Marigny-Le-Grand (51)(F) 01/05/03 Teknival Report




marigny 2003



Le premier teknival légal en France

Le collectif des sons a travaillé d'arrache-pied depuis plusieurs mois pour que ce teknival ait lieu dans de bonnes conditions, meilleures que les précédentes éditions. Le dialogue avec le ministère de l'Intérieur s'étant avéré possible on a donc voulu tester l'organisation d'un rassemblement pour la première fois un peu plus carré, respectueux des riverains, de la nature et des participants.
Tout s'est bien passé à la satisfaction des autorités et la nôtre : une centaine de sons présents étalés sur 3 kilomères ! et 40 à 45000 personnes. Tous les visiteurs racontent l'orga parfaite, la démesure du festival. Les médias aux ordres, évidemment ce coup-ci, pour leur majorité, retournent leur veste et produisent des reportages positifs. Seule la chaine sensationaliste comme M6 (le loft etc...) patauge dans la bouse pour nous offrir bientôt un "zone interdite" pas piqué des hannetons paraît-il. Certainnes personnes filmées sont déjà prêtes à porter plainte personnellement ou collectivement. Bizaremment dès le lendemain lundi de la fin du tekni : plus aucun reportage dans les médias...

Mais les petits inconvénients d'une meilleure orga, comme la donation par exemple, la présence d'un PC des autorités à proximité du tekni, la séparation parking / sound systems, n'ont rebuté personne : ni les sons avec plus de 100 inscrits la veille du festival, ni les teufeurs venus en nombre. Il nous paraît donc sûr maintenant que nous sommes dans la bonne voie pour l'orga future de ce genre d'événement. Le collectif des sons va essayer maintenant de faire avancer le schmilblik en ce qui concerne les teufs normales qui subissent toujours la répression des autorités.

La parole est à vous maintenant. Qu'en avez vous pensé ?

mko



marigny 2003



Si vous savez pas quoi faire pendant les cinq minutes qui vont suivre voici mon rapport succint du teknival de marigny.

Tout d'abord j'ai fais le super touriste: je suis arrivé dans l'après midi de samedi car j'ai autre chose à faire que glander dans la marne toute une semaine ;0] Pour ma plus grande joie quand on arrivait à pied (et oui je suis allé en stop car c'est plus "in") on traversait tout d'abord le Parking(rappel pour ceux qui n'ont pas regardé tf1:le tekni était découpé en deux zones, parking et sound system area). Alors là permettez moi de vous étonnez, et oui ce parking avait vraiment l'air d'un parking de teknival (concours de beauté avec élection de miss Mad Max, poussières, du monde partout...). Mais attention ce n'était pas un parking de teknival ordinaire ! Celui ci faisait bien son kilomètre cinq de long. Ah le plaisir de voir sur des centaines de mètres la quintessence de la beauté, de la poèsie et de la féérie.

Mais je n'étais pas au bout de mes surprises... Arrivé devant le premier son qu'elle ne fut pas ma stupeur en constatant qu'il était extrémement bien réglé!!Déjà imposant par sa taille (aucune idée de sa puissance j'suis pas vendeur darty) il l'était encore plus par la qualité acoustique (à ne surtout pas confondre avec artistique je développerai ce point plus loin) de son son. Remis de ce premier choc (qui me fit oublier les visions d'effroi du parking) je continuais ma découverte du lieu (mon premier tour dans le festival dura environ 2h30). Immense est l'adjectif qui qualifia le mieux ce festival. D'abord par son étendue (approximation approximative d'environ une centaine de sons sur une centaine d'hectares) et par les moyens mis en oeuvres par les sounds systems. Par chez nous on aime bien se glausser de l'aspect boîte de nuit du son des metek (n'est ce pas...suivez mon regard), mais alors là luna park, boréalis, ibiza, jean michel jarre à côté c'était une fête de quartier à côté!! Et que je te balance des sons de 80 kilos, des structures métalliques, des bars qui font des pizzas, sandwichs barbe à papa, écrans vidéo géants de partout, des décos immenses (et pour quelque cas vraiment belles et intéressantes), un chapitau, des sons en tourelles, en pyramide, en cercle (initiative vraiment excellente!), et je t'envoie des décibels, des basses qui te font vibrer l'estomac.... A cela il fallait rajouter des kilomètres stands de bouffes, musiques, k7, fringues, pipes, conneries en tout genre... (vous remarquerez qu'à ce stade là de mon rapport je n'ai fait aucune critique alors pour ceux qui me traite de raleur...). D'ailleurs cette ribambelle de stands ont reçu la visite d'une délégation des sound systems venue réclamer une participation à la donation, d'après les dires de Nico(dfz) cela ne s'est pas passé dans la joie et l'allégresse... Bien fait pour ces marchands de merde qui n'ont rien à foutre ici, il y en a même un qui leur a proposé une sucette! ainsi certain stands ont fait connaissance avec les dures lois de la gravité (oh regardez un barbecue volant, oh! des bongs en satellisation...). Des méthodes un peu expéditives mais face à ces charognards venus s'engraisser...je n'ai pas posé la question mais je me demande pourquoi cette délégation n'a pas fait la tournée de certain stands rattachés aux sons qui n'ont pas de leçon à apprendre niveau mercantilisme.

Bon après mon premier tour du festival (mes pieds s'en souviennent encore, j'en voyais pas la fin) où j'ai rencontré de nombreux sons du sud (!!), j'ai enfin trouvé le son des vraiment très sympathiques défazé (il était vraiment simple à trouver mais je m'étais levé tôt le matin).

Bon blabla l'après midi se passe, je me fais les mollets à revisiter le tekni. Le soir arrive... ah le fameux samedi soir... Alors là c'était monstrueux ! le giga luna park se met en branle! quarante mille personnes, tout le bazar au régime maximun: milliers de décibels, lampiotes qui bougent de partout (vraiment impressionant l'éclairage!), lazers, feux d'artifices, sky tracers pour les dfz, écrans vidéos géants.... J'insiste vraiment sur le matos car j'ai jamais vu autant de moyens. Les moyens étaient là mais pour ce qui était d'aider à l'organisation et "logistique" les soundz systems n'étaient pas au rendez vous: quelque fois à la donation, circulation et parking ils se sont retrouvés à trois! et les réunions journalières avec les services de l'état (le QG des services de polices, préfectoral et médicaux se trouvait sur le teknival protégé du son par un mur de paille de trois mètres, à chacun son mur! ) se déroulait toujours avec les même membres du collectif des sons (environ trois/quatre membres! rappelons qu'il y a avait alors une centaine de soundz system sur le lieu du festival...). Une fois de plus l'implication des sons s'arrêtait à leur dance floor.

Et maintenant le moment que vous attendez tous impatiemment: l'aspect artistique du festival

Putain mais c'est pas possible se bouger autant le cul pour rassembler autant d'énergie, matos, temps pour jouer quoi ? de la daube! et quelle daube! en boîte,en conserve, empaillée, surgelée, réchauffée. Vous reprendriez bien un peu de soupe hardtek pour faire passer l'estouffade hardcore? Oh mais qu'ouïs-je? oh du mauvais hardcore! et à côté? Oh lala c'est pas vrai de l'hardtek qui pète. Vous nous avez vraiment gaté, merci. Une centaine de sons qui jouent les même disques (pas avec le même talent certes), de la basse uniquement de la basse çà vaut le coup de vous êtes fais chier à régler le son aussi bien! Et puis attention quitte à jouer du ressucé mille fois entendu autant que ce soit un mur de 50,60...kilos. Il est évident que dans la masse il y a eu des choses excellentes (après avoir entendu un très bon live électro, et un super mix transcore je pensais que je ne serais plus objectif du tout sur la qualité musicale mais çà c'était au début de la nuit) intéressantes mais tellement noyées dans le bourbier ambient. Il est vrai qu'en allant au teknival je ne m'attendais pas à voir et à entendre des choses miraculeuses à tous les sons, mais je pensais que la légalité du festival permettrait aux sons de se consacrer à la qualité artistique.Quel naïf! Foutu société du spectacle, oui les sons se sont donnés à fond je n'en doute pas mais à fond dans le matos, le m'as-tu-vu, j'ai un plus gros mur que toi, jean michel jarre à côté de mes lazers il fait pâle figure, qu'est ce qu'on s'en br.... d'un mur de cent mètres de haut d'un éclairage qui tue sa mère... Et l'art dans tout cela?? aucune créativité, prise de risque, expérimentation, diversité. Aucune performance (excepté les cracheurs et jongleurs de feu, et les live vidéo qui furent pour quelque uns de très bonne qualité mais pas vraiment originaux), au lieu de jeter des thunes pour avoir dysneyland tekno pourquoi n'ont ils pas fait venir des artistes ?

Bon je vais m'arrêter là car le fait d'en reparler m'énerve vraiment (autant d'énergies gaspillées alors que cela aurait pu être génial). Pour ce qui est de l'ambiance: R.A.S.
Des gens sympathiques d'autres moins. Pour ce qui est du souffle libertaire que nous avons tous sentis nous caresser au moins une fois en free, tekni...il était fort discret (il est évident que certain sons ont vraiment assurés niveau artistique - et même engagement politique - mais ils étaient si peu). Pour le côté glauquasse du tekni cela se passait uniquement dans le parking où je n'ai mis les pieds que pour rentrer. Ainsi l'ambiance était bonne enfant sur la partie des dance floor et je me suis quand même beaucoup amusé à ce festival où j'ai vu de vraies jolies filles!! Au fait la race des chépers est en croissance exponentielle, et ils m'ont fait rire pour certain d'entre eux: surtout celui qui a bu avec un sourire béat et en bavant comme un bébé une bonne rasade d'un bidon qui contenait (on s'en est aperçu juste après) de l'essence!! Enfin....

david from canal dissident

ps: sur votre demande nos services de ralage professionnels peuvent étayer des passages de ce rapport qui vous sont demeurés obscures, voire aborder d'autre aspect de l'évènement. La souscription "Pour le bonheur financier de david" est toujours ouverte je vous rappelle, n'hésitez pas à envoyer vos dons, en échange vous recevrez une compil du dysneyval 2003.

De quelle couleur sont les petits pois????



marigny 2003



Une galerie de photos ici
Une video prise en ULM ici
Plein de photos sur le site de Protox


marigny 2003


marigny 2003



Ces quelques excellentes photos par Reno




Dans les médias
La télé

* jeudi 1er Mai 2003 20h00 TF1

* jeudi 1er mai 19h25 France 3

* vendredi 2 mai 2003 12h50 Canal Plus

* vendredi 2 Mai 13h00 France 2
non disponible (appel à ceux qui ont pu enregistrer)

* dimanche 4 mai 20h00 TF1 (incomplet)

* dimanche 4 mai 20h00 France 2 (incomplet)





Quotidiens et Communiqués de Presse



* mercredi 30 avril 2003, 21h24

Nicolas Sarkozy: le gouvernement aide les jeunes à trouver des "terrains adaptés" pour les rave parties

PARIS (AP) - Nicolas Sarkozy a déclaré mercredi à l'Assemblée nationale que le gouvernement s'était engagé à aider les jeunes qui souhaitent organiser des rave parties à "trouver des terrains adaptés".
"Un terrain adapté, c'est un terrain où il n'y a pas de population et où ils peuvent organiser leur événement sans problème", a précisé le ministre de l'Intérieur. M. Sarkozy répondait à une question du député UDF de la Marne, Charles de Courson, dont la circonscription accueille une rave-party lors du week-end du 1er au 4 mai, sur l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand (Marne).
"La question empoisonne les rapports entre une partie de la jeunesse et les responsables politiques" depuis dix ans. "Tous les 1er mai, il y a un teknival sauvage qui rassemble entre 20.000 et 50.000 jeunes chaque année", a noté M. Sarkozy.
"Face à cette situation, c'est très simple, nous avons le choix: soit on fait comme avant, c'est-à-dire qu'on subit, on envoie au dernier moment les CRS", a-t-il poursuivi. Alors "les jeunes ne sont pas contents, les populations concernées sont furieuses, l'ordre public est bafoué et l'état de droit n'a plus aucune signification".
Pour le ministre de l'Intérieur, "la politique du gouvernement, c'est justement d'essayer de canaliser les choses", notamment par une charte signée avec les organisateurs.
Cette charte prévoit "un engagement d'assurances et un engagement financier", ainsi que "l'élimination des déchets", a précisé M. Sarkozy, ajoutant qu'en "cas de débordements", ce sont les organisateurs "qui assumeront" au lieu du contribuable.
Par ailleurs, des contrôles d'alcoolémie seront mis en place "pour que ceux qui rentrent dans leur région après le teknival puissent être contrôlés en toute sécurité", a-t-il ajouté, rappelant également son intérêt pour "la lutte contre la drogue", "un grand problème pour la France". "Voilà ce qu'on essaie de faire: c'est pas facile mais (...) c'est mieux que l'inaction d'hier", a-t-il conclu. AP

kb/cb




* jeudi 1 mai 2003, 19h15

25.000 personnes attendues dans la Marne pour le premier Teknival légal

MARIGNY-LE-GRAND (Marne) (AFP) - Près de 25.000 personnes, selon les organisateurs, sont attendues de jeudi soir à dimanche soir sur l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand (Marne), pour le Teknival 2003, un festival de musique techno organisé pour la première fois en coordination avec le ministère de l'Intérieur.
Environ 3000 personnes, dont certaines arrivées dès mercredi soir, étaient déjà rassemblées jeudi en milieu d'après-midi sur l'ancienne base désaffectée de l'Otan, peu avant l'ouverture officielle du festival prévue en début de soirée, a-t-on appris auprès des gendarmes.
"Nous attendons 15.000 personnes au plus fort du festival, et 25.000 sur l'ensemble des quatre jours" a déclaré à l'AFP Lionel, membre du "Collectif des sound systèmes français", organisateur de l'édition 2003 du Teknival - contraction des mots techno et festival, avec un K pour le symbole du courant dur de cette musique.
Le Teknival 2003 est organisé pour la première fois en concertation avec les autorités préfectorales, en accord avec le ministère de l'Intérieur. "Nous négocions avec le gouvernement depuis le mois de septembre" pour trouver un terrain, a précisé Lionel.
Jusqu'à présent, le festival rassemblait chaque 1er mai depuis une dizaine d'années, entre 20.000 et 50.000 jeunes sur des lieux connus au dernier moment, sans aucune autorisation officielle.
Quelque 330 gendarmes ont été mobilisés pour les quatre jours du festival, a annoncé jeudi après-midi Jean Daubigny, le préfet de la région Champagne-Ardenne et de la Marne, lors d'un point presse à proximité de l'ancien aérodrome. "Nous ne serions pas là si nous n'avions pas eu des organisateurs qui ont accepté de discuter, signer et assumer des responsabilités" a déclaré M. Daubigny. "On a fait des progrès car on a réussi à communiquer", s'est félicité l'organisateur Lionel, mais "le progrès sera réel quand au bout des autres jours tout ce sera bien déroulé", a ajouté le préfet.
Les gendarmes, présents depuis mercredi soir sur le site et à 20 km alentour, régulaient la circulation jusqu'à l'ancien aérodrome et notaient également les plaques minéralogiques des voitures à leur arrivée, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les organisateurs distribuaient des tracts aux festivaliers les invitant notamment à respecter l'environnement et le travail des gendarmes, selon une charte signée avec les autorités. Des équipes de Médecins du monde et du Service mobile d'urgences et de réanimation (Smur) étaient également présentes sur les lieux.
La préfecture a installé sur le site six bennes à ordures de 50 m3 chacune, deux citernes d'eau, 45 toilettes chimiques, et apporté 2.500 bouteilles d'eau. Un dispositif dont le coût - 30.000 euros pris en charge par l'Etat - devra être remboursé par l'organisation comme le stipule la charte. Le festival est gratuit mais les organisateurs, qui estiment son coût à 5 euros par personne, comptent sur les donations des participants.
Une quinzaine d'associations de protection de la nature de Champagne-Ardenne ont protesté jeudi, contre la tenue du Teknival sur l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand, "un espace naturel sensible".
Selon elles, une rave-party organisée au même endroit en 2001 "avait provoqué des dégâts considérables et irrémédiables sur la flore et la faune. La quasi totalité des oiseaux avait déserté les lieux pendant plusieurs semaines, abandonnant leurs couvées, parmi lesquelles des espèces protégées en France et en Europe".




* jeudi 1 mai 2003, 21h32

Entre 10.000 et 20.000 personnes au Teknival de Marigny

MARIGNY-LE-GRAND (Marne) (AFP) - Entre 10.000 et 20.000 personnes étaient arrivées jeudi à la tombée de la nuit sur le site du festival de musique techno Teknival 2003 à Marigny, alors que les voitures que les voitures continuaient d'affluer, a constaté l'AFP.
Les organisateurs prévoyaient la venue de près de 25.000 personnes pour ce Teknival organisé pour la première fois en coordination avec le ministère de l'Intérieur.
Plusieurs de dizaines de "sound systems" (murs d'enceintes) crachaient leur musique en continu le long de deux tarmacs de cette base désaffectée de l'Otan, arpentés par des foules de jeunes.

Des équipes de Médecins du monde et du Service mobile d'urgences et de réanimation (Smur) étaient également présentes sur le principal tarmac. Une extrémité de celui-ci a été transformée en parking.
La présence des forces de l'ordre était très discrète, les gendarmes restant aux abords de la fête. Le préfet de la région Champagne-Ardenne et de la Marne était présent au PC sécurité installé à proximité immédiate du camping et des murs d'enceintes.
La préfecture a installé sur le site six bennes à ordures de 50 m3 chacune, deux citernes d'eau, 45 toilettes chimiques, et apporté 2.500 bouteilles d'eau. Un dispositif dont le coût - 30.000 euros pris en charge par l'Etat - devra être remboursé par l'organisation.
Le festival est gratuit mais les organisateurs, qui estiment son coût à 5 euros par personne, comptent sur les donations des participants.

Une quinzaine d'associations de protection de la nature de Champagne-Ardenne ont protesté jeudi, contre la tenue du Teknival sur l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand, "un espace naturel sensible".
Selon elles, une rave-party organisée au même endroit en 2001 "avait provoqué des dégâts considérables et irrémédiables sur la flore et la faune. La quasi totalité des oiseaux avait déserté les lieux pendant plusieurs semaines, abandonnant leurs couvées, parmi lesquelles des espèces protégées en France et en Europe".




* vendredi 2 mai 2003, Le Monde.

Trois questions à Jean-Jacques Aillagon

En tant que ministre de la culture et de la communication, avez-vous été associé à la préparation de la réunion qui s'est tenue, lundi 28 avril au ministère de l'intérieur, entre Nicolas Sarkozy et les organisateurs de Teknival ?

Bien sûr. C'est moi qui ai pris l'initiative de cette concertation après l'affaire Astropolis. - NDLR : ce festival de musiques électroniques, qui a eu lieu en août 2002 près de Brest, a été d'abord interdit par arrêté municipal.- J'étais intervenu alors auprès de Nicolas Sarkozy pour que le festival puisse se tenir. J'ai demandé ensuite que mon ministère soit étroitement associé et que des groupes de médiation soient constitués dans chacune des régions. J'adhère totalement au parti pris du ministère de l'intérieur : la liberté, mais dans la concertation avec les pouvoirs publics et dans la responsabilité. Il faut que l'on passe d'une attitude de suspicion à une prise en charge des problèmes. Il n'y a aucune raison pour qu'on n'y arrive pas.

Votre ministère a-t-il un rôle spécifique à jouer dans ce dossier ?

Oui. Le ministre de l'intérieur est dans son rôle lorsqu'il se veut le garant de l'ordre public et de la sécurité des jeunes. Je suis dans le mien lorsque j'essaie de comprendre l'importance que revêtent pour eux ces manifestations et le dynamisme artistique qu'ils y investissent. Le monde des mouvements musicaux sait qu'il peut trouver chez nous une atten- tion bienveillante, et nous soutenons les associations capables de le structurer, comme Technopol. Il faut parvenir à sortir d'une culture de méfiance mutuelle.

Par essence, le mouvement techno, qui cultive la clandestinité, semble rétif à tout encadrement, de peur d'y perdre son âme.
Ce sont en effet des manifestations qui se déploient souvent en marge du système classique, et leur sens est de ne pas être totalement intégrable à ce système. J'arrive à comprendre ce sentiment, mais je comprends aussi les craintes d'un maire d'une commune où se déroule une manifestation : sa responsabilité est engagée. Je crois qu'un compromis est possible. Si chacun campe sur ses positions, on n'aboutira qu'à des drames. L'été arrive, nous allons entrer dans la saison des raves et, nous le savons bien, des "free". L'organisation de Teknival constituera un test pour chacun.

Propos recueillis par Bruno Lesprit




* vendredi 2 mai 2003, 12h11

Musique techno: premier Teknival légal à Marigny, dans la Marne

MARIGNY-LE-GRAND (Marne) (AFP) - Entre 10.000 et 20.000 personnes étaient arrivées jeudi à la tombée de la nuit sur le site du festival de musique techno Teknival 2003 à Marigny, alors que les voitures continuaient d'affluer. Les organisateurs prévoyent la venue de près de 25.000 personnes pour ce Teknival organisé pour la première fois en coordination avec le ministère de l'Intérieur.
Plusieurs de dizaines de "sound systems" (murs d'enceintes) crachaient leur musique en continu le long de deux tarmacs de cette base désaffectée de l'Otan, arpentés par des foules de jeunes. Des équipes de Médecins du monde et du Service mobile d'urgences et de réanimation (Smur) étaient également présentes sur le principal tarmac. Une extrémité de celui-ci a été transformée en parking.
La présence des forces de l'ordre était très discrète, les gendarmes restant aux abords de la fête. Le préfet de la région Champagne-Ardenne et de la Marne était présent au PC sécurité installé à proximité immédiate du camping et des murs d'enceintes. La préfecture a installé sur le site six bennes à ordures de 50 m3 chacune, deux citernes d'eau, 45 toilettes chimiques, et apporté 2.500 bouteilles d'eau. Un dispositif dont le coût - 30.000 euros pris en charge par l'Etat - devra être remboursé par l'organisation.
Le festival est gratuit mais les organisateurs, qui estiment son coût à 5 euros par personne, comptent sur les donations des participants. "Nous attendons 15.000 personnes au plus fort du festival, et 25.000 sur l'ensemble des quatre jours" a déclaré Lionel, membre du "Collectif des sound systèmes français", organisateur de l'édition 2003 du Teknival - contraction des mots techno et festival, avec un K pour le symbole du courant dur de cette musique.
Jusqu'à présent, le festival rassemblait chaque 1er mai depuis une dizaine d'années, entre 20.000 et 50.000 jeunes sur des lieux connus au dernier moment, sans aucune autorisation officielle.
Une quinzaine d'associations de protection de la nature de Champagne-Ardenne ont protesté jeudi, contre la tenue du Teknival sur l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand, "un espace naturel sensible". Selon elles, une rave-party organisée au même endroit en 2001 "avait provoqué des dégâts considérables et irrémédiables sur la flore et la faune. La quasi totalité des oiseaux avait déserté les lieux pendant plusieurs semaines, abandonnant leurs couvées, parmi lesquelles des espèces protégées en France et en Europe".




* vendredi 2 mai 2003, 16h03

Cohabitation en bonne intelligence sur le premier Teknival légal

MARIGNY-LE-GRAND (Marne) (AFP) - Les raveurs, venus en nombre, et les autorités présentes au premier festival de musique techno organisé en coordination avec le ministère de l'Intérieur sur l'ancien aérodrome de Marigny, cohabitaient en bonne intelligence dans les premières heures du Teknival. "C'est pas un vrai Tekos (Teknival, ndlr), mais on se marre bien", affirmait un "teufeur", surnommé Kious. La présence discrète des forces de l'ordre tout autour des lieux n'a découragé personne. Les possesseurs de "sons" s'avouaient soulagés de ne pas encourir le risque de se faire confisquer leur matériel. "C'est galère quand ça arrive, ça coûte trop cher. Là on est tranquille avec ça", confiait Jérôme.

Au contraire, la publicité faite à l'événement a attiré une foule, y compris de curieux, qui a dépassé les estimations des organisateurs. 10.000 à 20.000 personnes étaient sur place des les premières heures du Teknival, prévu jusqu'à dimanche soir, et le flot de véhicules était ininterrompu. A l'intérieur, aucune animosité. Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy était gentiment caricaturé sur une toile blanche. Mais plutôt que de mettre l'accent sur son dialogue avec le mouvement techno, les jeunes "teufeurs" préférent critiquer "l'Etat policier".

Gendarmes et amateurs de techno se sont en fait peu croisés. 330 hommes patrouillaient jeudi soir dans un rayon d'une trentaine de kilomètres autour de l'événement, pour quelques contrôles d'alcoolémie, des inspections de véhicules par des chiens renifleurs, et la régulation de la circulation. "Dès le deuxième jour (vendredi) il y aura beaucoup plus de contrôles. On veut faire attention à ceux qui repartent", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Michel Coste. Au coeur du Teknival, aucun képi n'est visible, en vertu de l'accord entre organisateurs et autorités. Certains jeunes s'y livrent au trafic d'ecstasy ou de cannabis avec une discrétion toute relative.
Installées dans leur PC sécurité à environ 500 mètres en retrait du Teknival, les autorités (préfecture, gendarmerie, pompiers, Sécurité civile) se sont abritées de la musique derrière un ingénieux mur de paille. Il mesure plus de 3 mètres de haut et étouffe les battements incessants de la techno.

Le folklore des raveurs fait tantôt bondir, tantôt sourire les pompiers qui patrouillent en jeep au milieu de la foule. Ce sont les boutiques d'artisanat, les images psychédéliques projetées sur écrans, les jongleurs de feu, les décors de tags. "Il faut faire attention, avec leur musique ils n'entendent même pas le bruit du moteur", explique le conducteur.
Il y a ces foules qui arpentent le tarmac, et puis il y a ceux qui dansent. Sur plus d'un kilomètre, les battements se mêlent avec un rythme implacable. Agglutinés aux enceintes, tous dirigés vers elles, les raveurs habitués dansent les pieds campés au sol, criblés de piercings.




* Edition du Vendredi 02 Mai 2003, La Voix du Nord.

Musique
Il a débuté hier soir sur un ancien aérodrome de la Marne
Premier Teknival légal : 25 000 « ravers » attendus

PRÈS de 25 000 personnes, selon les organisateurs, sont attendues depuis hier et jusqu'à dimanche soir sur l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand (Marne), pour le Teknival 2003, un festival de musique techno organisé pour la première fois en coordination avec le ministère de l'Intérieur.
Entre 10 000 et 20 000 « ravers », certains arrivés dès mercredi soir, selon les gendarmes, se trouvaient hier à la tombée de la nuit, sur l'ancienne base désaffectée de l'OTAN.
Plusieurs de dizaines de « sound systems » (murs d'enceintes) crachaient leur musique en continu le long de deux tarmacs, arpentés par des foules de jeunes. Des équipes de Médecins du monde et du Service mobile d'urgences et de réanimation (SMUR) étaient également présentes sur le principal tarmac.

« L'Etat aide les jeunes »
Le Teknival, qui se déroule chaque année autour du 1er mai sur des lieux différents, a été organisé pour la première fois en concertation avec les autorités préfectorales, en accord avec le ministère de l'Intérieur.
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avait assuré mercredi, à l'Assemblée nationale, que l'Etat « aide les jeunes à trouver des terrains adaptés » pour organiser des rave-parties, en réponse à une question du député UDF de la Marne Charles de Courson.
Hier matin, des gendarmes régulaient la circulation aux abords de l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand et notaient les plaques minéralogiques des voitures arrivant pour le festival.
Les organisateurs distribuaient des tracts aux festivaliers, les invitant notamment à respecter l'environnement et le travail des gendarmes.
La préfecture a installé sur le site six bennes à ordures de 50 m³ chacune, deux citernes d'eau, 45 toilettes chimiques, et apporté 2 500 bouteilles d'eau. Un dispositif dont le coût - 30 000 ¤ pris en charge par l'Etat - devra être remboursé par l'organisation.




* Edition du Vendredi 02 Mai 2003, TF1.fr.

Un premier Teknival légal et jovial

Entre 10.000 et 20.000 personnes participent au festival de musique techno Teknival 2003 à Marigny-le-Grand, dans la Marne.

Les raveurs, venus en nombre, et les autorités présentes au premier festival de musique techno organisé en coordination avec le ministère de l'Intérieur sur l'ancien aérodrome de Marigny, cohabitaient en bonne intelligence. "C'est pas un vrai Tekos (Teknival, ndlr), mais on se marre bien", affirmait un "teufeur", surnommé Kious. La présence discrète des forces de l'ordre tout autour des lieux n'a découragé personne. Les possesseurs de "sons" s'avouaient soulagés de ne pas encourir le risque de se faire confisquer leur matériel. "C'est galère quand ça arrive, ça coûte trop cher. Là on est tranquille avec ça", confiait Jérôme.
Au contraire, la publicité faite à l'événement a attiré une foule, y compris de curieux, qui a dépassé les estimations des organisateurs. 10.000 à 20.000 personnes étaient sur place des les premières heures du Teknival, prévu jusqu'à dimanche soir, et le flot de véhicules était ininterrompu. A l'intérieur, aucune animosité. Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy était gentiment caricaturé sur une toile blanche. Mais plutôt que de mettre l'accent sur son dialogue avec le mouvement techno, les jeunes "teufeurs" préférent critiquer "l'Etat policier".
Gendarmes et amateurs de techno se sont en fait peu croisés. 330 hommes patrouillaient jeudi soir dans un rayon d'une trentaine de kilomètres autour de l'événement, pour quelques contrôles d'alcoolémie, des inspections de véhicules par des chiens renifleurs, et la régulation de la circulation.

Un mur de paille
Au coeur du Teknival, aucun képi n'est visible, en vertu de l'accord entre organisateurs et autorités. Certains jeunes s'y livrent au trafic d'ecstasy ou de cannabis avec une discrétion toute relative.
Installées dans leur PC sécurité à environ 500 mètres en retrait du Teknival, les autorités (préfecture, gendarmerie, pompiers, Sécurité civile) se sont abritées de la musique derrière un ingénieux mur de paille. Il mesure plus de 3 mètres de haut et étouffe les battements incessants de la techno.

Le folklore des raveurs fait tantôt bondir, tantôt sourire les pompiers qui patrouillent en jeep au milieu de la foule. Ce sont les boutiques d'artisanat, les images psychédéliques projetées sur écrans, les jongleurs de feu, les décors de tags.
"Il faut faire attention, avec leur musique ils n'entendent même pas le bruit du moteur", explique le conducteur. Et encore moins les commentaires qui fusent. "Ah les tronches!", s'exclame un jeune pompier. "Il y a énormément de chiens dangereux, des première catégorie qui se baladent sans muselière. C'est pas du chihuahua", selon un autre. "Ils ont leur mixture dans leur bouteille en plastique. C'est du chargé", affirme un troisième. Il y a ces foules qui arpentent le tarmac, et puis il y a ceux qui dansent. Sur plus d'un kilomètre, les battements se mêlent avec un rythme implacable.




* vendredi 3 mai 2003, Le Monde.

Le Teknival veut se déchaîner en toute légalité

Pour la première fois, le festival techno du 1er mai sera organisé en concertation avec le ministère de l'intérieur. Une tentative qui contraste avec le jeu de cache-cache auquel se livrent depuis dix ans les adeptes des raves ou des "free parties" et les autorités en France.
La concentration de deux mots - techno et festival - agrémentée du graphisme du K, symbole de la tendance dure de la musique électronique (le hardcore), a donné naissance au nom Teknival, invention britannique. Le premier de ces rassemblements de sound-systems (un groupe de DJ et leur sono ambulante) a eu lieu en France, il y a dix ans tout juste, près de Beauvais (Oise).
Depuis, le Teknival du 1er mai a traditionnellement donné le coup d'envoi de la saison d'été pour les adeptes des free parties (raves gratuites et ouvertes à tous).

L'an dernier, le Teknival du 1er mai avait rassemblé sans incident 20 000 personnes entre carrières de sable et champs de maïs à Mer (Loir-et-Cher). Pour l'édition 2003, du 1er au 5 mai, le site a déjà été choisi, mais demeurera secret jusqu'à son annonce, jeudi soir, sur Internet et par Infoline.
Tout a été fait en concertation avec le ministère de l'intérieur et les autorités locales : c'est une première, inimaginable encore il y a quelques mois, dont pourra se féliciter Nicolas Sarkozy si, à l'issue des cinq jours de fête, aucun incident majeur n'est à déplorer. Cette édition 2003 pourrait ainsi marquer la fin d'un long jeu de cache-cache avec des autorités hostiles à ce type de manifestations sauvages. Avec, en point d'orgue, le décret du 3 mai 2001 pris par Daniel Vaillant, alors ministre de l'intérieur du gouvernement Jospin, "relatif à certains rassemblements festifs à caractère musical" - une façon tout administrative de qualifier les free parties.
Clandestin jusqu'à ce jour, le mouvement free alterne depuis toujours revendications libertaires et désir de reconnaissance artistique. Apparu au début des années 1990 à la faveur d'un mouvement house et techno naissant, le mouvement free fête, avec le Teknival, ses dix ans d'activisme sur le territoire français. Parallèlement aux raves payantes, immenses fêtes organisées dans des hangars, usines désaffectées ou champignonnières souterraines, les free-parties se déroulent alors chaque week-end, le plus souvent en région parisienne ou dans le sud de la France. Dans un cas comme dans l'autre, une voiture et beaucoup de patience sont indispensables pour accéder à ces soirées. Entre hédonisme et plaisir de la transgression, ravers et free-parteux célèbrent avant tout la danse sans contrainte de lieu ni de temps. DJ Kraft, membre du sound-system Impakt-Technokrates, se souvient d'un public hétérogène : "Le formatage et la séparation des styles sont venus ensuite. Les hardcoreux dans les free, la trance dans les soirées rave Gaïa, la house dans les clubs."
L'arrivée des travellers anglais, ces nomades rompus à un mode de vie alternatif, en marge de la so- ciété de consommation, change la donne. Ils ont créé outre-Manche des Teknivals géants - jusqu'à 50 000 personnes - avant la répression thatchérienne. En 1993, le Teknival de Beauvais, plus radical, plus politique, marque la rupture avec la scène free existante. Il est le point de départ d'un phénomène exponentiel, jusqu'au Teknival de Marigny (Marne) qui a réuni plus de 40 000 personnes en 2001.
"Les free se sont développées naturellement puisque c'était la seule alternative pour faire des raves, explique DJ Kraft. En plus c'était bon esprit, gratuit, sauvage, pas de sécurité, par d'horaires, pas de sélection. Je me suis éclaté et je pense que plein de mômes ont continué de s'y retrouver ces trois dernières années, même si personnellement je trouvais cela plus médiocre en termes de musique et d'image."

Les médias, en particulier la télévision, ont souvent stigmatisé les free parties , rassemblements dans la boue et réservoirs de drogue, parfois à tort, parfois avec raison, mais toujours en occultant une forme musicale riche, puisque née d'un terrain d'expérimentation extrême. Certains artistes ou organisateurs campent définitivement dans les marges du circuit free alternatif (échange de musique, autoproduction), d'autres se professionnalisent, par envie de toucher un autre public. C'est le cas d'UWE (Uncivilized World Entertainment), dont le label de disques puise dans la scène free bon nombre d'artistes.
Ancrée dans la culture indus (rock industriel) et techno extrême, une première génération de free parties a lancé des artistes tels que Manu le Malin (Le Monde du 8 juillet 2002), Boucles étranges, 69DB. Ainsi que des labels comme Expressillon et des styles comme la hardtek ou le breakcore (core, pour extrême), formes aujourd'hui considérées comme classiques dans ce royaume de l'éphémère.
L'histoire des free parties regorge de sound-systems d'importance majeure, parfois boudés par les plus jeunes pour avoir mis un pied dans la production de CD ou les soirées en clubs. C'est le cas des Heretiks, Gelstat, Z Noize, excellents sound-systems entendus par exemple au festival Astropolis à Keroual (Finistère) en 2002.
Le milieu des free parties est vivant : boutiques de disques, Internet fourmillent d'info de contact sur ce monde qui préfère les squats, les friches ou les clairières isolées pour s'exprimer. Les sites foisonnent de forums, où sont discutés les soirées, et les aspects sociopolitiques du mouvement (la gratuité, le refus des règlements).

Mais le mouvement a aussi évolué au gré des modes et des envies. Dernier rejeton en date : la nartech, qualifiée de "décérébrée" par les caciques des free parties. Mélange ultra accéléré de hardtechno et de ragga, la nartech est définie par les connaisseurs comme de la musique pour "petit pois" - le jeune public des free qui porte l'uniforme kaki-capuche, raillé pour son conformisme dans l'anticonformisme.
Benoît Massard, du Collectif des sound-systems, qui a décidé de jouer le jeu de la légalité, admet une baisse de la diversité musicale dans les free parties, qu'il attribue à "la crainte de voir son matériel saisi" . L'an dernier, le Réseau Voltaire, une association d'avocats, avait proposé à L663, l'un des multiples comités de lutte contre l'amendement Mariani, de déclarer les free parties comme des manifestations. "Si l'on rajoute sur le flyer la phrase "Non à la peine de mort", déclarait Me Alexandre de Perlinghi au magazine Trax, il ne s'agit plus d'un "rassemblement musical exclusivement festif". Dans ce cas, la préfecture doit assurer le maintien de l'ordre, mais aussi le nettoyage du site. Un avantage, contre l'inconvénient de devoir danser entre les cars de CRS.

Odile de Plas et Véronique Mortaigne

Sur Internet, www.icilombre.org : agenda, comptes rendus de soirées, extraits sonores et forums très animés ; www.freetekno.fr : le site le plus célèbre du mouvement free, une multitude des liens proposés ; http://3boom.net : les dernières informations du collectif des sound-systems. Magasins de disques : Hokus Pokus (hardcore), boulevard Richard-Lenoir, Paris-11e. Spénoïde (breakcore), 3, rue Saint-Ambroise, Paris-11e.

L'histoire des raves et des "free parties" en France

1989-1992 : Un an après le Summer of Love britannique, la France découvre les raves et la techno dans des entrepôts, péniches ou carrières abandonnées. Free parties et petites raves payantes se côtoient. En 1992, le journal Libération organise sa rave à l'Arche de la Défense.
1993-1995 : Fête de la musique techno au Palais de Tokyo à Paris. Juillet 1993, le premier Teknival français est organisé à Beauvais par des nomades technophiles anglais, les Spiral Tribes. Ils sont poursuivis dans leur pays par Margaret Thatcher, qui fait voter en 1994 la Criminal Justice Bill interdisant tout rassemblement de plus de 100 personnes sur des rythmes répétitifs. La soirée légale Oz est interdite à Amiens. En 1995, Boréalis investit en toute légalité les Arènes de Nîmes.
1996-1998 : Les soirées officielles subissent la foudre des autorités. Polaris est interdite à Lyon en 1996. La rave D-Mention 97 frôle l'annulation. Les free parties se développent, attisées par le climat de répression. En 1997, 1998, Boréalis rassemble 20 000 personnes à Montpellier, Astropolis 10 000 au manoir de Kériolet, à Concarneau. Le Sud vit au rythme des teknivals tout l'été. Appartition des free parties en marge de festivals officiels.
1999-2001 : Les festivals officiels connaissent leur apogée et les premières déconvenues. En 2001, le Teknival du 1er mai rassemble 40 000 personnes à Marigny (Marne) sur d'anciens terrains militaires. La police intervient. En juillet, le député du Vaucluse Thierry Mariani (UMP) propose un amendement interdisant les free parties. Le Collectif des sound-systems proteste.
2002 : Le Teknival du 1er mai rassemble 20 000 personnes à Mer (Loir-et- Cher) sous haute surveillance. Les saisies de matériel se multiplient. Le 3 mai, Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur, publie un décret qui soumet les free parties à une déclaration préalable auprès de la préfecture. En août 2002, le col de Larche (Alpes-de-Haute-Provence), est envahi par 5 000 ravers contestataires. La police bloque l'accès au col. En septembre, les discussions s'ouvrent avec le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy. Une période test est prévue jusqu'à la fin de l'année. Deux Teknivals semi-légaux sont organisés près de Rennes et Marseille. Des médiateurs sont mis en place dans chaque département. 2003 : 1er mai 2003 : premier Teknival légal, après une réunion préparatoire le 28 avril au ministère de l'intérieur.




* samedi 3 mai 2003, Libération.

Party plus très free

Dans la Marne, premier Teknival organisé en coordination avec les autorités. Plus encadré. Moins spontané.

«Le système nous a mis le grappin dessus. On est à un tournant «pour la techno.» Christophe, teufeur Marigny (Marne) envoyé spécial Les gens déambulent entre les sound systems, et c'est une immense vague. De loin, on dirait une grande foire. Avec une musique bien plus forte. A Marigny (Marne), sur une base désaffectée de l'Otan, le Teknival 2003 dure depuis jeudi, organisé en coordination avec le ministère de l'Intérieur. Et c'est une quasi-première.
Il y a des «sons» alignés, avec devant des teufeurs déhanchés. Bière, monbazillac ou veuve-cliquot, les bouteilles sont de toutes les classes sociales. Les pétards aussi. Ceux qui les consomment ont souvent la banane, ou le sourire béat. On attend 25 000 personnes pendant tout le week-end. A l'entrée, la «sécurité» demande une «donation». Une participation financière à la manifestation, dont le coût, pour les organisateurs, est évalué à 170 000 euros. Un des signes du changement.
«Piège». Moksa est un des instigateurs de cette nouvelle donne. «On est en négociation avec Sarkozy depuis septembre, on y met du nôtre, ils y mettent du leur. Nous, on a tout à y gagner, la pérennité du truc, et montrer aux élus locaux qu'on peut s'organiser, débloquer les mentalités.» Et apparemment, l'image est importante. «Un Teknival pas autorisé, ça peut déranger les gens, explique, à l'entrée, Nicolas. Avant c'était plus fragile, on ne pouvait pas apporter une sécurité, ni éviter des rumeurs comme quoi on était délinquants.» Premiers résultats tangibles : les voitures ne vont pas sur le dance-floor (la zone de son). Des toilettes chimiques (45), deux citernes d'eau, six bennes à ordu res ­ 50 m3 chacune ­ ont été installées avant l'arrivée des teufeurs. Les pompiers ont moins de mal que d'habitude à avancer... Un peu moins de bordel. Quoique... Il y a toujours des sacs poubelles qui craquent sous les roues des camionnettes. Mais, pour Médecins du monde, l'organisation y gagne. «Le site est moins chaotique au niveau hygiène», dit Benjamin, qui avoue aussi ne pas ressentir «l'animosité de base, antiflic, ou la menace qui plane. Les gens qu'on voit ici, je les sens beaucoup plus en paix.» Une jeune fille passe avec un tee-shirt «fuck the sécurité».
Les teufeurs sont partagés. Comme Jan qui trouve que ça perd en «spontanéité», qu'il y a désormais «trop de touristes» et de gens qui n'ont rien à faire là-dedans, qui ne comprennent pas le but ultime de la fête et qui viennent ici «comme dans un cirque». Brieuc, lui, a peur d'être «mis sur des rails» d'un «piège qui se referme». Quel piège ? Qu'il n'y ait «plus jamais de fête libre». Il y a ceux qui pensent qu'il faut avancer. Julien ne se rend même pas compte que c'est «organisé», trouve que c'est une des meil leures «teufs» au niveau des sons ­ les organisateurs attendent 91 sound systems pour le week-end ­ et Christophe, fataliste, dit : «C'est le système qui nous a mis le grappin dessus. On est à un tournant pour la techno.» Il dit aussi : «Je trouve ça bien. Il y a une assurance de ne pas se faire emmener par les flics.» Des teufeurs dorment, d'autres mangent ­ «salade de riz, corn flakes, quatre-quarts Nutella».
«Se lâcher». Moksa a du boulot. Mais il pense être sur la bonne voie. «On voit notre intérêt dans le fait de collaborer avec les autorités. Sans pression répressive, on peut vraiment se lâcher, prévoir des choses par rapport à l'endroit.» A Gaye, commune limitrophe, le maire convient qu'il ne dort pas à cause du bruit. Cela se passe mieux qu'il y a deux ans. Même s'il y a encore des plaintes pour les cultures écrasées... Les gendarmes, qui multiplient les contrôles, en con viennent aussi : «Lundi, il sera temps de faire le bilan.».




* samedi 4 mai 2003, La Voix du Nord, édition Marne.

Teknival Les amis de la nature protestent

Rave-party : c'est dans la Marne. On parlait de Samoussy pour...




* samedi 03 mai 2003, Le Parisien :

Sécurité
Déjà 20 000 jeunes au premier festival techno autorisé Marigny (Marne)

OFFICIELLEMENT, c'est leur premier rendez-vous. Ravers et gendarmes se sont « retrouvés » à l'aérodrome de Marigny (Marne) pour le premier festival de musique techno, Teknival, organisé en coordination avec le ministère de l'Intérieur. Dès le début de ce rassemblement, qui se poursuivra jusqu'à dimanche soir, près de 20 000 personnes étaient présentes sur place jeudi soir. Sur cette base désaffectée de l'Otan, entre les pistes d'atterrissage et les champs, des dizaines de scènes, baptisées sound-system, ont pu se mettre en place sans se précipiter et sans craindre de voir leur matériel saisi. Didier est arrivé vendredi matin de Bordeaux avec huit amis. « Pour ceux qui tiennent un sound-system comme nous, c'est plutôt bien que ce soit autorisé. On a le temps de poser notre matériel. Le point négatif c'est que certains viennent se faire de l'argent. » A 33 ans, Didier évolue dans le milieu des raves depuis sept ans. « Les gendarmes devraient filtrer et éviter à des gamins de 16 ans de se mettre dans des états pitoyables. Car c'est nous qui payons les pots cassés. Depuis un an, on ne pouvait plus jouer. Et quand tu as du matériel à 45 000 ¤ tu ne prends pas le risque de te le faire confisquer », confie-t-il. La présence de 330 gendarmes tout au long du week-end posait peu de problèmes aux participants. Gérant le flux des voitures, prévoyant quelques contrôles d'alcoolémie et fouilles de véhicules autour du site, les gendarmes n'ont pas franchi les limites du Teknival. Seuls les pompiers et les équipes de la protection civile ont pu implanter un poste de commandement. Gendarmes ou pas, les dealers haranguaient le client dès l'entrée. Pour beaucoup, la drogue est indissociable de la fête. « Je prends de la drogue mais je gère. Evidemment, il y a des moments où tu planes et tu ne contrôles rien. Mais je ne fais pas n'importe quoi », raconte un jeune.
« Retour aux sources » Vendredi soir, un jeune homme d'une vingtaine d'années était transporté à l'hôpital après s'être fait rouler dessus par une camionnette. Ses jours ne sont pas en danger. Le sous-préfet d'Epernay, Francine Prime, présente sur les lieux au moment de l'évacuation, rappelait les engagements pris par les organisateurs. « Ils devront veiller à la sécurité des biens, des personnes et du site. Il y a quelques jours, nous avons étudié ensemble un plan des 278 hectares. Nous leur avons indiqué les endroits protégés. Mais avec 25 000 personnes attendues, on ne peut pas être derrière tout le monde », ajoutait-elle, prudente. Après dix ans de « clandestinité », ce premier Teknival « autorisé » ressemblait finalement à tous les autres. Murs d'enceintes géants, son électronique, les jeunes se croisent dans la pénombre, une bière ou un joint à la main, tous sous le même uniforme : casquette, treillis kaki de rigueur et pull à capuche. On n'est pas là pour séduire. « C'est un peu le bivouac. Le retour aux sources. Ici, il n'y a aucune loi. On parle toujours des morts et de la drogue. Mais vu le nombre de personnes qui se regroupent sur un même site, il n'y a pas plus de danger qu'ailleurs », commente Raphaël. A 21 ans, lui et ses trois camarades se méfient des accords préfectoraux. « Ils veulent avoir la mainmise sur le mouvement. Il faut que ça reste gratuit, sauvage. J'ai peur que ça nuise à l'ambiance et à l'esprit des raves », ajoute Hervé, fraîchement arrivé de Brest pour trois jours et trois nuits de techno.

MARIGNY (MARNE), HIER. Le Teknival, qui doit se tenir jusqu'à dimanche soir, a commencé dans une ambiance plutôt bon enfant.

Marie Ottavi




* dimanche 4 mai 2003, 17h58

Le premier Teknival légal français s'achève sans incident majeur

PARIS (AP) - Entre 4.000 à 5.000 personnes se trouvaient toujours dimanche en fin d'après-midi sur l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand (Marne), où s'achevait le premier Teknival légal français, a annoncé le préfecture de la Marne, Jean Daubigny.
La "rave party" géante organisée du 1er mai au 4 mai, en concertation avec le ministère de l'Intérieur et la préfecture, a réuni à son point culminant quelques 40.000 "teufeurs", fans de musique électronique et de techno. Dès dimanche matin, les festivaliers ont commencé à quitter en masse ce site de 278 hectares doté de zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), tandis que les organisateurs démontaient peu à peu leurs "sounds systems" (murs d'enceinte) et ramassaient les déchets.
Pour le préfet Daubigny, ce premier festival légal en France marque "un début de dialogue" entre les amateurs de musique techno et les pouvoirs publics.

"Ce dialogue qui a commencé à se nouer dit aux jeunes qu'ils ont droit à une expression musicale de leur génération", a-t-il déclaré à l'Associated Press. "De leur côté, ils s'apercoivent qu'il est légitime que les services de la République soient présents (...) pour leur dire ce que l'on peut faire et ce que l'on ne peut pas faire".
Côté sécurité, ce Teknival traditionnel du 1er mai s'est déroulé sans incidents majeurs. Dimanche à 17h, le lieutenant-colonel Michel Coste, commandant des 330 gendarmes déployés durant les quatre jours de festival, ne signalait qu'un unique accident de circulation, ayant fait un blessé léger et des dégâts matériels.
Autres phénomènes courants lors des teknivals: les vols à la roulotte perpétrés sur les véhicules des festivaliers et les dégâts causés aux cultures et champs agricoles, malgré les avertissements des organisateurs. "Et l'on a continué à utiliser de la drogue et de l'alcool sur ce festival", a également déploré M. Daubigny.
Pendant les trois jours de festival, une information préventive sur la consommation d'alcool et de drogues avait été distribuée aux jeunes, qui pouvaient notamment faire un test d'alcoolémie à l'antenne de l'association Médecins du monde avant de quitter le site.

La préfecture a également prévenu les festivaliers que des contrôles répressifs seraient pratiqués dans un rayon de 30km autour du site, conseillant aux jeunes rester sur place tant qu'ils ne sont pas en état de conduire. AP

kb/mw




* dimanche 4 mai 2003, 18h59

Déroulement sans encombre du premier Teknival légal à Marigny

MARIGNY-LE-GRAND (AFP) - Le premier Teknival légal, qui a rassemblé en trois jours à Marigny-Le-Grand (Marne) entre 40.000 et 45.000 personnes, selon les organisateurs, s'est achevé dimanche sans incident, laissant entrevoir une nouvelle génération de raves, encadrées de manière plus professionnelle.
Ce festival de musique techno s'est déroulé pour la première fois en coordination avec le ministère de l'Intérieur.

"C'est très satisfaisant, tout le monde est très content", a déclaré à l'AFP Lionel, membre du "Collectif des sound systèmes français", organisateur de l'édition 2003 du Teknival.

Jean Daubigny, le préfet de la région Champagne-Ardenne et de la Marne, a pour sa part salué la responsabilisation des organisateurs lors de cette édition.

Un regret cependant dans la bouche des participants: la professionnalisation de la fête, annihilant son côté "spontané" et un certain esprit "teufeur". "On se fait un peu rattraper par le système", constate Steve, venu d'Orléans.

Ce premier Teknival légal, organisé sur une base désaffectée de l'Otan, a vu apparaître des "sound systems" (murs d'enceintes) plus imposants, bien éloignés du matériel amateur qu'utilisaient les teufeurs il y a quelques années. Jusqu'à présent, le festival rassemblait chaque 1er mai depuis une dizaine d'années entre 20.000 et 50.000 jeunes sur des lieux connus au dernier moment, sans aucune autorisation officielle.

La légalisation du Teknival est allée de pair avec un encadrement plus efficace, évitant les précédents dérapages. Tout au long du festival, des équipes de Médecins du monde et du Service mobile d'urgences et de réanimation (Smur) étaient présentes sur le tarmac, tandis que 330 gendarmes surveillaient, discrètement, les abords de la fête.
Médecins du Monde distribuait dimanche matin des alcootests aux participants sur le départ. Les gendarmes ont quant à eux mis en place six points de contrôle sur un rayon de 15 à 20 km autour du site pour contrôler l'alcoolémie et l'usage de stupéfiants des automobilistes quittant le festival. Dès dimanche matin, organisateurs et participants ont commencé à démonter le matériel et nettoyer les alentours, rassemblant les poubelles en plusieurs tas.
La préfecture avait installé sur le site six bennes à ordures de 50 m3 chacune, deux citernes d'eau, 45 toilettes chimiques, et apporté 2.500 bouteilles d'eau.
Un dispositif dont le coût fait l'objet d'une charte, signée avec l'Etat, par laquelle les organisateurs s'engagent à assumer tous les frais, comptant sur les donations des participants.

Le député de la Marne Charles-Amédée de Courson (UDF) avait protesté vendredi après le refus des responsables du Teknival de signer également une charte au niveau local qui les engage à payer les frais de mobilisation des pompiers, évalués à 50.000 euros.
M. de Courson, qui est aussi président du conseil d'administration du SDIS (service départemental d'incendie et de secours) de la Marne, a regretté qu'en l'absence de signature de cette charte, le préfet ait dû réquisitionner les services des pompiers, la facture revenant alors à l'Etat.




* dimanche 4 mai 2003, TF1.fr

Teknival : ravers et autorités satisfaits

Le premier Teknival légal s'est achevé dimanche après-midi sans incident. Un succès qui laisse entrevoir une nouvelle génération de rassemblements techno, encadrés de manière plus professionnelle.

"C'est très satisfaisant, tout le monde est très content". Lionel, membre du "Collectif des sound systems français", organisateur de l'édition 2003 du Teknival, s'est montré très heureux dimanche soir à la fin du rassemblement techno sur l'ancienne base militaire de Marigny-Le-Grand, dans la Marne. De son côté, Jean Daubigny, le préfet de la région Champagne-Ardenne et de la Marne, a salué la responsabilisation des organisateurs.
Le 1er Teknival "légal" et donc considéré comme un succès. Jusqu'à présent, le festival rassemblait chaque 1er mai depuis une dizaine d'années entre 20.000 et 50.000 jeunes sur des lieux connus au dernier moment, sans aucune autorisation officielle.
Un regret cependant dans la bouche des participants : la professionnalisation de la fête, annihilant son côté "spontané" et un certain esprit "teufeur". "On se fait un peu rattraper par le système", constate Steve, venu d'Orléans. Ce premier Teknival légal a également vu apparaître des "sound systems" (murs d'enceintes) plus imposants, bien éloignés du matériel amateur qu'utilisaient les teufeurs il y a quelques années.

Dérapages évités
La légalisation du Teknival est allée de pair avec un encadrement plus efficace, évitant les précédents dérapages. Tout au long du week-end, des équipes de Médecins du monde et du Service mobile d'urgences et de réanimation étaient présentes sur le tarmac, tandis que 330 gendarmes surveillaient, discrètement, les abords de la fête.
Médecins du Monde a distribué dimanche matin des alcootests aux participants sur le départ. Les gendarmes ont quant à eux mis en place six points de contrôle sur un rayon de 15 à 20 km autour du site pour contrôler l'alcoolémie et l'usage de stupéfiants des automobilistes quittant le festival.




* lundi 5 mai 2003, Musique Actus.

5/5/2003 - Teknival de Marigny

La Marne accueillait ce week-end l'un des premiers teknivals autorisés. Aucun incident n'était à déplorer hier.

[Teknival de Marigny] Ils ont été des dizaines de milliers à se retrouver à Marigny-le-Grand tout au long du week-end pour bouger aux sons de la musique techno, à l'occasion d'un teknival géant. Cette manifestation était organisée dans les règles, en collaboration avec le Ministère de l'Intérieur, qui avait mobilisé plus de 300 policiers aux abords des champs qui accueillaient les 'teufeurs'. Les forces de l'ordre sont toutefois restées discrètes, se contentant d'entourer les lieux, sans afficher leur présence au coeur de la fête. Aucun incident n'était à déplorer dans la journée d'hier, à quelques heures de la fin de l'évènement. Le teknival de Marigny s'est déroulé quelques mois seulement après que Nicolas Sarkozy ait pris la parole au sujet de l'organisation de telles manifestations. En décembre dernier, le ministre de l'Intérieur s'était rendu à Marcillé-Raoul, près de Rennes, pour constater les dégâts laissés par les teufeurs qui avait participés à une rave en marge des Trans Musicales. Les organisateurs de l'évènement avaient alors été pointés du doigt.




* lundi 5 mai 2003, l'Yonne Républicaine.

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