RAPPORT GENERAL SUR L'ETE "FREE" SUDISTE 2001 :
PREMIER ETE DU MILLENAIRE
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L'ETE DE LA "PÉRIODE-TEST"...
J'ai pris du retard pour retransmettre critiques et commentaires sur les événements de l'été auxquels öko System a participé. Après un bilan intermédiaire sur l'état de nos rapports avec les autorités (voir le bilan de la page "urgent"), relatant les différentes négociations et coopérations mises en place au sein d'une soit-disant "période-test" durant l'été sudiste, voici ici un bilan autre. Il est plus axé sur les aspects artistiques, esthétiques et humains des teufs observées. Disons tout de suite qu'il y a des hauts et des bas, des moments où l'espoir reprend le dessus, et d'autres où notre "free party c'est fini" prend toute son ampleur, toute sa vérité crue devant le grave et le glauque de bien des situations vécues. Mais entrons dans le vif du sujet... |
TEUF MENTAL RESISTANCE, 07/07/01, MONDRAGON CONTEXTE Pas de photos pour cette teuf, un oubli presque volontaire parce qu'un certain défaitisme finalement mal placé me fait me dire que cela n'en vaudra pas la peine.... Je n'aurais pas dû m'écouter, histoire d'avoir au moins un petit cliché ou deux de ces événements, et surtout de la clôture qu'on leur a donnée. On arrive là-bas alors que la nuit est bien avancée. On connaît bien ce lieu et ses alentours, aux frontières de l'Ardèche, pour y entretenir des liens avec des gens amicaux et gentils et pour y avoir joué plusieurs fois. On trouve donc facilement, et après être passés devant une voiture de gendarmes en retrait, on aperçoit les lumières de la teuf. Un brasero rouge fumant nous annonce l'atmosphère festive, et on observe au loin quelques phares et du people sous un pont SNCF de la nouvelle ligne TGV Méditerranée. On est cernés de champs de maïs et de tournesol (peu d'arbres, ça va chauffer demain !). Il y a peu de monde ! Comment se fait-ce ? On pourrait même arriver dans la teuf avec sa voiture (!!!). Peut-être est-ce dû au fait que les Mental Resitance ont été délogés 3 fois dans la nuit ? En tout cas, l'ambiance s'en ressent. On ne sent pas le climat lourd engendré par les désormais habituels tekno-touristes, tekno-profiteurs et autres tekno-débilos en tout genre. Non, ça a l'air de coller, on peut discuter à droite à gauche avec des têtes connues et moins connues. L'endroit se prête de plus à une connection Rhône-Alpes et Méditerranée, on rencontre par exemple des Lyonnais et des Marseillais en grande conversation, sous les passages des TGV de l'union (beau symbole, non ?). Une bonne "réunion mondaine" comme je commence à les apprécier, où l'on passe de personnes à personnes, où l'on reconnaît et tchatche avec les membres de différents sound-systems (skwat 6tem, 6mik, ubik, etc.), tout pleins des souvenirs des manifestations anti-amendement ravicide toutes proches et des relents passionnés de la lutte en cours. J'estimerais 800 à 1000 personnes en gros dans la soirée, pas plus (mais je n'ai jamais été très bon pour ça). MAIS BON... On a droit à un chouette sound-system, mais les basses ne sont pas réglées au mieux de leur forme... Et puis niveau musique, on peut honnêtement affirmer que ce n'est pas ça : on écoute par exemple 3 fois le même disque entre la nuit et la matinée... Et puis rien ne décolle, rien ne secoue, rien ne surprend, on sent ce qui va suivre à chaque fois... Il y a aussi de la vidéo diffusée dans la nuit sur les piliers du pont, mais des jeux vidéos de combats et des trucs comme ça, c'est pas très secouant... Le lieu, on ne peut apparemment pas les en blâmer du fait de leurs délogements multiples, n'est effectivement pas des plus agréables sous le soleil de plomb du lendemain... Le pont, certes, protège d'une ombre salvatrice le "dance-floor", qui est composé de gros caillous sur ses flancs (ce n'est pas très agréable), mais il faut chercher loin pour squater tranquille les quelques touffes d'arbres. Heureusement, je le disais, le lieu n'est pas bondé, et l'on peut donc aisément se les partager. Et puis malgré le peu de monde relatif, on a quand même droit à un peu de vente à la criée, mais c'est minime, vraiment minime, ça mérite d'être souligné. J'aperçois une batte dans les mains d'un gars à l'entrée, le matin. Mais pourquoi faut-il toujours que l'on se donne une contenance, un genre de "dur" avec ce type d'ustensile ? Pourquoi faut-il toujours que l'on subisse ce type de vision alors que tout le monde semblait très cool dans cette teuf ? Oui, précisons-le, l'ambiance est à la discussion pacifique, aux sourires, aux salutations. L'été qui s'ouvre et qui met tout le monde dans de bonnes dispositions ? Le peu de monde ? En tout cas, ça roule... Un autre truc drôle : les TGV ralentissent au-dessus de nos têtes, et on peut allègrement faire coucou à leurs occupants. Un chauffeur ouvre même sa fenêtre, on lui propose de nous rejoindre, mais il nous répond tout sourire qu'il a un boulot à finir... Certains voyageurs nous font des signes très amicaux, d'autres sont très intrigués de voir pour la première fois une de ces fameuses "rave-party" dont on les bassine depuis un mois, et d'autres nous font cadeau de leur plus belle face d'outré. J'apprends plus tard par la radio que nous nous sommes rajoutés aux problèmes de cette ligne naissante en mettant 53 trains en retard ! Mais bon, les distractions se faisant rares dans ces voyages, j'espère que les passagers ne réclameront pas tous leur remboursement, on leur a donné un beau petit spectacle. EPILOGUE On quitte un terrain propre (bravo les Mental de vous être tant afférés aux poubelles), les champs ne présentent que très peu de plantes couchées. Bref, je crois que le terrain n'est pas marqué par notre passage, et que l'on rejoint enfin le concept de la TAZ que beaucoup emploient sans savoir de quoi ils parlent. Oui, un "Espace d'Autonomie Temporaire" se doit d'être totalement invisible une fois disparu, c'est sa raison d'être, son essence même. Disparaître totalement pour réapparaître ailleurs, toujours invisible et insaisissable. Le dimanche soir, on rejoint un peu plus loin, vers Pont Saint-Esprit, nos amis du coin que l'on a rencontrés à la teuf. Ils sont installés dans un squat terrible depuis déjà deux semaines, et vont pousser jusqu'à la fin de la semaine suivante pour le teknival du 14 juillet qui se profile. Ils sont une dizaine sur un ancien terrain de paint-ball, sous des bois ombragés, à quelques mètres de l'Ardèche qui leur offre ses flots rafraîchissants. Ils ont installé des cabanes de bambous et des couvertures accueillantes autour d'un son d'un kilo au réglage parfait, qui diffuse de la jungle et du breakbeat, et puis tout ce que les DJs qui passent par là voudront bien leur faire écouter. On est accueillis à leur bar par un jus d'orange et une tranche de pastèque, tout le monde est tout sourire, on est invités à passer la nuit, éventuellement à poser une tente, à se baigner, à mixer. C'est Thomas qui s'y colle et qui nous fait profiter de ses bons disques et d'un mix ubikien sympathique mais un peu... fatigué... Bah, on s'en fout, l'ambiance est bonne. Ce sera suivi par des mixes de Bernard (big beat/Breakbeat), Auch (jungletek), un live hardtek d'Otak... On passe la nuit là-bas. Le contraste est vraiment saisissant avec la veille... Et voilà que je ne peux m'empêcher d'ajouter que ces gens-là ont tout compris. Ils squatent sans l'abîmer un terrain réellement paradisiaque, y font des soirées pendant 3 semaines à 50 personnes grand maximum pour les plus chargées, voient parfois passer des gars du village proche auxquels ils offrent un verre, en toute entente, et peuvent y rester une vingtaine de jours sans que personne n'y trouve rien à redire, tout en y maintenant une ambiance amicale et ouverte... Tout de suite, je ne peux m'empêcher de regarder les heures précédentes et la fête que j'ai quittée et qui, avec tout le bien que j'en ai pensé, ne peut toutefois pas tenir la distance dans mon appréciation face à ce havre de paix dans lequel nous débarquons. La situation force la relativité, et voilà que je me mets à vraiment regretter de ne pas avoir pris mon appareil photo... On recroisera ces amis tout l'été, au milieu des teufs, et ce sera toujours agréable. |
TEKNIVAL DE MARCILLAC, 14/07/01
CONTEXTE On rejoint le teknival le samedi dans l'après-midi. Première joie : ça a marché ! Tous les fax que l'on a envoyés ces derniers jours ont porté leur fruit : on nous présente les citernes et la benne avec un grand sourire. Ce sont de surcroît des gendarmes qui nous ont indiqué la route. On a traversé une tempête vers Rodez pour arriver, et on apprend que le tekos vient de se la ramasser aussi. C'est assez humide, certes. On se gare derrière le son des TPR (Tourne Pas Rond) de Grenoble, qui ont complété leur son avec de la location pour en arriver à 20 kilos. Nos amis d'Ardèche sont là aussi, il faut préciser que la connection est faite depuis longtemps avec les TPR qui, à mon sens, ont eux aussi l'esprit, le vrai, le bon... On se paiera encore malheureusement la pluie dans la nuit... Pas de chance ! C'est un teknival assez petit. Je m'en fous, c'est pas ça que je regarde. Des petits sons avec des idées et un bon esprit, ce sera toujours un réel bonheur par rapport à des gros qui se la pètent tout en répétant des schémas bien éprouvés, pas rôdés : usés. Ce sont les Izif et Alternative qui, en face des TPR, sur une autre petite colline, leur font pendant en étant le deuxième (et unique) gros son de la teuf. Niveau déco, ils prennent bien le dessus : spirales, vidéos, tableaux etc. Bravo à ces deux sons lyonnais qui méritent toujours leur réputation. Je repense au fait qu'ils nous firent confiance il y a quelque temps pour nous laisser faire un live sur leur son alors que nous ne les connaissions ni d'Eve ni d'Adam. Ils font toujours preuve du même bon esprit, apparemment. Le lieu, prêté par un paysan depuis longtemps très impliqué dans de nombreuses luttes contestataires, est excellent : une fraîche herbe verte (qui ne le restera pas du fait de la pluie) et des petits îlots de verdure ça et là, assez vaste pour tout le monde. Dans le même rayon, on peut signaler que ce proprio a fait le tour du terrain avec sa femme et sa fille sur son tracteur en se faisant acclamer par la foule des teuffeurs, le samedi matin. Je l'ai vu aussi vendre son Marcillac rouge (A.O.C. s'il vous plaît !) en plein milieu du tekos, le dimanche. Je n'ai pas manqué de lui en marchander quelques verres et de lui en prendre une bouteille, fallait marquer le coup, même si le liquide se révélait être à la limite de l'infâme picrate (picrate A.O.C., certes, mais picrate tout de même). On l'avait assez dit : faire marcher les commerces locaux ! J'apprends aussi que le gars en question a un jour kidnappé un juge, et qu'il ne s'agit pas de sa seule action d'éclat... AUTRES SONS Les autres sons sont de tailles plus modestes. On voit nos amis des Tawa (Aix-en-Provence), une réunion de sons du centre-France, les Nawak de Paris (hardcore), les Noctambules, un son ragga avec des toasters vers l'entrée, et des tas d'autres plus petits encore. J'en oublie aussi quelques petits et gros, ils m'excuseront (ou pas !). Mais l'ambiance est au beau fixe de partout. DES SURPRISES Outre les citernes et la benne, une autre surprise est la présence en masse de la Croix Rouge. Oui, on peut dire en masse, puisqu'avec les 40 000 personnes qu'avaient stupidement annoncées les médias en Ardèche à cause des pouvoirs publics (voir la page "urgent" pour comprendre), ils ont déployé les gros moyens : une cinquantaine de camions, des grandes tentes jaunes, des pompiers etc. Une véritable campagne militaire ! J'apprends par le Tipi qu'ils se conduisent très mal : pas de contact avec les associations de prévention, des photos pour le moindre petit bobo soigné, tout est achivé, répertorié (les premières lignes des RG, pourrait-on croire). Ils vont jusqu'à livrer aux keufs un pauvre gars qui tripait mal... Out la Croix Rouge ! On n'en veut plus, en tout cas pas dans l'enceinte du tekos ! Sinon, à défaut de 40 000 personnes, je ne sais même pas si le tekos en a réuni 10 000 à un moment... Pour la première fois de l'été, j'observe un truc assez nouveau et assez drôle : les visites d'autochtones. De nombreuses familles profitent de leur dimanche pour venir voir la grosse teuf en groupe. Des papys, des mamys, des enfants, tous souriants. Ca fait des nouvelles têtes, ça montre de la curiosité, ça trahit aussi une grave couverture médiatique dont le mouvement se serait bien passé, mais tant que les résultats se cantonnent à ce phénomène, je suis pour. Oui, ces gens sont souriants, curieux, interrogatifs, ouverts à la communication. Ils abondent par exemple dans mon sens quand on s'oppose à des CRS qui bloquent le passage aux nouvelles voitures qui arrivent le dimanche. On retrouvera ce phénomène tout l'été dans les teufs, et dans d'autres coins de France apparemment, d'après mes sources. Grave de journaleux aussi qui passent de partout, certains timides, d'autres inquisiteurs ; certains polis, d'autres gonflés... On fait leur choux gras. On se verra partout : TV, Journaux, Paris-Match (!!!) etc. (Voir "urgent" pour savoir ce que j'en pense). Une autre sale surprise : 3 camions à merguez polluent l'entrée de leurs néons crus et de leurs odeurs de friture, pile à côté des dealers à la criée... L'entrée, c'est le coin du sale fric... Je n'ai rien contre le fait qu'on vende un peu de la bouffe dans les tekos et les free, mais lorsqu'il s'agit de camions professionnels sans aucune originalité qui ont simplement changé d'emplacement et qui appliquent des tarifs de 30 balles le sandwich avec deux malheureuses merguez, des gens qui n'ont aucune affinité avec le mouvement si ce n'est une attirance pour les portefeuilles de ceux qui le constituent, des gens qui ne courront jamais le risque de se faire arrêter, qui quitteront les lieux plusieurs jours avant les sons, les poches pleines, je n'approuve pas, non... Il y aura aussi une voiture brûlée, dans la nuit du dimanche... Pourquoi ? Je ne sais pas... Mais le spectacle n'est jamais réjouissant. MUSIQUE Je n'ai rien entendu de révolutionnaire à ce teknival, je ne le cacherai pas. Mais des choses m'ont bien accroché. Par exemple des superbes mixes breakbeat/jungle de John (Metek), ... ...Thomas (Ubik)... ...et Auch (un de nos amis ardéchois) sur le son des TPR, dans la nuit du samedi. Le ping-pong Auch-Thomas fut des plus réussis. Bernard aussi jouera le dimanche dans la journée. On a droit aussi à de chouettes mixes la nuit du dimanche sur le son des Noctambules, volutes sonores que je qualifierais de transcore pour le coup et qui nous aident à nous endormir. Le lundi en fin de matinée, c'est un mix old school de Jeff sur le son Izif/Alternative, mais alors vraiment old school ! Et c'est bon, par exemple, d'entendre "You might stop the party but you can't stop the future" dans ce climat qui est le nôtre actuellement. Un peu de nostalgie avant de quitter les lieux... Tu te souviens comme elles étaient bien, nos premières teufs ? Mais bon, celle-ci était bien aussi, loin de tout, isolée, dans cette belle région ! Se mettre loin, c'est une des clefs pour ne pas avoir trop de teknopportunistes, mais ce n'est pas suffisant à mon sens... Je crois qu'il faut vraiment tenter de ne plus être que très peu, parce que quand on brasse trop, on ouvre sa porte à toutes les conneries. Les clôtures ont été couchées en de nombreux endroits. Bordel, le mec nous prêtait son terrain, était-on vraiment obligés ? Pourquoi les teuffeurs se croient-ils toujours tout permis là où ils passent ? Pourquoi sont-ils majoritairement si cons ? Pourquoi est-ce que l'on est toujours obligés de remplir des sacs poubelles de cannettes vides qui traînent à terre quand on se promène dans le teknival, même lorsque la folie du samedi soir est passée ? Parce qu'on est trop, beaucoup trop, et que les bons sont noyés dans la masse... BILAN Rien de révolutionnaire sinon un chouette lieu et une chouette ambiance. Mais les défauts habituels ressurgissent toujours et encrassent le positif. Mais plus encore que tout ce dont j'ai déjà parlé, voici mon grand malaise : c'est vraiment malheureux, mais nous retournons vers le lieu commun, vers l'habituel, nous qui véhiculions l'utopie. Le tapage médiatique nous y pousse peu à peu, mais pas uniquement. La volonté de voir toujours plus de monde dans nos événements se retourne contre nous. Nous avons aujourd'hui besoin d'aide pour continuer dans cette voie, pour poursuivre cet engouement des populations pour nos fêtes, pour nous assumer : citernes, bennes... Nous réintégrons tout doucement une place au sein de cette société que nous combattions... Nous avons besoin d'une assistance étatique pour faire face aux débordements et aux irresponsabilités des teuffeurs. Je n'ai jamais eu besoin de remplir de l'eau à une citerne, si ce n'est après m'être fait pressé jusqu'au citron par des gratteurs irresponsables. Je n'ai jamais eu besoin d'acheter des merguez à un des commerçants gerbants qui nous envahissent, si ce n'est à des membres d'un son où à des teuffeurs sympathiques qui font un effort de présentation et de prix sur leur marchandise. Nous nous dirigeons peu à peu vers un gouffre que nous nous creusons. Malgré tout, je sors heureux du teknival, comme beaucoup. On est peut-être trop bêtes pour quitter le navire qui coule parce que nous le sabordons peu à peu. Bah, c'est peut-être que l'on se contente de cela, et que le bonheur de l'être-ensemble prend le pas sur celui du faire-ensemble. J'ai été heureux de passer la majeure partie de mon temps avec les gens qui traînaient autour des TPR et qui faisaient preuve du meilleur esprit. J'ai ressenti ce bon esprit en bien d'autres endroits du tekos aussi, et c'est peut-être ce qui fait que l'on en est ressortis avec la banane. |
TEUF TRCK, 04/08/01, SAINT BONNET DE VALCLERIEUX
ZE BIG TAWA, ZE PLACE TO BE On part trop tard, évidemment, pour se retrouver dans un des bouchons les plus classiques et les plus emmerdants de nos teufs moribondes. 6 à 7 km de bouchon, 9 d'après certains médias. Un bouchon créé par plusieurs facteurs négatifs : trop de monde, une donation qui ralentit nombre de réfractaires débiles, et puis aussi des tactiques commerciales de cons de dealers sans scrupules qui bloquent les voies d'accès pour avoir plus de monde qui passe à pied pour pouvoir accomplir leur sinistre besogne de blaireau, loin de la musique, loin de la fête, loin de ce qui fait notre mouvement... A noter la superbe décision des DéPraVé qui semblent bien mériter leur nom et qui stoppent leurs camions en plein milieu de la route et les abandonnent pour se rendre à la teuf, bloquant sans scrupule des dizaines de voitures toute la nuit du samedi. Merci les gars, merci... On savait déjà qu'il allait en être ainsi : il s'agissait d'une teuf au flyer aguichant rempli de noms de stââârs, de têtes d'affiche, tout cela pour un petit son qui en était à son... premier essai. Sur le son des TRCK (TRiClacK) de Valence : Boucles étranges, Ixii, Jeff, Mem Pamal et j'en passe... Un son loué, pas très bien réglé d'ailleurs (trop d'aigus et de médiums aigus). Tout cela semble bien artificiel, et fort à propos peut-être pour les stands de disques qui fleurissent sur les bords... Bah, c'est notre marché artistique, soit-disant "alternatif", qui s'exprime ainsi, ne nous en plaignons pas. Faut-il vraiment encore organiser de gros machins comme ça, quand on sait ce que cela engendre ? Je n'ai rien contre les protagonistes, sound-systems ou artistes, mais c'est le principe qui me choque un peu. Cela sent le "coup monté" pour attirer le people à plein nez. Et le négatif est là, toujours là, mon arrivée dans la matinée du dimanche est rythmée par les superbes criées de vendeurs qui prennent toute la voie, qui bouchent le chemin jusqu'à bloquer les piétons, qui agressent les oreilles et les yeux par le spectacle de leur sordide marché. Quand on pense à tous les actes maffieux qui sous-tendent ces gestes observés au milieu de nos teufs, quand on pense à tous les horribles gens qui s'enrichissent, cigare au bec, à côté de leur piscine avec leurs putes de luxe sur le dos de nos activités artistiques et de nos fêtes alternatives, je me demande où se trouvent encore l'artistique et l'alternatif de la chose, justement... Bah, arrivé sur place (enfin !), j'oublie un peu tout ça. Tout de suite, je me joins à la délégation qui va tchatcher avec les pompiers et la gendarmerie, ce qui restera un de mes plus drôles souvenirs de teuf, à peine arrivé, un peu fracas... Pour ce qui est de la suite de ces discussions, voir le bilan sur la page "urgent", où tout est expliqué. Bon, la fête est belle, il y a deux autres petits sons avec les TRCK dont un a fait preuve d'un bel effort de déco. L'autre diffuse ragga, jungle et breakbeat non stop. Ouverture et variété musicale sont de mise. Le lieu, en plein coeur des terres, rural, inhabituel pour moi, me sied. Des champs et des bois à perte de vue. Une certaine fraîcheur assez agréable contrastant avec notre aridité méditerranéenne habituelle. Une jolie surprise aussi : une petite maison toute proche est un véritable râvissement pour les yeux : elle est entourée d'un petit jardin aux centaines de fleurs magnifiques. J'ai un peu mal au coeur que l'on soit si près d'elle et que l'on gâche un peu le petit paradis discret que s'y était arrangé les gens qui y vivent. Nous ne manquons pas de féliciter la dame pour son travail au jardin... Et puis, pour finir cette entrée en matière, il faut bien le dire, si tous ces gens qui ont fait un peu l'histoire des débuts de la free ont accepté de jouer avec ce tout jeune son, c'est aussi sûrement du fait du bon esprit de ses membres. Je n'ai jamais vu de son, personnellement, qui ait nettoyé les km de bouchons que leur teuf a engendrés. Je leur tire vraiment mon chapeau pour tout ça, déjà. D'autre part, ils semblent animés d'un très bon esprit, assument pleinement les discussions avec les élus locaux passés leur rendre visite, ne se la pètent pas, et respectent leur public. Donc chapeau pour les TRCK, et une longue vie de meilleures teufs. NIVEAU MUSIC Pour la musique, c'est quand même fou, mais pour la troisième teuf à laquelle j'assiste cet été, je ne trouve pas mon compte. C'est le tout petit son jungle qui me plaira le plus. L'autre petit son, malgré ses décos sympathiques et une journée jungle, diffusera le dimanche soir la pâte-à-mix hardtek habituelle des DJs. Un live d'Ixii, le dimanche matin, m'attire un peu l'oreille. Le live de Jeff ne me convaint pas (il me plaira plus en fin d'été). Le live de Petit Jeff (Tomahawk) du dimanche soir ne m'accroche pas non plus (il me plaira plus tard aussi). Rien pour moi dans cette teuf, donc... AUTRES TRUCS A noter aussi, un superbe chill-out Tipi/Techno+ Pays d'Oc, toujours présents, toujours efficaces et actifs. Ce n'est pas là que l'on dormira la nuit de dimanche mais sur le son décoré tout prêt qui nous prête des couvertures. Tous les organisateurs ont vraiment le bon esprit, et ça, c'est un vrai plaisir ! De la vidéo aussi, un live présent aussi à Marcillac. Les stands de bouffe sont humains et on peut y marchander un peu, y déguster des bonnes frites de teuf vendues avec le sourire. C'est très cool. AU FINAL Ce n'était qu'une petite teuf sympathique au final, pas un teknival, mais qui aura attiré des milliers de personnes. J'en estime 8000, mais les journaux parlent de 5000 au maximum. Bien trop pour ce que c'était, de toute façon, bien trop pour notre mouvement qui s'étiole... Un peu calculé, malheureusement... Des allures de 23ème bordel 1999, la pluie en moins. Un salut au bon esprit des sound-systems, mais encore une sale impression qui reste, un goût de mal digéré, en partant... Et puis aussi, un certain ennui, une lassitude de ne pas être surpris, réellement surpris, changé, transformé par la teuf... Non, un arrière goût de vide non comblé qui reste, en partant, toujours... Et puis des sales images/souvenirs de toute la crasse que l'on a dû subir avant de voir le beau et l'attrayant de la teuf... Merde, c'est trop chiant... Et encore, une certaine déception au niveau des teuffeurs aussi quant aux négociations avec les autorités (voir le bilan sur la page "urgent"). Pas facile de négocier une heure de départ, pourtant fort raisonnable, qui n'est pas respectée par les teuffeurs et qui remet la parole des médiateurs en jeu... |
TEUF LEGO/TOMAHAWK, 11/08/01, LA ROQUE D'ANTHERON
JUSTE UN APERCU Je ne me rends à cette teuf qui se trouve pourtant à deux pas de chez moi que le dimanche 12, dans la nuit. Sorte d'overdose de tout le reste, et puis préparation au teknival de la semaine suivante. Forcément, ce faisant, on évite toute la crasse pégueuse du samedi soir et sa folie disco. On arrive dans une ambiance calme et reposée, assez paisible et sympathique. Le lieu est superbe, juste à côté de la Durance, dans ce que j'imagine être une ancienne usine ou manufacture en ruine du siècle dernier, avec des arcades, à ciel ouvert, ouvert sur les étoiles filantes en grand nombre. Un son excellent, et un live fort bien mené par petit Jeff des Tomahawk. Des rythmiques breakbeat spéciales, qui s'entremêlent, se construisent et se déconstruisent savamment. Un live vidéo fort attrayant aussi, Y#, que l'on retrouvera au prochain teknival sur le son des Ubik/Metek/Nonem. On se rentre au petit matin, après une belle soirée. Un beau passage touristique d'une nuit, c'était très bien ! Pas d'arrière-goût pour cette fois-ci, mais bon... On a su se l'éviter. |
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