BILAN (2) DU SECOND RASSEMBLEMENT REVENDICATIF TEKNOIDE.
4 MARS 2000, PARIS
Ce samedi, nous nous sommes rassemblés à Paris, Place Stalingrad, pour dénoncer et parler des interventions policières dans les teufs. Il s'agissait donc de dénoncer d'une facon générale la répression du mouvement « free-partiste », qui s'illustre plus particulièrement par l'intervention très violente du 5 février dernier lors d'une teuf UFO, intervention menée par des brigades d'intervention de Seine-et-Marne.
Le rassemblement a pu, cette fois, se réaliser sans problèmes puisqu'il avait été notifié à la préfecture de police. Malgré l'autorisation de la préfecture, il n'a pas pu se réaliser dans des conditions optimales puisque le Préfet de Police, la veille du rassemblement, a imposé une interdiction d'inclure toute animation « culturelle » : ca voulait dire, pas de perfs (percus, cracheurs etc..) et bien-sûr, pas de musique ! !. Sachant que la majorité des « grosses » manifestations politiques s'accompagnent d'animations sonores, je vais d'ailleurs me renseigner sur la légitimité de cette interdiction (désolée, mais la veille du rassemblement, en sortant du bureau du « direktor2lordrepublic2laville2paris » vers 17h30, c'était un peu just).
Autre point noir, 2 jours avant le rassemblement, alors qu'on m'avait dit que l'emplacement choisi serait libre, j'ai appris que la fête foraine qui s'y trouvait resterait jusqu'à la semaine suivante....vous avez dit bizarre ?.
Nous n'avons donc pas pu faire comme nous voulions, mais s'adapter aux impératifs du préfet.... comme à la configuration du site, c'est à dire se placer en recul par rapport aux zones de passage qu'on devait toucher. De plus, le seul endroit squattable et agréable qui restait était une petite place aménagée sur un promontoire longeant le bassin de la Villette, et la place en question est vite devenue notre domaine réservé, que les non-teknoïdes ne se sont pas risqué à traverser ( ? ? ? les médias auraient-ils réussi à nous coller une image de dangereux criminels ?). Nous avons quand-même pu, par intermittence et en (trop) petit nombre, distribuer des tracts à quelques passants en descendant de notre perchoir, mais évidemment beaucoup moins que si nous avions pu squatter le centre de la place.
Comme d'hab les keufs étaient 10 fois plus nombreux : (il y avait des bus de CRS affrétés spécialement pour nous (et potentiellement tout le quartier) dans chaque rue encerclant la Place Stalingrad. Comme d'hab un keuf a dérapé (enfin, d'habitude c'est plusieurs, donc on s'en sort bien) : un flic en civil a saisi dans la poche d'un mec (comme un pick-pocket) sa bombe de peinture pour l'empêcher de tagger, donc l'un d'entre nous a réagit en rétorquant au keuf en question qu'il n'avait pas à attraper un truc dans la poche d'un mec sans le lui avoir préalablement demandé : vu qu'il avait raison le keuf s'est vé-ner et a voulu lui donner un coup de tête, et là tout le monde l'a encerclé, et à cause de ce keuf, ca aurait vraiment pu déraper. Ca a été très tendu pendant une dizaine de minutes, une brigade de CRS s'est aussitôt approchée pour intervenir, mais on a vite repris le dérapage en se contrôlant, de toute facon si on s'était pas contrôlé on se serait tous fait charger et réduire en 30 secondes. Mais c'est flatteur de se dire qu'on peut avoir plus de sang-froid que les keufs parce qu'on est réellement pacifique.
Bon, mais ca, ce sont des facteurs extérieurs. LE gros problème, le problème qui NOUS concerne, et que NOUS pouvons résoudre, c'est celui du manque de participation et d'implication côté teknoïdes. Samedi, nous étions au grand maximum 150 au moment du « pic de fréquentation ». Il semble donc désormais indispensable de faire le maximum à notre niveau pour sensibiliser nos semblables à ces rassemblements que nous organisons : il y a beaucoup à dire sur le sujet et un texte est en préparation.
Malgré la gravité des conséquences que la répression peut avoir sur le mouvement teknoïde alternatif, la majorité des free-partistes semble se foutre des atteintes que l'Etat porte à leurs libertés.... dommage car il ne manquait ce samedi que le nombre pour donner à ce rassemblement une réelle valeur de manifestation : « domage », soit, mais aussi « peu importe », car la minorité rassemblée ce samedi se constitue de gens réellement motivés à poursuivre l'organisation de ce genre de rassemblement, motivés aussi à intégrer la musique dans ces rassemblements revendicatifs, et motivés à motiver (et faire participer) ceux qui ne se rendent (pas encore) compte de l'utilité de réagir quand l'Etat personnifié par des CRS affamés de gueguerre veut nous empêcher ne serait-ce que de nous réunir, ou de choisir une certaine culture et une certaine facon de vivre cette culture, bref, de l'utilité de résister à la discrimination culturelle et sociale.
Une pensée pour ceux qui sont venus : l'ambiance était géniale, tout le monde très cool, et même si y'avait pas grand monde, c'était quand-même très agréable de pouvoir se réunir en nombre, de jour, bref, dans un autre cadre qu'une teuf mais avec la même énergie positive.
Olga
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