'amendement 198, proposé dans un plus vaste ensemble de dispositions par le député RPR Thierry Mariani, concerne tout particulièrement nos soirées, puisqu'il prévoit la saisie du matériel de sonorisation, assorti de pénalités fiscales pour les organisateurs, qui ne sont pas à l'abri de comparutions immédiates. Le ministre de l'Intérieur Edouard Vaillant est intervenu personnellement ces derniers jours pour évoquer des dispositions pénales pour les organisateurs, et pour assurer du soutien du gouvernement à ce projet de loi, qui doit être adopté dans l'idéal avant les vacances d'été parlementaires.
    Assez curieusement, M. Vaillant, au cours de sa réunion avec les préfets le 14 mai, a pourtant martelé ces consignes: " l'objectif des travaux n'est évidemment pas de supprimer les possibilités de rassemblement et d'écoute de la musique techno ou de toute autre forme d'expression musicale intéressant en particulier les jeunes ". Mais à " faire en sorte que ce type de rassemblement se fasse dans des conditions garantissant la sécurité des personnes en matière d'ordre public mais aussi au plan sanitaire, ainsi que le respect des propriétés et la tranquilité publique ". Mais la loi est en passe d'être adoptée par des parlemetnaires sans qu'il y ait eu débat avec les intéressés, les acteurs de terrain...

    Le temps presse et l'Etat se trompe de cible. Nous voulons pouvoir exposer nos arguments sur le fond de ces dispositions, qui s'attaquent directement à notre liberté d'expression pour des motifs d'ordre... sanitaire.

    Qui sommes-nous ? La question n'est pas innocente : elle est sans doute une des raisons qui expliquent la crainte que nous suscitons et l'envie de nous cerner légalement. La nébuleuse free-party, ou encore techno underground, qui organise des " free ", " teufs ", " rave-party ", ou encore " fêtes clandestines ", souffre aujourd'hui de la nature même de ses activités, qui se situent culturellement dans l'underground.
    Cet underground, quelles que soient les époques et les sociétés où il se manifeste, suit une démarche culturelle à l'écart des lumières médiatiques ou des courants majoritaires de la culture. En aucun cas cela signifie qu'il n'est pas estimable.
    Notre invisibilité est notre raison d'être. On en est fiers, mais il est difficile d'assumer le regard négatif parce que nous avons trouvé nos marques en dehors de ce que les normes culturelles proposent jusque-là.

    La visibilité médiatique nous a toujours rendus méfiants, mais nous avons à différentes reprises fait l'objet de l'actualité à l'occasion de dérapages, d'intervention des forces de l'ordre. Nous devons reconnaître l'évidence : à fonctionner dans le secret, nous suscitons curiosité et craintes. Et nos rassemblements sont perçus comme des manifestations dangereuses et incontrôlables, théâtre de nuisances pour l'environnement et les riverains.
    Notre image dans l'opinion et aux yeux des pouvoirs publics est une vision bien triste et bien réduite de ce que nous recherchons réellement dans ces soirées, et qui a un sens fort, très fort, pour le public et ses artistes. Une free, ce sont des DJ's, des créations en live, des vidéastes, des plasticiens, des jongleurs, des cracheurs de feu, des performeurs...

    Nous sommes populaires, sans jamais avoir eu besoin de se présenter. Mais c'est pourtant une évidence pour nous tous: nous sommes une culture à part entière, qui se manifeste dans sa musique et dans la signification de soirées refusant toute logique commerciale au nom de principes plus nobles de gratuité et de liberté. Des soirées qui ont besoin du décor industriel-urbain ou d'un contact fort avec la nature, pour mieux oublier une société de consommation qui prend trop de place.

    Les free-parties existent depuis une dizaine d'années maintenant. Le son caractéristique des free parties est en recherche créative permanente, et il s'est développé et diversifié avec le temps. Ce même temps dont nous sommes aussi victimes: nos soirées attirent de plus en plus de monde. Cet enthousiasme a généré progressivement, dans un espace qui se revendique libertaire, certaines dérives par certains individus qui ne considèrent les free-parties que comme des zones de non-droit.
    L'ouverture à de nouveaux teufers n'a jamais constitué un problème, sauf que le nombre a étouffé les principes initiaux: responsabilité de chacun du bon esprit et du bon déroulement de la teuf (beaucoup plus facile à gérer quand il s'agit de centaines de personnes) convivalité et partage, des choses très simples qui ont justement fait le succès des free.
    Où en est-on aujourd'hui ? Insouciance de la part de participants pour l'entretien et le respect des lieux investis (comme dans une simple discothèque où le service de nettoyage, moyennant salaire, vient effacer les traces de la fête au petit matin), développement parfois du commerce de drogues par des individus qui ne sont pas concernés par le son.
    Les sound systems, c'est-à-dire les organisateurs des free qui ont la tâche d'assumer le matériel de sonorisation, la qualité technique et musicale pendant plusieurs heures, ne sont pas un service d'ordre, mais sont aujourd'hui désignés comme les responsables de ces dérives.

    Le texte de loi nous attaque sur l'aspect sécuritaire et au nom de la santé publique, en voulant interdire nos soirées pour endiguer le commerce et la consommation de drogues, qui est un problème plus global de société, il est temps que les pouvoirs publics soient de bonne foi. Qu'en est-il dans de nombreux clubs et discothèques?

    Un collectif de personnes impliquées dans le mouvement free s'est constitué, et a pour but de faire un pas à son tour vers les pouvoirs publics. Le besoin de clarification est urgent, non pas avec le ministère de l'Intérieur sur des arguments sécuritaires, mais avec le ministère de la Culture.
    André Caillot, délégué aux musiques électroniques, a déjà pris contact avec des associations proches du milieu free, qui ont pour vocation la prévention, l'information, ainsi que d'assurer une interface avec les pouvoirs publics. Nous voulons exposer nos raisons de protester contre une vision sécuritaire et répressive, pour être considérés sur un plan culturel.
    Le son diffusé en free représente un investissement énorme pour ses musiciens, dont le matériel représente pas mal de privations et d'économies, c'est un mode d'expression qui prend beaucoup de place dans la tête et le coeur de ceux qui donnent de leur énergie pour trouver des lieux, installer et faire tourner leur son, et qui finalement sont les seuls à être exposés en cas de confrontation avec les forces de l'ordre. Peut-on s'investir autant sans être sincèrement passionné? C'est aussi une histoire forte entre le son et les teufers. Beaucoup ont appris devant les enceintes à exprimer des choses fortes et personnelles en dansant à leur manière sur un son qui appelle à oublier les styles pour être soi-même.

    Ceux qui se reconnaissent dans le mouvement free sont prêts à agir pour le défendre. Une pétition réclamant l'abrogation de l'amendement circule sur internet et passe entre les mains.
    Mais il n'est pas exclu de voir éclater d'autres initatives pour manifester concrètement le refus de disparaître.

    Votre opinion nous intéresse !!!
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