Quotidiens et Communiqués de Presse
* mercredi 30 avril 2003, 21h24
Nicolas Sarkozy: le gouvernement aide les jeunes à trouver
des "terrains adaptés" pour les rave parties
PARIS (AP) - Nicolas Sarkozy a déclaré mercredi à
l'Assemblée nationale que le gouvernement s'était engagé à
aider les jeunes qui souhaitent organiser des rave parties à
"trouver des terrains adaptés".
"Un terrain adapté, c'est un terrain où il n'y a pas de
population et où ils peuvent organiser leur événement sans
problème", a précisé le ministre de l'Intérieur.
M. Sarkozy répondait à une question du député UDF de la
Marne, Charles de Courson, dont la circonscription accueille
une rave-party lors du week-end du 1er au 4 mai, sur
l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand (Marne).
"La question empoisonne les rapports entre une partie de la
jeunesse et les responsables politiques" depuis dix ans.
"Tous les 1er mai, il y a un teknival sauvage qui rassemble
entre 20.000 et 50.000 jeunes chaque année", a noté M.
Sarkozy.
"Face à cette situation, c'est très simple, nous avons le
choix: soit on fait comme avant, c'est-à-dire qu'on subit,
on envoie au dernier moment les CRS", a-t-il poursuivi.
Alors "les jeunes ne sont pas contents, les populations
concernées sont furieuses, l'ordre public est bafoué et
l'état de droit n'a plus aucune signification".
Pour le ministre de l'Intérieur, "la politique du
gouvernement, c'est justement d'essayer de canaliser les
choses", notamment par une charte signée avec les
organisateurs.
Cette charte prévoit "un engagement d'assurances et un
engagement financier", ainsi que "l'élimination des
déchets", a précisé M. Sarkozy, ajoutant qu'en "cas de
débordements", ce sont les organisateurs "qui assumeront" au
lieu du contribuable.
Par ailleurs, des contrôles d'alcoolémie seront mis en place
"pour que ceux qui rentrent dans leur région après le
teknival puissent être contrôlés en toute sécurité", a-t-il
ajouté, rappelant également son intérêt pour "la lutte
contre la drogue", "un grand problème pour la France".
"Voilà ce qu'on essaie de faire: c'est pas facile mais (...)
c'est mieux que l'inaction d'hier", a-t-il conclu. AP
kb/cb
* jeudi 1 mai 2003, 19h15
25.000 personnes attendues dans la Marne pour le premier
Teknival légal
MARIGNY-LE-GRAND (Marne) (AFP) - Près de 25.000 personnes,
selon les organisateurs, sont attendues de jeudi soir à
dimanche soir sur l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand
(Marne), pour le Teknival 2003, un festival de musique
techno organisé pour la première fois en coordination avec
le ministère de l'Intérieur.
Environ 3000 personnes, dont certaines arrivées dès mercredi
soir, étaient déjà rassemblées jeudi en milieu d'après-midi
sur l'ancienne base désaffectée de l'Otan, peu avant
l'ouverture officielle du festival prévue en début de
soirée, a-t-on appris auprès des gendarmes.
"Nous attendons 15.000 personnes au plus fort du festival,
et 25.000 sur l'ensemble des quatre jours" a déclaré à l'AFP
Lionel, membre du "Collectif des sound systèmes français",
organisateur de l'édition 2003 du Teknival - contraction des
mots techno et festival, avec un K pour le symbole du
courant dur de cette musique.
Le Teknival 2003 est organisé pour la première fois en
concertation avec les autorités préfectorales, en accord
avec le ministère de l'Intérieur. "Nous négocions avec le
gouvernement depuis le mois de septembre" pour trouver un
terrain, a précisé Lionel.
Jusqu'à présent, le festival rassemblait chaque 1er mai
depuis une dizaine d'années, entre 20.000 et 50.000 jeunes
sur des lieux connus au dernier moment, sans aucune
autorisation officielle.
Quelque 330 gendarmes ont été mobilisés pour les quatre
jours du festival, a annoncé jeudi après-midi Jean Daubigny,
le préfet de la région Champagne-Ardenne et de la Marne,
lors d'un point presse à proximité de l'ancien aérodrome.
"Nous ne serions pas là si nous n'avions pas eu des
organisateurs qui ont accepté de discuter, signer et assumer
des responsabilités" a déclaré M. Daubigny. "On a fait des
progrès car on a réussi à communiquer", s'est félicité
l'organisateur Lionel, mais "le progrès sera réel quand au
bout des autres jours tout ce sera bien déroulé", a ajouté
le préfet.
Les gendarmes, présents depuis mercredi soir sur le site et
à 20 km alentour, régulaient la circulation jusqu'à l'ancien
aérodrome et notaient également les plaques minéralogiques
des voitures à leur arrivée, a constaté un journaliste de
l'AFP.
Les organisateurs distribuaient des tracts aux festivaliers
les invitant notamment à respecter l'environnement et le
travail des gendarmes, selon une charte signée avec les
autorités. Des équipes de Médecins du monde et du Service
mobile d'urgences et de réanimation (Smur) étaient également
présentes sur les lieux.
La préfecture a installé sur le site six bennes à ordures de
50 m3 chacune, deux citernes d'eau, 45 toilettes chimiques,
et apporté 2.500 bouteilles d'eau. Un dispositif dont le
coût - 30.000 euros pris en charge par l'Etat - devra être
remboursé par l'organisation comme le stipule la charte.
Le festival est gratuit mais les organisateurs, qui estiment
son coût à 5 euros par personne, comptent sur les donations
des participants.
Une quinzaine d'associations de protection de la nature de
Champagne-Ardenne ont protesté jeudi, contre la tenue du
Teknival sur l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand, "un
espace naturel sensible".
Selon elles, une rave-party organisée au même endroit en
2001 "avait provoqué des dégâts considérables et
irrémédiables sur la flore et la faune. La quasi totalité
des oiseaux avait déserté les lieux pendant plusieurs
semaines, abandonnant leurs couvées, parmi lesquelles des
espèces protégées en France et en Europe".
* jeudi 1 mai 2003, 21h32
Entre 10.000 et 20.000 personnes au Teknival de Marigny
MARIGNY-LE-GRAND (Marne) (AFP) - Entre 10.000 et 20.000
personnes étaient arrivées jeudi à la tombée de la nuit sur
le site du festival de musique techno Teknival 2003 à
Marigny, alors que les voitures que les voitures
continuaient d'affluer, a constaté l'AFP.
Les organisateurs prévoyaient la venue de près de 25.000
personnes pour ce Teknival organisé pour la première fois en
coordination avec le ministère de l'Intérieur.
Plusieurs de dizaines de "sound systems" (murs d'enceintes)
crachaient leur musique en continu le long de deux tarmacs
de cette base désaffectée de l'Otan, arpentés par des foules
de jeunes.
Des équipes de Médecins du monde et du Service mobile
d'urgences et de réanimation (Smur) étaient également
présentes sur le principal tarmac. Une extrémité de celui-ci
a été transformée en parking.
La présence des forces de l'ordre était très discrète, les
gendarmes restant aux abords de la fête. Le préfet de la
région Champagne-Ardenne et de la Marne était présent au PC
sécurité installé à proximité immédiate du camping et des
murs d'enceintes.
La préfecture a installé sur le site six bennes à ordures de
50 m3 chacune, deux citernes d'eau, 45 toilettes chimiques,
et apporté 2.500 bouteilles d'eau. Un dispositif dont le
coût - 30.000 euros pris en charge par l'Etat - devra être
remboursé par l'organisation.
Le festival est gratuit mais les organisateurs, qui estiment
son coût à 5 euros par personne, comptent sur les donations
des participants.
Une quinzaine d'associations de protection de la nature de
Champagne-Ardenne ont protesté jeudi, contre la tenue du
Teknival sur l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand, "un
espace naturel sensible".
Selon elles, une rave-party organisée au même endroit en
2001 "avait provoqué des dégâts considérables et
irrémédiables sur la flore et la faune. La quasi totalité
des oiseaux avait déserté les lieux pendant plusieurs
semaines, abandonnant leurs couvées, parmi lesquelles des
espèces protégées en France et en Europe".
* vendredi 2 mai 2003, Le Monde.
Trois questions à Jean-Jacques Aillagon
En tant que ministre de la culture et de la communication,
avez-vous été associé à la préparation de la réunion qui
s'est tenue, lundi 28 avril au ministère de l'intérieur,
entre Nicolas Sarkozy et les organisateurs de Teknival ?
Bien sûr. C'est moi qui ai pris l'initiative de cette
concertation après l'affaire Astropolis. - NDLR : ce
festival de musiques électroniques, qui a eu lieu en août
2002 près de Brest, a été d'abord interdit par arrêté
municipal.- J'étais intervenu alors auprès de Nicolas
Sarkozy pour que le festival puisse se tenir. J'ai demandé
ensuite que mon ministère soit étroitement associé et que
des groupes de médiation soient constitués dans chacune des
régions. J'adhère totalement au parti pris du ministère de
l'intérieur : la liberté, mais dans la concertation avec les
pouvoirs publics et dans la responsabilité. Il faut que l'on
passe d'une attitude de suspicion à une prise en charge des
problèmes. Il n'y a aucune raison pour qu'on n'y arrive pas.
Votre ministère a-t-il un rôle spécifique à jouer dans ce
dossier ?
Oui. Le ministre de l'intérieur est dans son rôle lorsqu'il
se veut le garant de l'ordre public et de la sécurité des
jeunes. Je suis dans le mien lorsque j'essaie de comprendre
l'importance que revêtent pour eux ces manifestations et le
dynamisme artistique qu'ils y investissent. Le monde des
mouvements musicaux sait qu'il peut trouver chez nous une
atten- tion bienveillante, et nous soutenons les
associations capables de le structurer, comme Technopol. Il
faut parvenir à sortir d'une culture de méfiance mutuelle.
Par essence, le mouvement techno, qui cultive la
clandestinité, semble rétif à tout encadrement, de peur d'y
perdre son âme.
Ce sont en effet des manifestations qui se déploient souvent
en marge du système classique, et leur sens est de ne pas
être totalement intégrable à ce système. J'arrive à
comprendre ce sentiment, mais je comprends aussi les
craintes d'un maire d'une commune où se déroule une
manifestation : sa responsabilité est engagée. Je crois
qu'un compromis est possible. Si chacun campe sur ses
positions, on n'aboutira qu'à des drames. L'été arrive, nous
allons entrer dans la saison des raves et, nous le savons
bien, des "free". L'organisation de Teknival constituera un
test pour chacun.
Propos recueillis par Bruno Lesprit
* vendredi 2 mai 2003, 12h11
Musique techno: premier Teknival légal à Marigny, dans la
Marne
MARIGNY-LE-GRAND (Marne) (AFP) - Entre 10.000 et 20.000
personnes étaient arrivées jeudi à la tombée de la nuit sur
le site du festival de musique techno Teknival 2003 à
Marigny, alors que les voitures continuaient d'affluer.
Les organisateurs prévoyent la venue de près de 25.000
personnes pour ce Teknival organisé pour la première fois en
coordination avec le ministère de l'Intérieur.
Plusieurs de dizaines de "sound systems" (murs d'enceintes)
crachaient leur musique en continu le long de deux tarmacs
de cette base désaffectée de l'Otan, arpentés par des foules
de jeunes. Des équipes de Médecins du monde et du Service
mobile d'urgences et de réanimation (Smur) étaient également
présentes sur le principal tarmac. Une extrémité de celui-ci
a été transformée en parking.
La présence des forces de l'ordre était très discrète, les
gendarmes restant aux abords de la fête. Le préfet de la
région Champagne-Ardenne et de la Marne était présent au PC
sécurité installé à proximité immédiate du camping et des
murs d'enceintes. La préfecture a installé sur le site six
bennes à ordures de 50 m3 chacune, deux citernes d'eau, 45
toilettes chimiques, et apporté 2.500 bouteilles d'eau. Un
dispositif dont le coût - 30.000 euros pris en charge par
l'Etat - devra être remboursé par l'organisation.
Le festival est gratuit mais les organisateurs, qui estiment
son coût à 5 euros par personne, comptent sur les donations
des participants. "Nous attendons 15.000 personnes au plus
fort du festival, et 25.000 sur l'ensemble des quatre jours"
a déclaré Lionel, membre du "Collectif des sound systèmes
français", organisateur de l'édition 2003 du Teknival -
contraction des mots techno et festival, avec un K pour le
symbole du courant dur de cette musique.
Jusqu'à présent, le festival rassemblait chaque 1er mai
depuis une dizaine d'années, entre 20.000 et 50.000 jeunes
sur des lieux connus au dernier moment, sans aucune
autorisation officielle.
Une quinzaine d'associations de protection de la nature de
Champagne-Ardenne ont protesté jeudi, contre la tenue du
Teknival sur l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand, "un
espace naturel sensible". Selon elles, une rave-party
organisée au même endroit en 2001 "avait provoqué des dégâts
considérables et irrémédiables sur la flore et la faune. La
quasi totalité des oiseaux avait déserté les lieux pendant
plusieurs semaines, abandonnant leurs couvées, parmi
lesquelles des espèces protégées en France et en Europe".
* vendredi 2 mai 2003, 16h03
Cohabitation en bonne intelligence sur le premier Teknival
légal
MARIGNY-LE-GRAND (Marne) (AFP) - Les raveurs, venus en
nombre, et les autorités présentes au premier festival de
musique techno organisé en coordination avec le ministère de
l'Intérieur sur l'ancien aérodrome de Marigny, cohabitaient
en bonne intelligence dans les premières heures du Teknival.
"C'est pas un vrai Tekos (Teknival, ndlr), mais on se marre
bien", affirmait un "teufeur", surnommé Kious. La présence
discrète des forces de l'ordre tout autour des lieux n'a
découragé personne. Les possesseurs de "sons" s'avouaient
soulagés de ne pas encourir le risque de se faire confisquer
leur matériel. "C'est galère quand ça arrive, ça coûte trop
cher. Là on est tranquille avec ça", confiait Jérôme.
Au contraire, la publicité faite à l'événement a attiré une
foule, y compris de curieux, qui a dépassé les estimations
des organisateurs. 10.000 à 20.000 personnes étaient sur
place des les premières heures du Teknival, prévu jusqu'à
dimanche soir, et le flot de véhicules était ininterrompu.
A l'intérieur, aucune animosité. Le ministre de l'Intérieur
Nicolas Sarkozy était gentiment caricaturé sur une toile
blanche. Mais plutôt que de mettre l'accent sur son dialogue
avec le mouvement techno, les jeunes "teufeurs" préférent
critiquer "l'Etat policier".
Gendarmes et amateurs de techno se sont en fait peu croisés.
330 hommes patrouillaient jeudi soir dans un rayon d'une
trentaine de kilomètres autour de l'événement, pour quelques
contrôles d'alcoolémie, des inspections de véhicules par des
chiens renifleurs, et la régulation de la circulation.
"Dès le deuxième jour (vendredi) il y aura beaucoup plus de
contrôles. On veut faire attention à ceux qui repartent", a
déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Michel Coste. Au coeur
du Teknival, aucun képi n'est visible, en vertu de l'accord
entre organisateurs et autorités. Certains jeunes s'y
livrent au trafic d'ecstasy ou de cannabis avec une
discrétion toute relative.
Installées dans leur PC sécurité à environ 500 mètres en
retrait du Teknival, les autorités (préfecture, gendarmerie,
pompiers, Sécurité civile) se sont abritées de la musique
derrière un ingénieux mur de paille. Il mesure plus de 3
mètres de haut et étouffe les battements incessants de la
techno.
Le folklore des raveurs fait tantôt bondir, tantôt sourire
les pompiers qui patrouillent en jeep au milieu de la foule.
Ce sont les boutiques d'artisanat, les images psychédéliques
projetées sur écrans, les jongleurs de feu, les décors de
tags. "Il faut faire attention, avec leur musique ils
n'entendent même pas le bruit du moteur", explique le
conducteur.
Il y a ces foules qui arpentent le tarmac, et puis il y a
ceux qui dansent. Sur plus d'un kilomètre, les battements se
mêlent avec un rythme implacable. Agglutinés aux enceintes,
tous dirigés vers elles, les raveurs habitués dansent les
pieds campés au sol, criblés de piercings.
* Edition du Vendredi 02 Mai 2003, La Voix du Nord.
Musique
Il a débuté hier soir sur un ancien aérodrome de la Marne
Premier Teknival légal : 25 000 « ravers » attendus
PRÈS de 25 000 personnes, selon les organisateurs, sont
attendues depuis hier et jusqu'à dimanche soir sur l'ancien
aérodrome de Marigny-le-Grand (Marne), pour le Teknival
2003, un festival de musique techno organisé pour la
première fois en coordination avec le ministère de
l'Intérieur.
Entre 10 000 et 20 000 « ravers », certains arrivés dès
mercredi soir, selon les gendarmes, se trouvaient hier à la
tombée de la nuit, sur l'ancienne base désaffectée de
l'OTAN.
Plusieurs de dizaines de « sound systems » (murs
d'enceintes) crachaient leur musique en continu le long de
deux tarmacs, arpentés par des foules de jeunes.
Des équipes de Médecins du monde et du Service mobile
d'urgences et de réanimation (SMUR) étaient également
présentes sur le principal tarmac.
« L'Etat aide les jeunes »
Le Teknival, qui se déroule chaque année autour du 1er mai
sur des lieux différents, a été organisé pour la première
fois en concertation avec les autorités préfectorales, en
accord avec le ministère de l'Intérieur.
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avait assuré
mercredi, à l'Assemblée nationale, que l'Etat « aide les
jeunes à trouver des terrains adaptés » pour organiser des
rave-parties, en réponse à une question du député UDF de la
Marne Charles de Courson.
Hier matin, des gendarmes régulaient la circulation aux
abords de l'ancien aérodrome de Marigny-le-Grand et notaient
les plaques minéralogiques des voitures arrivant pour le
festival.
Les organisateurs distribuaient des tracts aux festivaliers,
les invitant notamment à respecter l'environnement et le
travail des gendarmes.
La préfecture a installé sur le site six bennes à ordures de
50 m³ chacune, deux citernes d'eau, 45 toilettes chimiques,
et apporté 2 500 bouteilles d'eau. Un dispositif dont le
coût - 30 000 ¤ pris en charge par l'Etat - devra être
remboursé par l'organisation.
* Edition du Vendredi 02 Mai 2003, TF1.fr.
Un premier Teknival légal et jovial
Entre 10.000 et 20.000 personnes participent au festival de
musique techno Teknival 2003 à Marigny-le-Grand, dans la
Marne.
Les raveurs, venus en nombre, et les autorités présentes au
premier festival de musique techno organisé en coordination
avec le ministère de l'Intérieur sur l'ancien aérodrome de
Marigny, cohabitaient en bonne intelligence. "C'est pas un
vrai Tekos (Teknival, ndlr), mais on se marre bien",
affirmait un "teufeur", surnommé Kious. La présence discrète
des forces de l'ordre tout autour des lieux n'a découragé
personne. Les possesseurs de "sons" s'avouaient soulagés de
ne pas encourir le risque de se faire confisquer leur
matériel. "C'est galère quand ça arrive, ça coûte trop cher.
Là on est tranquille avec ça", confiait Jérôme.
Au contraire, la publicité faite à l'événement a attiré une
foule, y compris de curieux, qui a dépassé les estimations
des organisateurs. 10.000 à 20.000 personnes étaient sur
place des les premières heures du Teknival, prévu jusqu'à
dimanche soir, et le flot de véhicules était ininterrompu.
A l'intérieur, aucune animosité. Le ministre de l'Intérieur
Nicolas Sarkozy était gentiment caricaturé sur une toile
blanche. Mais plutôt que de mettre l'accent sur son dialogue
avec le mouvement techno, les jeunes "teufeurs" préférent
critiquer "l'Etat policier".
Gendarmes et amateurs de techno se sont en fait peu croisés.
330 hommes patrouillaient jeudi soir dans un rayon d'une
trentaine de kilomètres autour de l'événement, pour quelques
contrôles d'alcoolémie, des inspections de véhicules par des
chiens renifleurs, et la régulation de la circulation.
Un mur de paille
Au coeur du Teknival, aucun képi n'est visible, en vertu de
l'accord entre organisateurs et autorités. Certains jeunes
s'y livrent au trafic d'ecstasy ou de cannabis avec une
discrétion toute relative.
Installées dans leur PC sécurité à environ 500 mètres en
retrait du Teknival, les autorités (préfecture, gendarmerie,
pompiers, Sécurité civile) se sont abritées de la musique
derrière un ingénieux mur de paille. Il mesure plus de 3
mètres de haut et étouffe les battements incessants de la
techno.
Le folklore des raveurs fait tantôt bondir, tantôt sourire
les pompiers qui patrouillent en jeep au milieu de la foule.
Ce sont les boutiques d'artisanat, les images psychédéliques
projetées sur écrans, les jongleurs de feu, les décors de
tags.
"Il faut faire attention, avec leur musique ils n'entendent
même pas le bruit du moteur", explique le conducteur. Et
encore moins les commentaires qui fusent. "Ah les
tronches!", s'exclame un jeune pompier. "Il y a énormément
de chiens dangereux, des première catégorie qui se baladent
sans muselière. C'est pas du chihuahua", selon un autre.
"Ils ont leur mixture dans leur bouteille en plastique.
C'est du chargé", affirme un troisième. Il y a ces foules
qui arpentent le tarmac, et puis il y a ceux qui dansent.
Sur plus d'un kilomètre, les battements se mêlent avec un
rythme implacable.
* vendredi 3 mai 2003, Le Monde.
Le Teknival veut se déchaîner en toute légalité
Pour la première fois, le festival techno du 1er mai sera
organisé en concertation avec le ministère de l'intérieur.
Une tentative qui contraste avec le jeu de cache-cache
auquel se livrent depuis dix ans les adeptes des raves ou
des "free parties" et les autorités en France.
La concentration de deux mots - techno et festival -
agrémentée du graphisme du K, symbole de la tendance dure de
la musique électronique (le hardcore), a donné naissance au
nom Teknival, invention britannique. Le premier de ces
rassemblements de sound-systems (un groupe de DJ et leur
sono ambulante) a eu lieu en France, il y a dix ans tout
juste, près de Beauvais (Oise).
Depuis, le Teknival du 1er mai a traditionnellement donné le
coup d'envoi de la saison d'été pour les adeptes des free
parties (raves gratuites et ouvertes à tous).
L'an dernier, le Teknival du 1er mai avait rassemblé sans
incident 20 000 personnes entre carrières de sable et champs
de maïs à Mer (Loir-et-Cher). Pour l'édition 2003, du 1er au
5 mai, le site a déjà été choisi, mais demeurera secret
jusqu'à son annonce, jeudi soir, sur Internet et par
Infoline.
Tout a été fait en concertation avec le ministère de
l'intérieur et les autorités locales : c'est une première,
inimaginable encore il y a quelques mois, dont pourra se
féliciter Nicolas Sarkozy si, à l'issue des cinq jours de
fête, aucun incident majeur n'est à déplorer. Cette édition
2003 pourrait ainsi marquer la fin d'un long jeu de
cache-cache avec des autorités hostiles à ce type de
manifestations sauvages. Avec, en point d'orgue, le décret
du 3 mai 2001 pris par Daniel Vaillant, alors ministre de
l'intérieur du gouvernement Jospin, "relatif à certains
rassemblements festifs à caractère musical" - une façon tout
administrative de qualifier les free parties.
Clandestin jusqu'à ce jour, le mouvement free alterne depuis
toujours revendications libertaires et désir de
reconnaissance artistique. Apparu au début des années 1990 à
la faveur d'un mouvement house et techno naissant, le
mouvement free fête, avec le Teknival, ses dix ans
d'activisme sur le territoire français. Parallèlement aux
raves payantes, immenses fêtes organisées dans des hangars,
usines désaffectées ou champignonnières souterraines, les
free-parties se déroulent alors chaque week-end, le plus
souvent en région parisienne ou dans le sud de la France.
Dans un cas comme dans l'autre, une voiture et beaucoup de
patience sont indispensables pour accéder à ces soirées.
Entre hédonisme et plaisir de la transgression, ravers et
free-parteux célèbrent avant tout la danse sans contrainte
de lieu ni de temps. DJ Kraft, membre du sound-system
Impakt-Technokrates, se souvient d'un public hétérogène :
"Le formatage et la séparation des styles sont venus
ensuite. Les hardcoreux dans les free, la trance dans les
soirées rave Gaïa, la house dans les clubs."
L'arrivée des travellers anglais, ces nomades rompus à un
mode de vie alternatif, en marge de la so- ciété de
consommation, change la donne. Ils ont créé outre-Manche des
Teknivals géants - jusqu'à 50 000 personnes - avant la
répression thatchérienne. En 1993, le Teknival de Beauvais,
plus radical, plus politique, marque la rupture avec la
scène free existante. Il est le point de départ d'un
phénomène exponentiel, jusqu'au Teknival de Marigny (Marne)
qui a réuni plus de 40 000 personnes en 2001.
"Les free se sont développées naturellement puisque c'était
la seule alternative pour faire des raves, explique DJ
Kraft. En plus c'était bon esprit, gratuit, sauvage, pas de
sécurité, par d'horaires, pas de sélection. Je me suis
éclaté et je pense que plein de mômes ont continué de s'y
retrouver ces trois dernières années, même si
personnellement je trouvais cela plus médiocre en termes de
musique et d'image."
Les médias, en particulier la télévision, ont souvent
stigmatisé les free parties , rassemblements dans la boue et
réservoirs de drogue, parfois à tort, parfois avec raison,
mais toujours en occultant une forme musicale riche, puisque
née d'un terrain d'expérimentation extrême. Certains
artistes ou organisateurs campent définitivement dans les
marges du circuit free alternatif (échange de musique,
autoproduction), d'autres se professionnalisent, par envie
de toucher un autre public. C'est le cas d'UWE (Uncivilized
World Entertainment), dont le label de disques puise dans la
scène free bon nombre d'artistes.
Ancrée dans la culture indus (rock industriel) et techno
extrême, une première génération de free parties a lancé des
artistes tels que Manu le Malin (Le Monde du 8 juillet
2002), Boucles étranges, 69DB. Ainsi que des labels comme
Expressillon et des styles comme la hardtek ou le breakcore
(core, pour extrême), formes aujourd'hui considérées comme
classiques dans ce royaume de l'éphémère.
L'histoire des free parties regorge de sound-systems
d'importance majeure, parfois boudés par les plus jeunes
pour avoir mis un pied dans la production de CD ou les
soirées en clubs. C'est le cas des Heretiks, Gelstat, Z
Noize, excellents sound-systems entendus par exemple au
festival Astropolis à Keroual (Finistère) en 2002.
Le milieu des free parties est vivant : boutiques de
disques, Internet fourmillent d'info de contact sur ce monde
qui préfère les squats, les friches ou les clairières
isolées pour s'exprimer. Les sites foisonnent de forums, où
sont discutés les soirées, et les aspects sociopolitiques du
mouvement (la gratuité, le refus des règlements).
Mais le mouvement a aussi évolué au gré des modes et des
envies. Dernier rejeton en date : la nartech, qualifiée de
"décérébrée" par les caciques des free parties. Mélange
ultra accéléré de hardtechno et de ragga, la nartech est
définie par les connaisseurs comme de la musique pour "petit
pois" - le jeune public des free qui porte l'uniforme
kaki-capuche, raillé pour son conformisme dans
l'anticonformisme.
Benoît Massard, du Collectif des sound-systems, qui a décidé
de jouer le jeu de la légalité, admet une baisse de la
diversité musicale dans les free parties, qu'il attribue à
"la crainte de voir son matériel saisi" . L'an dernier, le
Réseau Voltaire, une association d'avocats, avait proposé à
L663, l'un des multiples comités de lutte contre
l'amendement Mariani, de déclarer les free parties comme des
manifestations. "Si l'on rajoute sur le flyer la phrase "Non
à la peine de mort", déclarait Me Alexandre de Perlinghi au
magazine Trax, il ne s'agit plus d'un "rassemblement musical
exclusivement festif". Dans ce cas, la préfecture doit
assurer le maintien de l'ordre, mais aussi le nettoyage du
site. Un avantage, contre l'inconvénient de devoir danser
entre les cars de CRS.
Odile de Plas et Véronique Mortaigne
Sur Internet, www.icilombre.org : agenda, comptes rendus de
soirées, extraits sonores et forums très animés ;
www.freetekno.fr : le site le plus célèbre du mouvement
free, une multitude des liens proposés ; http://3boom.net :
les dernières informations du collectif des sound-systems.
Magasins de disques : Hokus Pokus (hardcore), boulevard
Richard-Lenoir, Paris-11e. Spénoïde (breakcore), 3, rue
Saint-Ambroise, Paris-11e.
L'histoire des raves et des "free parties" en France
1989-1992 : Un an après le Summer of Love britannique, la
France découvre les raves et la techno dans des entrepôts,
péniches ou carrières abandonnées. Free parties et petites
raves payantes se côtoient. En 1992, le journal Libération
organise sa rave à l'Arche de la Défense.
1993-1995 : Fête de la musique techno au Palais de Tokyo à
Paris. Juillet 1993, le premier Teknival français est
organisé à Beauvais par des nomades technophiles anglais,
les Spiral Tribes. Ils sont poursuivis dans leur pays par
Margaret Thatcher, qui fait voter en 1994 la Criminal
Justice Bill interdisant tout rassemblement de plus de 100
personnes sur des rythmes répétitifs. La soirée légale Oz
est interdite à Amiens. En 1995, Boréalis investit en toute
légalité les Arènes de Nîmes.
1996-1998 : Les soirées officielles subissent la foudre des
autorités. Polaris est interdite à Lyon en 1996. La rave
D-Mention 97 frôle l'annulation. Les free parties se
développent, attisées par le climat de répression. En 1997,
1998, Boréalis rassemble 20 000 personnes à Montpellier,
Astropolis 10 000 au manoir de Kériolet, à Concarneau. Le
Sud vit au rythme des teknivals tout l'été. Appartition des
free parties en marge de festivals officiels.
1999-2001 : Les festivals officiels connaissent leur apogée
et les premières déconvenues. En 2001, le Teknival du 1er
mai rassemble 40 000 personnes à Marigny (Marne) sur
d'anciens terrains militaires. La police intervient. En
juillet, le député du Vaucluse Thierry Mariani (UMP) propose
un amendement interdisant les free parties. Le Collectif des
sound-systems proteste.
2002 : Le Teknival du 1er mai rassemble 20 000 personnes à
Mer (Loir-et- Cher) sous haute surveillance. Les saisies de
matériel se multiplient. Le 3 mai, Daniel Vaillant, ministre
de l'intérieur, publie un décret qui soumet les free parties
à une déclaration préalable auprès de la préfecture. En août
2002, le col de Larche (Alpes-de-Haute-Provence), est envahi
par 5 000 ravers contestataires. La police bloque l'accès au
col. En septembre, les discussions s'ouvrent avec le
ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy. Une période test
est prévue jusqu'à la fin de l'année. Deux Teknivals
semi-légaux sont organisés près de Rennes et Marseille. Des
médiateurs sont mis en place dans chaque département.
2003 : 1er mai 2003 : premier Teknival légal, après une
réunion préparatoire le 28 avril au ministère de
l'intérieur.
* samedi 3 mai 2003, Libération.
Party plus très free
Dans la Marne, premier Teknival organisé en coordination
avec les autorités. Plus encadré. Moins spontané.
«Le système nous a mis le grappin dessus. On est à un
tournant «pour la techno.» Christophe, teufeur Marigny
(Marne) envoyé spécial
Les gens déambulent entre les sound systems, et c'est une
immense vague. De loin, on dirait une grande foire. Avec une
musique bien plus forte. A Marigny (Marne), sur une base
désaffectée de l'Otan, le Teknival 2003 dure depuis jeudi,
organisé en coordination avec le ministère de l'Intérieur.
Et c'est une quasi-première.
Il y a des «sons» alignés, avec devant des teufeurs
déhanchés. Bière, monbazillac ou veuve-cliquot, les
bouteilles sont de toutes les classes sociales. Les pétards
aussi. Ceux qui les consomment ont souvent la banane, ou le
sourire béat. On attend 25 000 personnes pendant tout le
week-end. A l'entrée, la «sécurité» demande une «donation».
Une participation financière à la manifestation, dont le
coût, pour les organisateurs, est évalué à 170 000 euros. Un
des signes du changement.
«Piège». Moksa est un des instigateurs de cette nouvelle
donne. «On est en négociation avec Sarkozy depuis septembre,
on y met du nôtre, ils y mettent du leur. Nous, on a tout à
y gagner, la pérennité du truc, et montrer aux élus locaux
qu'on peut s'organiser, débloquer les mentalités.» Et
apparemment, l'image est importante. «Un Teknival pas
autorisé, ça peut déranger les gens, explique, à l'entrée,
Nicolas. Avant c'était plus fragile, on ne pouvait pas
apporter une sécurité, ni éviter des rumeurs comme quoi on
était délinquants.» Premiers résultats tangibles : les
voitures ne vont pas sur le dance-floor (la zone de son).
Des toilettes chimiques (45), deux citernes d'eau, six
bennes à ordu res 50 m3 chacune ont été installées avant
l'arrivée des teufeurs. Les pompiers ont moins de mal que
d'habitude à avancer... Un peu moins de bordel. Quoique...
Il y a toujours des sacs poubelles qui craquent sous les
roues des camionnettes. Mais, pour Médecins du monde,
l'organisation y gagne. «Le site est moins chaotique au
niveau hygiène», dit Benjamin, qui avoue aussi ne pas
ressentir «l'animosité de base, antiflic, ou la menace qui
plane. Les gens qu'on voit ici, je les sens beaucoup plus en
paix.» Une jeune fille passe avec un tee-shirt «fuck the
sécurité».
Les teufeurs sont partagés. Comme Jan qui trouve que ça perd
en «spontanéité», qu'il y a désormais «trop de touristes» et
de gens qui n'ont rien à faire là-dedans, qui ne comprennent
pas le but ultime de la fête et qui viennent ici «comme dans
un cirque». Brieuc, lui, a peur d'être «mis sur des rails»
d'un «piège qui se referme». Quel piège ? Qu'il n'y ait
«plus jamais de fête libre». Il y a ceux qui pensent qu'il
faut avancer. Julien ne se rend même pas compte que c'est
«organisé», trouve que c'est une des meil leures «teufs» au
niveau des sons les organisateurs attendent 91 sound
systems pour le week-end et Christophe, fataliste, dit :
«C'est le système qui nous a mis le grappin dessus. On est à
un tournant pour la techno.» Il dit aussi : «Je trouve ça
bien. Il y a une assurance de ne pas se faire emmener par
les flics.» Des teufeurs dorment, d'autres mangent «salade
de riz, corn flakes, quatre-quarts Nutella».
«Se lâcher». Moksa a du boulot. Mais il pense être sur la
bonne voie. «On voit notre intérêt dans le fait de
collaborer avec les autorités. Sans pression répressive, on
peut vraiment se lâcher, prévoir des choses par rapport à
l'endroit.» A Gaye, commune limitrophe, le maire convient
qu'il ne dort pas à cause du bruit. Cela se passe mieux
qu'il y a deux ans. Même s'il y a encore des plaintes pour
les cultures écrasées... Les gendarmes, qui multiplient les
contrôles, en con viennent aussi : «Lundi, il sera temps de
faire le bilan.».
* samedi 4 mai 2003, La Voix du Nord, édition Marne.
Teknival Les amis de la nature protestent
Rave-party : c'est dans la Marne. On parlait de Samoussy
pour...
* samedi 03 mai 2003, Le Parisien :
Sécurité
Déjà 20 000 jeunes au premier festival techno autorisé
Marigny (Marne)
OFFICIELLEMENT, c'est leur premier rendez-vous. Ravers et
gendarmes se sont « retrouvés » à l'aérodrome de Marigny
(Marne) pour le premier festival de musique techno,
Teknival, organisé en coordination avec le ministère de
l'Intérieur. Dès le début de ce rassemblement, qui se
poursuivra jusqu'à dimanche soir, près de 20 000 personnes
étaient présentes sur place jeudi soir. Sur cette base
désaffectée de l'Otan, entre les pistes d'atterrissage et
les champs, des dizaines de scènes, baptisées sound-system,
ont pu se mettre en place sans se précipiter et sans
craindre de voir leur matériel saisi. Didier est arrivé
vendredi matin de Bordeaux avec huit amis. « Pour ceux qui
tiennent un sound-system comme nous, c'est plutôt bien que
ce soit autorisé. On a le temps de poser notre matériel. Le
point négatif c'est que certains viennent se faire de
l'argent. » A 33 ans, Didier évolue dans le milieu des raves
depuis sept ans. « Les gendarmes devraient filtrer et éviter
à des gamins de 16 ans de se mettre dans des états
pitoyables. Car c'est nous qui payons les pots cassés.
Depuis un an, on ne pouvait plus jouer. Et quand tu as du
matériel à 45 000 ¤ tu ne prends pas le risque de te le
faire confisquer », confie-t-il. La présence de 330
gendarmes tout au long du week-end posait peu de problèmes
aux participants. Gérant le flux des voitures, prévoyant
quelques contrôles d'alcoolémie et fouilles de véhicules
autour du site, les gendarmes n'ont pas franchi les limites
du Teknival. Seuls les pompiers et les équipes de la
protection civile ont pu implanter un poste de commandement.
Gendarmes ou pas, les dealers haranguaient le client dès
l'entrée. Pour beaucoup, la drogue est indissociable de la
fête. « Je prends de la drogue mais je gère. Evidemment, il
y a des moments où tu planes et tu ne contrôles rien. Mais
je ne fais pas n'importe quoi », raconte un jeune.
« Retour aux sources » Vendredi soir, un jeune homme d'une
vingtaine d'années était transporté à l'hôpital après s'être
fait rouler dessus par une camionnette. Ses jours ne sont
pas en danger. Le sous-préfet d'Epernay, Francine Prime,
présente sur les lieux au moment de l'évacuation, rappelait
les engagements pris par les organisateurs. « Ils devront
veiller à la sécurité des biens, des personnes et du site.
Il y a quelques jours, nous avons étudié ensemble un plan
des 278 hectares. Nous leur avons indiqué les endroits
protégés. Mais avec 25 000 personnes attendues, on ne peut
pas être derrière tout le monde », ajoutait-elle, prudente.
Après dix ans de « clandestinité », ce premier Teknival «
autorisé » ressemblait finalement à tous les autres. Murs
d'enceintes géants, son électronique, les jeunes se croisent
dans la pénombre, une bière ou un joint à la main, tous sous
le même uniforme : casquette, treillis kaki de rigueur et
pull à capuche. On n'est pas là pour séduire. « C'est un peu
le bivouac. Le retour aux sources. Ici, il n'y a aucune loi.
On parle toujours des morts et de la drogue. Mais vu le
nombre de personnes qui se regroupent sur un même site, il
n'y a pas plus de danger qu'ailleurs », commente Raphaël. A
21 ans, lui et ses trois camarades se méfient des accords
préfectoraux. « Ils veulent avoir la mainmise sur le
mouvement. Il faut que ça reste gratuit, sauvage. J'ai peur
que ça nuise à l'ambiance et à l'esprit des raves », ajoute
Hervé, fraîchement arrivé de Brest pour trois jours et trois
nuits de techno.
MARIGNY (MARNE), HIER. Le Teknival, qui doit se tenir
jusqu'à dimanche soir, a commencé dans une ambiance plutôt
bon enfant.
Marie Ottavi
* dimanche 4 mai 2003, 17h58
Le premier Teknival légal français s'achève sans incident
majeur
PARIS (AP) - Entre 4.000 à 5.000 personnes se trouvaient
toujours dimanche en fin d'après-midi sur l'ancien aérodrome
de Marigny-le-Grand (Marne), où s'achevait le premier
Teknival légal français, a annoncé le préfecture de la
Marne, Jean Daubigny.
La "rave party" géante organisée du 1er mai au 4 mai, en
concertation avec le ministère de l'Intérieur et la
préfecture, a réuni à son point culminant quelques 40.000
"teufeurs", fans de musique électronique et de techno.
Dès dimanche matin, les festivaliers ont commencé à quitter
en masse ce site de 278 hectares doté de zones naturelles
d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF),
tandis que les organisateurs démontaient peu à peu leurs
"sounds systems" (murs d'enceinte) et ramassaient les
déchets.
Pour le préfet Daubigny, ce premier festival légal en France
marque "un début de dialogue" entre les amateurs de musique
techno et les pouvoirs publics.
"Ce dialogue qui a commencé à se nouer dit aux jeunes qu'ils
ont droit à une expression musicale de leur génération",
a-t-il déclaré à l'Associated Press. "De leur côté, ils
s'apercoivent qu'il est légitime que les services de la
République soient présents (...) pour leur dire ce que l'on
peut faire et ce que l'on ne peut pas faire".
Côté sécurité, ce Teknival traditionnel du 1er mai s'est
déroulé sans incidents majeurs. Dimanche à 17h, le
lieutenant-colonel Michel Coste, commandant des 330
gendarmes déployés durant les quatre jours de festival, ne
signalait qu'un unique accident de circulation, ayant fait
un blessé léger et des dégâts matériels.
Autres phénomènes courants lors des teknivals: les vols à la
roulotte perpétrés sur les véhicules des festivaliers et les
dégâts causés aux cultures et champs agricoles, malgré les
avertissements des organisateurs. "Et l'on a continué à
utiliser de la drogue et de l'alcool sur ce festival", a
également déploré M. Daubigny.
Pendant les trois jours de festival, une information
préventive sur la consommation d'alcool et de drogues avait
été distribuée aux jeunes, qui pouvaient notamment faire un
test d'alcoolémie à l'antenne de l'association Médecins du
monde avant de quitter le site.
La préfecture a également prévenu les festivaliers que des
contrôles répressifs seraient pratiqués dans un rayon de
30km autour du site, conseillant aux jeunes rester sur place
tant qu'ils ne sont pas en état de conduire. AP
kb/mw
* dimanche 4 mai 2003, 18h59
Déroulement sans encombre du premier Teknival légal à
Marigny
MARIGNY-LE-GRAND (AFP) - Le premier Teknival légal, qui a
rassemblé en trois jours à Marigny-Le-Grand (Marne) entre
40.000 et 45.000 personnes, selon les organisateurs, s'est
achevé dimanche sans incident, laissant entrevoir une
nouvelle génération de raves, encadrées de manière plus
professionnelle.
Ce festival de musique techno s'est déroulé pour la première
fois en coordination avec le ministère de l'Intérieur.
"C'est très satisfaisant, tout le monde est très content", a
déclaré à l'AFP Lionel, membre du "Collectif des sound
systèmes français", organisateur de l'édition 2003 du
Teknival.
Jean Daubigny, le préfet de la région Champagne-Ardenne et
de la Marne, a pour sa part salué la responsabilisation des
organisateurs lors de cette édition.
Un regret cependant dans la bouche des participants: la
professionnalisation de la fête, annihilant son côté
"spontané" et un certain esprit "teufeur".
"On se fait un peu rattraper par le système", constate
Steve, venu d'Orléans.
Ce premier Teknival légal, organisé sur une base désaffectée
de l'Otan, a vu apparaître des "sound systems" (murs
d'enceintes) plus imposants, bien éloignés du matériel
amateur qu'utilisaient les teufeurs il y a quelques années.
Jusqu'à présent, le festival rassemblait chaque 1er mai
depuis une dizaine d'années entre 20.000 et 50.000 jeunes
sur des lieux connus au dernier moment, sans aucune
autorisation officielle.
La légalisation du Teknival est allée de pair avec un
encadrement plus efficace, évitant les précédents dérapages.
Tout au long du festival, des équipes de Médecins du monde
et du Service mobile d'urgences et de réanimation (Smur)
étaient présentes sur le tarmac, tandis que 330 gendarmes
surveillaient, discrètement, les abords de la fête.
Médecins du Monde distribuait dimanche matin des alcootests
aux participants sur le départ. Les gendarmes ont quant à
eux mis en place six points de contrôle sur un rayon de 15 à
20 km autour du site pour contrôler l'alcoolémie et l'usage
de stupéfiants des automobilistes quittant le festival.
Dès dimanche matin, organisateurs et participants ont
commencé à démonter le matériel et nettoyer les alentours,
rassemblant les poubelles en plusieurs tas.
La préfecture avait installé sur le site six bennes à
ordures de 50 m3 chacune, deux citernes d'eau, 45 toilettes
chimiques, et apporté 2.500 bouteilles d'eau.
Un dispositif dont le coût fait l'objet d'une charte, signée
avec l'Etat, par laquelle les organisateurs s'engagent à
assumer tous les frais, comptant sur les donations des
participants.
Le député de la Marne Charles-Amédée de Courson (UDF) avait
protesté vendredi après le refus des responsables du
Teknival de signer également une charte au niveau local qui
les engage à payer les frais de mobilisation des pompiers,
évalués à 50.000 euros.
M. de Courson, qui est aussi président du conseil
d'administration du SDIS (service départemental d'incendie
et de secours) de la Marne, a regretté qu'en l'absence de
signature de cette charte, le préfet ait dû réquisitionner
les services des pompiers, la facture revenant alors à
l'Etat.
* dimanche 4 mai 2003, TF1.fr
Teknival : ravers et autorités satisfaits
Le premier Teknival légal s'est achevé dimanche après-midi
sans incident. Un succès qui laisse entrevoir une nouvelle
génération de rassemblements techno, encadrés de manière
plus professionnelle.
"C'est très satisfaisant, tout le monde est très content".
Lionel, membre du "Collectif des sound systems français",
organisateur de l'édition 2003 du Teknival, s'est montré
très heureux dimanche soir à la fin du rassemblement techno
sur l'ancienne base militaire de Marigny-Le-Grand, dans la
Marne. De son côté, Jean Daubigny, le préfet de la région
Champagne-Ardenne et de la Marne, a salué la
responsabilisation des organisateurs.
Le 1er Teknival "légal" et donc considéré comme un succès.
Jusqu'à présent, le festival rassemblait chaque 1er mai
depuis une dizaine d'années entre 20.000 et 50.000 jeunes
sur des lieux connus au dernier moment, sans aucune
autorisation officielle.
Un regret cependant dans la bouche des participants : la
professionnalisation de la fête, annihilant son côté
"spontané" et un certain esprit "teufeur". "On se fait un
peu rattraper par le système", constate Steve, venu
d'Orléans. Ce premier Teknival légal a également vu
apparaître des "sound systems" (murs d'enceintes) plus
imposants, bien éloignés du matériel amateur qu'utilisaient
les teufeurs il y a quelques années.
Dérapages évités
La légalisation du Teknival est allée de pair avec un
encadrement plus efficace, évitant les précédents dérapages.
Tout au long du week-end, des équipes de Médecins du monde
et du Service mobile d'urgences et de réanimation étaient
présentes sur le tarmac, tandis que 330 gendarmes
surveillaient, discrètement, les abords de la fête.
Médecins du Monde a distribué dimanche matin des alcootests
aux participants sur le départ. Les gendarmes ont quant à
eux mis en place six points de contrôle sur un rayon de 15 à
20 km autour du site pour contrôler l'alcoolémie et l'usage
de stupéfiants des automobilistes quittant le festival.
* lundi 5 mai 2003, Musique Actus.
5/5/2003 - Teknival de Marigny
La Marne accueillait ce week-end l'un des premiers teknivals
autorisés. Aucun incident n'était à déplorer hier.
[Teknival de Marigny] Ils ont été des dizaines de milliers à
se retrouver à Marigny-le-Grand tout au long du week-end
pour bouger aux sons de la musique techno, à l'occasion d'un
teknival géant. Cette manifestation était organisée dans les
règles, en collaboration avec le Ministère de l'Intérieur,
qui avait mobilisé plus de 300 policiers aux abords des
champs qui accueillaient les 'teufeurs'. Les forces de
l'ordre sont toutefois restées discrètes, se contentant
d'entourer les lieux, sans afficher leur présence au coeur
de la fête. Aucun incident n'était à déplorer dans la
journée d'hier, à quelques heures de la fin de l'évènement.
Le teknival de Marigny s'est déroulé quelques mois seulement
après que Nicolas Sarkozy ait pris la parole au sujet de
l'organisation de telles manifestations. En décembre
dernier, le ministre de l'Intérieur s'était rendu à
Marcillé-Raoul, près de Rennes, pour constater les dégâts
laissés par les teufeurs qui avait participés à une rave en
marge des Trans Musicales. Les organisateurs de l'évènement
avaient alors été pointés du doigt.
* lundi 5 mai 2003, l'Yonne Républicaine.
Ailleurs
Déroulement sans encombre du premier Teknival légal à
Marigny
Le premier Teknival légal, qui a rassemblé en trois jours à
Marigny-Le-Grand (Marne) entre 40.000 (...)
|
|